Les combats qui se déroulent dans l’est de l’Ukraine depuis plus de trois mois sont restés largement ignorés de la presse française, à l’exception – évidente – de la destruction toujours pas élucidée du vol MH17. Ces combats sont décrits par le gouvernement ukrainien comme une opération « antiterroriste », ce qui est une absurdité.
Les combattants de l’est ukrainien sont des indépendantistes que l’on peut, si on le veut, qualifier de séparatistes, mais ils ne sont certainement pas des « terroristes », et l’usage de ce vocabulaire en dit long sur l’état d’esprit qui règne à Kiev.
Les sources d’information sont rares. Les sources officielles ukrainiennes (ministère de la Défense), à part des communiqués ronflants de propagande, ne contiennent pas beaucoup d’informations vérifiables (ou pas…). Les sources des insurgés de l’est de l’Ukraine sont elles aussi remplies de propagande. Mais, elles contiennent des informations qui, elles, sont (parfois) vérifiables. On citera deux sites internet : cassad-eng.livejournal.com et slavyangrad.org.
Par ailleurs, on a pu rassembler d’autres sources, essentiellement provenant de journalistes, soit italiens, soit russes, qui travaillent actuellement dans l’est de l’Ukraine.
État des forces
Les forces restées loyales au gouvernement de Kiev et déployées dans l’est de l’Ukraine se composent de 3 groupes :
(a) On a des unités de l’armée régulière, dont la qualité, et la détermination, sont extrêmement variables. Certaines de ces unités se sont débandées, d’autres ont combattu avec ténacité.
(b) On a les unités de la Garde nationale, créée en mars 2014, et qui sont constituées de bataillons formés sur des bases politiques, par des mouvements extrémistes (Pravyy Sektor, Svoboda). Ces unités semblent être déterminées, mais n’ont qu’une faible valeur militaire.
(c) Les oligarques ukrainiens entretiennent des unités constituées à partir des sociétés de sécurité américaines. Ces unités ont été employées en mai et juin, mais depuis ne semblent pas avoir une grande valeur militaire.
Les forces des insurgés se composent de :
(a) La milice et les unités d’auto-défense de Lougansk et Donetsk.
(b) Des bataillons de volontaires, essentiellement composés de Russes, dont certains ont une excellente pratique du combat.
(c) On a beaucoup parlé ces derniers jours d’unités de l’armée régulière russe. Les « preuves » de leur présence sont, pour l’instant, inexistantes. Cela ne veut pas dire qu’il n’y ait pas de troupes, ou de « conseillers ». Mais, il est curieux que les forces loyalistes ukrainiennes aient été dans l’incapacité de fournir des preuves. Seuls, des journalistes britanniques ont pour l’instant corroboré ces assertions, et dans le cas d’une seule colonne. Or, des journalistes occidentaux travaillent régulièrement, et relativement librement, dans la zone des combats.