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Cinéma : l’offensive médiatique du Mossad pour blanchir son image sanglante

Sans même avoir mis une alerte Google sur le mot Mossad, on a remarqué un travail d’image certain depuis un an au profit de l’officine sioniste. Le service de renseignement extérieur israélien aurait-il besoin de lisser son image ? Il est vrai que l’affaire Epstein, entre autres, n’améliore pas les choses : le pédocriminel juif international est suspecté d’être un membre du Mossad, et un gros. Est-ce pour cela que des œuvres de fiction vantant les exploits du service de renseignement se multiplient actuellement ?

 

Le 16 juillet, Le Figaro Madame sort un article sur Diane Kruger qui joue un agent du Mossad dans The Operative. Diane est blonde, jolie, intelligente, on pourrait presque confondre son image avec celle du service israélien, qui a une image beaucoup moins positive. Surtout depuis son opération foireuse à l’hôtel de Dubaï, où un chef militaire du Hamas a été assassiné, mais tous les agents israéliens, plus ou moins déguisés, ont été filmés.

 

 

Le Mossad s’est fait une spécialité du meurtre politique, comme le souligne Le Figaro :

« Le Mossad n’a, bien sûr, ni revendiqué ni démenti cette action. Tout comme personne n’avait non plus revendiqué l’assassinat du général syrien Mohammed Suleiman. Ce proche collaborateur de Bachar el-Assad avait été tué en août dernier de plusieurs balles dans sa villa de Rimal al-Zahabiyeh, une luxueuse station balnéaire située au nord de Tartous. Cet alaouite, membre de la même minorité religieuse que la famille Assad, avait été chargé de plusieurs dossiers sensibles, dont celui des programmes secrets de recherche en armement du régime syrien. Il aurait aussi été le responsable de l’approvisionnement en armes du Hezbollah libanais. Pas plus que n’avait été revendiqué l’assassinat d’Imad Moughniyeh, chef de la branche armée du même Hezbollah et maître de l’attentat à la voiture piégée et de la prise d’otages, tué dans la mystérieuse explosion d’un véhicule au centre de Damas en février 2008. Ni celui de deux membres du Hamas, morts dans l’explosion d’une voiture piégée devant le bureau du représentant de l’organisation Oussama Hamdane le 27 décembre 2009 dans la banlieue sud de Beyrouth. Ni celle de l’expert nucléaire iranien Massoud Ali Mohammed, tué dans l’explosion d’une moto à Téhéran le mois dernier. »

Or éliminer ses adversaires politiques, taxés le plus souvent de responsables militaires alors qu’il s’agit de résistants politiques à l’ordre sioniste, ne résout pas les problèmes politiques, qui sont toujours là, et de plus en plus là. D’anciens agents du Shin Bet (la branche militaire extérieure du renseignement israélien) l’avaient compris : on ne peut gagner un combat politique en éliminant ses adversaires politiques. Que ceux qui ont des oreilles entendent, notamment en France...

Retour à The Operative :

« L’action du film se déroule dans les années 2000, au moment où le monde craint que l’Iran ne se dote de l’arme nucléaire. Agent du Mossad infiltrée dans le pays, Rachel (Diane Kruger) disparaît sans laisser de traces. Thomas (Martin Freeman), son référent de mission, part à sa recherche pour la remettre sous le contrôle de l’organisation... ou l’éliminer. »

 

Il y a un an, à l’été 2018, sortait L’Ange du Mossad sur Netflix. L’histoire de la manipulation du gendre de Nasser, Ashraf Marwan, devenu un proche de Sadate, qui refilera les plans de l’attaque égyptienne de 1973 aux Israéliens.

 

 

On le voit, le Mossad devient un thème à la mode, décliné dans des films mettant en valeur des agents décidés, intelligents, efficaces, qui exercent bien sûr une certaine pression psychologique sur leurs victimes, agents doubles ou traîtres, mais la sécurité d’Israël prime tout.

Il y a 25 ans sortait Les Patriotes, le modèle du genre, qui inspirera tous les autres films sur le Mossad.

 

 

Et il y a 15 ans sortait Munich, le grand film de Spielberg sur les opérations d’élimination des membres du groupe palestinien Septembre noir, responsable de la tuerie de Munich aux JO de 1972. C’est Golda Meir en personne, le Premier ministre de l’époque, qui donnera l’ordre de tuer au nom de l’État. Mais la vengeance juive trouvera devant elle des obstacles inattendus...

 

 

Aujourd’hui, curieusement, les films sur le Mossad sont moins critiques, plus élogieux, d’un éloge quand même pas primaire, disons secondaire. On comprend à travers ces œuvres de fiction (des commandes ?) que la désinformation, le mensonge, la dissimulation et le meurtre sont la seule arme des pauvres Israéliens qui vivent dans un monde de haine, ça se résume à peu près à ça. La Shoah donnant tous les droits d’un point de vue moral, bien entendu. On la convoque de temps en temps quand on n’a plus d’arguments.

Cette hagiographie admise et relayée complaisamment par nos médias donne toutefois lieu à quelques aberrations, comme les premières saisons de la série de Canal+ Le Bureau des légendes, où le Mossad n’apparaît tout simplement pas et quand il apparaît, c’est sous une forme très peu critique, pour ne pas dire dithyrambique.

On n’a pas oublié la scène grotesque avec l’agent double incarné par Léa Drucker (fille de Jean, ex-patron de M6, et nièce de Michel, « patron » de France 2) qui explique son américanophilie par le 11 Septembre...

 

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Effondrée, l’agent double (CIA-DGSE) Lea Drucker explique que c’est le 11 Septembre qui l’a décidée à travailler pour les malheureux Américains

 

Le Monde diplomatique d’août 2017 a souligné aussi cette incongruité :

« Mais il est tout de même un service qui est ménagé. Absent de l’intrigue durant les deux premières saisons, le Mossad occupe une place de choix dans la troisième. En 1994, Les Patriotes, troisième film d’Éric Rochant, relatait l’itinéraire d’un jeune Français recruté par les services secrets israéliens. Vingt-trois ans plus tard, le réalisateur continue de présenter ces derniers sous un jour très favorable. Chaque fois qu’ils évoquent le Mossad, les agents du Bureau des légendes se montrent laudateurs ou admiratifs, et leur propos positif tend à conforter l’idée que ce service est la référence absolue. »

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Oh la grosse subvention du CNC pour la série !

 

Eh oui, même dans la fiction on a du mal à critiquer l’entité israélienne. Le Mossad, à travers ces films et séries produits ou réalisés par des israélophiles, essaye de lisser son image manipulatrice et sanglante, tiens, comme un certain dieu qui ne pardonne jamais. Le Mossad serait-il la transcription humaine et politique de ce dieu meurtrier ?

Secret, sanglant, vengeur, menteur, injuste, raciste, faisant régner le mensonge et la terreur, le Mossad ressemble étrangement à Yahvé qui ferait de la politique...

 

Bonus : le polar pro-israélien qui va sûrement finir en série télé

C’est Le Point, l’hebdo du milliardaire François Pinault, qui nous a fait un grand exercice de mossadophilie le 11 juillet 2019 en titrant « Polar – “Unité 8200”, ou les joies du Mossad ».

« Un brillant premier roman signé par un ex-officier des services secrets israéliens reconverti au journalisme, en France, où il office en qualité de correspondant local pour le journal Haaretz, troisième quotidien national basé à Jérusalem. On pense à la tension de la série 24 heures, au décorticage géopolitique du Bureau des légendes, mais ce sont les producteurs de Hatufim, la série qui a inspiré Homeland, qui ont été les premiers à se jeter sur les droits d’adaptation. On a hâte  ! »

On sait depuis longtemps que des agents du renseignement ont infiltré toute la presse mainstream mais là, coup dur pour Haaretz et la France, que Le Point ne souligne pas, curieusement. Surtout quand on sait qu’un agent ne prend jamais véritablement sa retraite...

Le polar, littéralement découpé en scènes, aspire à devenir un film ou une série :

« Un page-turner en 28 heures chrono découpé en chapitres de 3 pages maximum, qui pulvérise les codes du polar plan-plan à l’unité de lieu, puisqu’ici l’intrigue éclate aux quatre coins du monde. Une marmite cosmopolite dans laquelle grenouillent les agents du Mossad – et donc de l’Unité “huit deux cents” comme disent ceux qui savent, des mafieux chinois, des espions russes et l’inverse, plus un poulet bien de chez nous, Léger, flic terriblement bien campé, usé et râleur. »

Conclusion : on n’a pas fini de bouffer du Mossad. Mais attention, le bon Mossad, pas le mauvais.

Le Mossad en France (700 agents), sur E&R :

 






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36 Commentaires

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  • #2242781

    A mon avis cette opération correspond à "la mise au norme dans les têtes" du Mossad. la CIA a réussi a devenir dans l’échiquier mondial un service d’une normalité banale, malgré les crimes quasiment au quotidien et l’organisation reconnue de trafic en tout genre. Le Mossad cherche la même notoriété, craint et admiré.

     

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  • #2242792
    Le 19 juillet 2019 à 14:30 par Rémi O. Lobry
    Cinéma : l’offensive médiatique du Mossad pour blanchir son image (...)

    Les deux premières vidéos sont bloquées chez moi (j’utilise un VPN).

     

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  • #2242794

    Ce lissage de l’image du Mossad ne date d’hier, et est omniprésent de nos jours notamment dans les séries télévisées grand public américaines. Vous avez par exemple cette serie NCIS, où il y a cette femme agent du Mossad qui s’incruste au sein de ce service de police, au grand dam du chef d’équipe à qui, on a nullement demandé l’avis. Le NCIS c’est un service fédéral ayant des compétences de police, chargé de veiller ainsi à l’application de la loi sur l’étendue du territoire national. Que vient donc faire au sein de cette institution un membre des services secrets d’un pays ÉTRANGER ???!!
    Puis vous avez la serie Blacklist, où une autre femme agent du Mossad elle aussi, intègre un service de police fédérale dans un pays qui n’est pas le sien, en l’occurrence le FBI !!!! On marche sur la tête, c’est gonflé, sacrement osé, une vraie chutzpah, d’un culot pas possible. Je ne sais pas si les gens se rendent compte de cette absurdité. J’aurais encore pu comprendre qu’un agent des services secrets puissent intégrer un autre service de renseignement même étranger, tel la CIA par exemple. Mais intégrer la police alors qu’on est ressortissant étranger de un, puis membres de services de renseignement de deux, alors là, ça me dépasse. Et ces gens montrent ces débilités à la masse, qui souvent ne trouve rien à y ajouter.

     

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    • #2242933

      Ne chercher pas à comprendre, malheureusement la masse a intégré le fait d’être chapeauté par d’autres services étrangers. Je connais pas mal d’anciens militaires, quand ils parlent de ces services interlopes (pour ne pas les citer) leurs yeux brillent, et ce n’est pas par admiration mais par crainte, un peu comme une femme battue qui malgré tout aime son jules. Et quand on leur parle de ceux qui justement n’ont pas froid aux yeux et tiennent tête à ces mêmes services interlopes, ces fameux miloufes sont les premiers à dénigrer (résistances iranienne, vénézuélienne, libanaise, russe, serbe, palestinienne....). Ils ont clairement baissé le pavillon et n’ont aucune idée de ce qu’est l’indépendance nationale.

       
    • #2243820

      Et en plus, ils l’ont prénommée Ziva, ça, ça ne s’invente pas........

       
  • #2243026
    Le 19 juillet 2019 à 20:02 par Palm Beach Post : "Cult !"
    Cinéma : l’offensive médiatique du Mossad pour blanchir son image (...)

    Le problème, c’est qu’ils n’ont pas de bons réalisateurs pour faire avaler leurs couleuvres...

    Pas de Leni Riefenstahl, ou de Fritz Lang, qui se sont retrouvés aux deux extrémités du spectre Hitler.
    Et lorsque Kathryn Bigelow livre Zero Dark Thirty sur "la longue traque d’Oussama ben Laden par la CIA, finalement conclue par sa mort", je me demande si elle y croyait elle-même, au vu du résultat.

     

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  • #2243109
    Le 19 juillet 2019 à 22:31 par interface fromage
    Cinéma : l’offensive médiatique du Mossad pour blanchir son image (...)

    a la question "comment les agents israeliens ont passe les aeroports europeens avec de faux passeports ?" la reponse est : parce qu’ils sont passes avec de vrais passeports.

    est-on surpris ?

     

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  • #2243116

    Sur les écrans... tout c’qu’ils veulent !
    Dans la réalité et en combat réel, c’est comme leurs potes ricains, ils s’en ramassent plein l’pot d’moutarde !

    Ça fait 20 ans, qu’une fois dans l’année, que ces connards disent au monde qu’ils vont faire un carnage... et puis quoi ?

    Ils donnent le nom de Trump à des localités ou des rues, pourquoi ?
    Parce que le bougre a changé l’adresse d’un bâtiment que n’importe lequel de ses successeurs pourra ramener à l’endroit initial.

    Des géants, titans même, y’a pas à dire !

    Allons, regardons les choses et comprenons-les telles qu’elles sont... le peuple élu doit avoir les pampers bien visqueuses à faire tant d’huile, que ses dirigeants doivent s’employer à le rassurer comme ils peuvent !

    Un super bagel ou même un super diamant, ça claque quand même moins que le meilleur agent de sa Majesté revisité en négresse, non ?

    Deux tankers attaqués en mer d’Oman, l’Iran dément, Donald promet le retour au moyen âge... hop ! L’équarisseur MBS qui fait voyager un journaliste en un même instant dans 17 avions différents... (un exploit qui met minable toute la conquête spaciale), en passant, se porte garant sur l’authenticté de l’attaque par l’Iran... du coup, il est plus infréquentable.
    Donald assure du pire !

    Hé, et puis quoi ?
    L’Iran enrichit son uranium au stade qu’il veut dans les quantités qu’il veut !
    En février dernier ils ont mis en orbite un satellite, comme quoi ils disposent d’un solide projet ballistique...
    Mais y sont où, mais y ont où, les gros méchants ?

    Regardons les choses lucidement, ce sont ceux qui promettent le pire aux autres qui claquent dents, en vérité.
    Le pire pour eux, c’est que presque toutes les têtes dans le monde ne seraient pas si contre un bon règlement de compte, à l’ancienne, bourre-pifs et galettes de friture en veux-tu ; en voilà.

    J’me disisais aussi, pourquoi on construit quasi qe des maisons de plain-pied ?
    Ben, c’est plus juste...

    Allez, bonne soirée à tous, dormons tranquilles, la fourmi sait parfaitement où est logé l’éléphantet ça depuis longtemps, que voulez-vous,elle fait sa pudique, dur,dur d’avouer qu’on s’est fait prendre quand on a déployé tant d’effort à s’faire passer pour l’alpha.
    Peut-être même qu’ils vont éduquer leursfils à être les plus gentilles filles... qui sait ?

    Les premiers... les derniers, je sais plus, un truc dans l’genre.

     

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  • #2243550
    Le 20 juillet 2019 à 15:56 par Victor Ostrovsky
    Cinéma : l’offensive médiatique du Mossad pour blanchir son image (...)

    A quand un film sur la tuerie de Chevaline (femmes, père et enfants) et sur l’affaire Jeffrey Epstein ?

     

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  • Le meurtre politique c’est quand même mieux, plus civilisé, que d’envoyer des terroristes se faire exploser au milieu d’une foule de civil.

     

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  • #2243806

    De tous les films évoqués, "Munich" m’a paru le plus cruel (donc le moins binaire) ;

    Je n’ai pas vu "les patriotes" de Rochant... ce que je regrette amèrement.

     

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    • Ah, Munich, ce film dont on retire l’idée que le projet initial du mossad s’est transformé en un grand n’importe quoi meurtrier. Et qui se finit sur de très belles images : sans logique apparente, en arrière plan les tours du WTC avec les chiffres 11 et 9 au milieu de l’écran (il suffit de le savoir pour que ça crève les yeux).

       
  • #2244251

    Si la France et les fançais pouvaient enfin, se défaire du joug israélien et partant du Mossad et de Crif, qui pèsent sur eux, tout le monde ne s’en porterait que mieux.

     

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