Omar Mateen, l’auteur du massacre qui a fait au moins 50 morts dans une boîte de nuit LGBT d’Orlando – la pire fusillade de l’histoire nord-américaine –, a été interrogé à plusieurs reprises par la police fédérale mais sans suite, a précisé dimanche 12 juin Ronald Hopper, un responsable local du FBI, dans une conférence de presse.
Diplômé de droit pénal, né à New York, le jeune Américain d’origine afghane de 29 ans, gardien chez G4S, une des plus grandes entreprises de sécurité du pays qui travaille également pour le gouvernement fédéral, avait éveillé une première fois les soupçons des autorités en 2013. « Le FBI s’est intéressé à lui lorsqu’il tint des propos enflammés à ses collègues de travail, laissant penser à d’éventuels liens avec des terroristes », a expliqué l’agent fédéral, précisant qu’aucune preuve probante n’avait alors été établie.
En 2014, le FBI s’est à nouveau intéressé à Omar Mateen en raison de liens probables avec Moner Mohammad Abusalha, un Américain de Floride ayant rejoint un groupe islamiste en Syrie avant de déclencher un attentat suicide. Le jeune new-yorkais passe alors à nouveau entre les mailles de l’agence fédérale qui estime que le contact entre les deux hommes avait été peu probant et qu’Omar Mateen, précise l’agent Hopper, « ne constituait pas une menace substantielle à ce moment-là ».
Des armes achetées légalement
Comme le pointe le New York Times, les soupçons des fédéraux n’ont pas empêché le jeune homme, qui vivait alors à Port Saint Lucie, à deux heures au sud d’Orlando, de travailler en tant qu’agent de sécurité et d’acheter des armes. Le bureau des alcools, du tabac et des armes à feu (ATF) a indiqué, de son côté, qu’Omar Mateen avait légalement acheté une arme d’épaule et un pistolet « il y a une semaine ou deux ».
Rafales et cadence de tirs entendues de l’extérieur de la boîte de nuit :
Quelques heures après la fusillade, le groupe État Islamique a revendiqué la responsabilité de la tuerie d’Orlando. Peu avant de passer à l’action, Omar Mateen avait appelé le numéro des urgences de la police, le 911, en annonçant qu’il avait prêté allégeance au chef de l’EI.
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Qui était Omar Mateen, tueur "instable et bipolaire" ?
Décrit par ses proches comme impulsif et instable, l’auteur présumé de la fusillade dans un club gay d’Orlando travaillait pour une entreprise de sécurité. Il avait fait l’objet d’enquêtes du FBI.
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Né à New York en 1986, le jeune homme déménage par la suite avec sa famille en Floride, où il entreprend des études de droit à l’université d’État Indian River. En 2009, il se marie à sa première femme, dont il divorcera.
Depuis, il s’était remarié et était père d’un enfant. « Au début, c’était quelqu’un de normal qui tenait à sa famille, adorait plaisanter, s’amuser. Mais quelques mois après que nous nous soyons mariés, j’ai vu qu’il était instable, bipolaire et qu’il s’énervait sans raison », a témoigné dimanche son ex-femme, Sitora Yusufiy, lors d’une conférence de presse depuis Boulder dans le Colorado, où elle est désormais installée.
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Au Washington Post, elle témoigne : « Il rentrait à la maison et se mettait à me frapper parce que la lessive n’était pas faite, ou des choses de ce genre ». Omar Seddique Mateen était musulman pratiquant, a assuré Sitora Yusufiy. Mais elle raconte ne l’avoir jamais entendu faire l’apologie du terrorisme. « Il n’y avait absolument aucun signe » que ses amis soient des radicaux lorsque le couple vivait à Fort Pierce, en Floride, a-t-elle encore précisé.
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D’après son père, la fusillade de dimanche n’a toutefois « rien à voir avec la religion ». « Nous étions dans le centre-ville de Miami. Et il a vu deux hommes qui s’embrassaient devant les yeux de sa femme et son enfant, et il est devenu très énervé », a confié Mir Seddique à la chaîne NBC. « Ils s’embrassaient et se touchaient et il a dit : “Regarde ça. Devant mon fils, ils font ça” », a déclaré son père.