C’est le titre d’un article du Point qui prend la défense d’un agent qui montre pourtant deux attaches, l’une à la France, l’autre à Israël. Un doute qui ne lui a pas bénéficié, comme il ne doit jamais bénéficier à personne quand il s’agit de renseignement : l’agent qui devait prendre la tête du Collège de renseignement européen a été « débarqué pour accointances avec le Mossad », écrit Le Point.
Squarcini, Sarkozy, carrément l’axe américano-sioniste de 2007-2012 ! Ça commence mal...
Pour un peu, la DGSI va passer pour antisémite
L’hebdomadaire, à travers la plume de son journaliste, trouve la sanction sévère. L’agent en question devra retourner dans l’Éducation nationale, où il n’a jamais enseigné. Lui-même est français, de confession juive, et il fait partie du service d’ordre de l’école de ses enfants, « géré par le CRIF ».
Ce qui est curieux, c’est de prétendre que quelques liens ténus avec un pays étranger ne prêtent pas au doute ou à confusion. C’est pourtant la loi en matière de renseignement : tous les agents font l’objet d’une étude approfondie de leurs liens éventuels avec un pays étranger, qu’il soit ami ou ennemi, à plus forte raison s’il est ennemi.
Or là, à lire le texte du journaliste, la série de liens prétendument sans conséquences avec Israël ne serait pas une raison suffisante pour une éviction « brutale », surtout pour un homme bien noté par sa hiérarchie. C’est hélas la définition d’un agent double, et on ne prétend par que Didier en est un. Simplement, quand on sait l’infiltration du Mossad dans nos propres services, on n’est pas étonnés par cette affaire.
Une seule chose nous étonne : que la sanction soit tombée ! Car des agents doubles, ou des agents pro-sionistes, il y en a dans le renseignement français et ce, depuis un bon demi-siècle. Le général de Gaulle dénonçait déjà cette infiltration jusqu’au plus haut niveau de l’État, à la fin des années 50, quand Shimon Pérès disposait d’un bureau au ministère de la Défense (français !) de 1954 à 1958 pour dealer les pièces de la bombe atomique israélienne avec la haute hiérarchie militaire...
- Nicolas Sarkozy pose à côté de Shimon Pérès, l’homme du programme atomique (militaire et non civil) israélien
Et depuis les attentats « islamistes » de 2015-2016, beaucoup d’observateurs de la chose « terroriste » se posent des questions sur la France, Israël et la congruence de leurs politiques antiterroristes respectives...
« L’homme est carré et il connaît bien la maison. Son job est d’être en contact avec les autres services de renseignement, notamment étrangers. Il représente déjà la DGSI dans plusieurs institutions, et son patron, Laurent Nunez (aujourd’hui secrétaire d’État à l’Intérieur) n’est pas opposé à cette nomination. »
Quand on sait les liens de Nunez avec la maison israélienne, on peut continuer à se poser des questions !
Eh oui ! À la dernière table-ronde de #ConvCrif, avec moi, Nuñez à pénalisé #BDS. Pq ? Parce que BDS ne veut pas 2 États mais 1 ; ne veut pas la paix mais la guerre ; n’entend pas dialoguer avec Israël mais le nie ; s’allie, en revanche, avec le Hamas et autre forces totalitaires
— Bernard-Henri Lévy (@BHL) 19 novembre 2018
Pour faire court, malgré toutes les bonnes notes de sa hiérarchie, la DGSI finit par mettre « Didier » à la porte. Naturellement, nous ignorons le contenu de la note qui a déclenché cette décision, et il se peut, si l’on sait le peu de sentiment antisioniste qui règne dans la hiérarchie de cette maison depuis le nettoyage sarkozyste, que l’argument soit solide. À moins, comme l’écrit le journaliste, qu’il ne s’agisse d’une peau de banane contre le projet de Macron de constituer une sorte de FBI européen.
Mais alors, pourquoi avoir choisi, en connaissance de cause car personne n’ignorait les liens de Didier avec Israël, un agent à double casquette ou à double allégeance potentielle ?
Pour comprendre l’incongruité de l’étonnement du journaliste, imaginez le même cas avec un agent français de confession musulmane qui mettrait ses enfants dans une école islamiste dont il assurerait lui-même la sécurité, sous la direction des Frères musulmans ou de l’UOIF (l’Union des organisations islamiques de France, devenue Musulmans de France, pour faire moins peur), par exemple... Le scandale en une de tous les médias, sans exception !
Voici la partie névralgique de l’article du Point :
Nous n’avons pas la prétention de dire qui est coupable et qui ne l’est pas, juste de montrer que le doute bénéficie à certains mais jamais à d’autres.