L’agression présumée d’un enfant de 8 ans qui portait une kippa avait suscité la condamnation du gouvernement. Mais si le parquet a retenu le mobile antisémite, une source proche de l’enquête estime que l’affaire s’est emballée.
Dès le soir de l’agression présumée à Sarcelles d’un jeune garçon portant une kippa le soir du 1er février, le chef de l’État et le Premier ministre avaient tout de suite condamné un acte « antisémite » sans attendre les résultats de l’enquête. Trop tôt ?
L’enquête suit en tout cas toujours son cours et une source proche de l’enquête interrogée par le site de la chaîne M6 émet des réserves quant au mobile antisémite de l’acte, retenu par le parquet de Pontoise en raison du couvre-chef à connotation religieuse que portait l’enfant de huit ans lorsqu’il aurait été agressé.
« Cette affaire s’est emballée trop rapidement car il y a encore beaucoup de vérifications à faire », confie cette source. Les deux agresseurs présumés n’auraient toujours pas été identifiés.
« Selon nos informations, aucun propos raciste n’aurait été tenu, aucune trace de blessure n’aurait été relevée non plus et l’enfant a déclaré avoir été victime d’un croche-pied », écrit même M6.
Le 1er février, l’enfant avait affirmé avoir été victime d’une agression par deux adolescents alors qu’il se rendait à un cours de soutien scolaire.
La classe politique avait rapidement réagi, condamnant avec force, à commencer par Emmanuel Macron, qui avait déclaré sur Twitter : « Un petit garçon de 8 ans a été agressé aujourd’hui à Sarcelles. Parce qu’il portait une kippa. À chaque fois qu’un citoyen est agressé en raison de son âge, de son apparence ou de sa confession, c’est toute la République qu’on agresse. »
Le Premier ministre Édouard Philippe avait lui déploré une « nouvelle forme d’antisémitisme violente et brutale qui s’exprime de façon de plus en plus ouverte sur notre territoire ».