De drôles de vents soufflent dans la métallurgie européenne. On s’est beaucoup inquiété, ces dernières années, d’une pénurie des métaux spéciaux – comme le lithium ou le cobalt – nécessaires aux voitures électriques et aux énergies renouvelables. Mais ce sont peut-être des métaux plus ordinaires qui sont susceptibles de poser d’autres types de problèmes en Europe.
Ils concernent tout d’abord l’acier. Le géant ArcelorMittal a annoncé, ces jours derniers, plusieurs mesures de réduction de production de ses aciers plats dans sept sites du nord de la France ainsi qu’à Fos-sur-Mer (Bouches-de-Rhône).
Déjà, à Dunkerque, seul un de ses hauts-fourneaux produit encore, après que l’un des trois ait été mis à l’arrêt cet été, comme l’était déjà le troisième, en maintenance. Le sidérurgiste a, de plus, annoncé la mise à l’arrêt de trois autres hauts-fourneaux en Allemagne, en Espagne et en Pologne.
Des décisions rares, car le processus de production d’acier en fusion – à « feux continu » – est, après un arrêt, long et complexe à relancer.
Ces réductions, qui vont impacter l’activité du port de Dunkerque (le troisième de France), sont causées à la fois par une baisse de la demande, notamment du secteur automobile, et par la flambée du coût de l’énergie, en particulier du gaz.
Autre sidérurgiste français, Ascometal interrompra son activité durant deux à trois semaines, en décembre, dans ses usines de Moselle et des Bouches-du-Rhône.
La moitié de l’alu européen stoppée
Pour les métaux non ferreux (tout ce qui n’est ni fer, ni acier), c’est essentiellement la flambée du coût de l’électricité qui a amené 40 producteurs européens à tirer le signal d’alarme, en vue du conseil des ministres européens de l’Énergie, qui se tenait ce vendredi 9 septembre.
Les producteurs d’aluminium, de zinc, de cuivre, nickel ou de silicium se disent « menacés dans leur existence même », alors qu’ils ont déjà, « au cours des 12 derniers mois, procédé à des réductions d’activité sans précédent ». Ainsi la production européenne d’aluminium – qui ne couvre que la moitié des besoins de l’Union – a-t-elle déjà été réduite de moitié, à moins d’un million de tonnes, tout comme celle de zinc. L’Europe doit donc désormais importer les trois quarts de sa consommation.
Le 6 septembre, c’est Aluminium Dunkerque, plus gros producteur français de ce métal (290 000 tonnes par an, soit le double de l’autre usine française, à Saint-Jean-de-Maurienne, en Savoie), qui a annoncé une réduction de sa production de 22 %.
Très gourmande en gaz, la production d’aluminium l’est encore plus en électricité. La consommation d’électricité d’Aluminium Dunkerque est l’équivalent de la moitié de celle de la ville de Marseille.
Le cours d’une tonne d’aluminium primaire est, actuellement, de 2 200 € la tonne. Sa production nécessite 14 mégawattheures d’électricité. Or le prix au « spot » (achat ponctuel, par opposition aux contrats de longue durée) du mégawattheure atteint les 1 000 €. Au prix le plus cher de l’électricité, l’énergie seule coûte donc presque sept fois la valeur de revente du métal.
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Heureusement, il y a la voiture électrique !
Dans un monde manquant d’énergie, alors qu’on nous annonce le risque de coupures d’électricité durant l’hiver, on pourrait penser que la voiture électrique est plus que jamais une absurdité. Que nenni ! Notre ministre de la Transition énergétique nous explique que non. Bien au contraire.
Ainsi, dans le monde de la Macronie 2.0, qui transitionne tous azimuts et énergiquement, ceux qui auront écouté notre bon gouvernement et délaissé les véhicules thermiques pourraient bien devenir les héros du quotidien qui sauveront leurs concitoyens du manque d’électricité.
Car avoir une voiture électrique, c’est avoir une réserve d’énergie que l’on peut réinjecter sur le réseau, et ainsi soutenir l’approvisionnement dans les périodes critiques. Peut-être même de quoi permettre de recharger sa batterie, dites donc !