C’est avec un délice inimaginable que nous avons appris la révolte des jurés de l’Académie des César, cette cérémonie consanguine – la monstrueuse parade – que nous arrosons de nos obus avec une joie mauvaise depuis des années. Enfin, leurs défenses craquent ! Nous avons gagné !
Hélas, le collectif représentant les 4700 professionnels qui votent lors de ces remises de prix n’a pas bazardé Alain Terzian (le producteur aux 100 films à la tête de ce réseau) pour imposer un nouveau cinéma français plus fort, plus fou, plus vrai, plus regardable ; les conjurés ont au contraire imposé leurs vues abominablement antidiscriminatoires : il y aurait trop d’hommes et trop de Blancs à la tête des Césars. Ah merde, du Ernotte dans le texte ! C’est donc de pire en pire.
Et le pire, c’est que les conjurés ont gagné : Terzian est parti, après avoir tenté une ultime lettre d’excuses et d’établissement de la « parité » – un agenouillement inutile, comme tous les agenouillements, suivez notre regard vers Yann Moix et Éric Naulleau – et depuis, c’est la fiesta révolutionnaire. Le cinéma de merde a gagné, les prochaines années vont être gratinées en termes de projets pédés, gouines, trans et autres babioles du fétichisme de la marchandise mondialiste (on espère que Cousin ne lit pas sinon on va se prendre une volée de bois rouge).
(avertissement aux plus jeunes : on vous aura prévenus)
C’est la splendeur Corinne Masiero, Capitaine Marleau dans le repoussant feuilleton de France 3 et porte-parole autoproclamé du mouvement de contestation, qui a défouraillé contre le mâle blanc dans Télérama :
« On ne peut pas juste changer de mecs et laisser faire que ça recommence. Pourquoi ne pas constituer un nouveau conseil d’administration avec uniquement des gonzesses, et pas toutes blanches ni âgée de 25 à 36 ans ? Il faut plus de diversité, pour être plus représentatif du métier et de la société. Ce n’est pas des bourgeois hétéros catholiques blancs de droite qui ont, seuls, le droit de dire ce qu’il faut récompenser en France. »
La Masiero est restée scotchée à l’après-Mai 68. Pour elle, la droite fasciste est au pouvoir avec l’armée, les flics et les curés en embuscade. Les minorités souffrent, les artistes sont incompris et l’injustice est flagrante.
Plus sérieusement, les 4700 membres cotisants ont l’impression que la caste des 47 membres est un peu autocooptée :
Du côté des statuts de l’association [l’Association pour la promotion du cinéma, APC, régit l’académie et fixe notamment les conditions d’entrée], la situation n’est guère plus enviable, ceux-ci n’ayant pas évolué depuis très longtemps. Parmi ses 47 membres, les personnalités viennent de deux horizons : d’un côté, celles qui ont été cooptées à vie à différentes périodes de l’histoire de l’académie, et dont les dernières cooptations remontent à plus de vingt ans. De l’autre, des membres « de droit » qui intègrent l’association dès lors qu’ils sont français et ont obtenu un Oscar aux États-Unis. Mais les statuts ne permettent pas qu’un nouveau membre de l’association soit élu par l’intégralité des 4 700 membres de l’académie.
Parmi les annonces récentes, il y a celle d’intégrer une dizaine de femmes dans l’association afin d’atteindre la parité. Mais il s’agirait, de nouveau, d’un système de cooptation, vestige d’une époque que l’on voudrait révolue, celle d’un système élitiste et fermé. Tout cela aboutit à une structure où la majorité des membres de l’académie ne se retrouve pas dans les choix qui sont faits en leur nom et qui ne reflète pas la vitalité du cinéma français actuel dans ses très nombreuses composantes. (Le Monde)
Plus de femmes, une idée géniale. Maintenant, voici la liste des premiers signataires. Attention, toute remarque déplacée sera éliminée. C’est compris ?
Mathieu Amalric, réalisateur-acteur ; Yvan Attal, réalisateur et acteur ; Jacques Audiard, réalisateur ; Jeanne Balibar, actice ; Jean-Pierre Bacri, acteur ; Leïla Bekhti, actrice ; Bérénice Bejo, actrice ; Lucas Belvaux, réalisateur ; Saïd Ben Saïd, producteur ; Emmanuelle Bercot, réalisatrice ; Bertrand Bonello, réalisateur ; Pascal Bonitzer, réalisateur ; Robin Campillo, réalisateur ; Mati Diop, réalisatrice ; Léa Drucker, actrice ; Marina Foïs, actrice ; Michel Hazanavicius, réalisateur ; Reda Kateb, acteur ; Cédric Klapisch, réalisateur ; Gilles Lellouche, acteur et réalisateur ; Chiara Mastroianni, actrice ; Anna Mouglalis, actrice ; Sylvie Pialat, productrice ; Jean-Paul Rouve, acteur et réalisateur ; Ludivine Sagnier, actrice ; Céline Sciamma, réalisatrice ; Abderrahmane Sissako, réalisateur ; Omar Sy, acteur ; Bertrand Tavernier, réalisateur ; Karin Viard, actrice ; Roschdy Zem, acteur ; Rebecca Zlotowski, réalisatrice.
Tous ceux qu’on adore ! Les dignes successeurs des Delon, Ventura, Blier, Patellière, Enrico, Gabin, Deneuve, Montand, Bourvil, Marielle, Lonsdale, Yanne, Belmondo, Audiard, Darc, Carmet, Depardieu, Dewaere, Miou-Miou, Blanc, Anémone, Laforêt, Schneider, Girardot, Clément, Ronet, Denner, Rochefort, Serrault, Funès, Villeret, Galabru, Jobert, Huppert, et on en passe !
Le premier, on dit bien le premier, qui ose faire un lien politico-confessionnel entre les signataires actuels, on dit bien le premier, eh bien, il sort. Mais vous n’avez pas encore vu le pire.
Un pays qui porte Corinne Masiero au pinacle ne peut être que culturellement malade
C à vous, l’émission de propagande la plus aboutie du PAF, ose présenter Corinne Masiero comme « la rouge du cinéma français ». Regardez Lescure, qui a été à la tête de Canal+ et qui chapeaute le Festival de Cannes, trouver des vertus à la fiction Capitaine Marleau. Écoutez Masiero s’exprimer avec des « merde », des « chiant », des « génial », des « putain », le très haut niveau du gauchisme culturel dans une seule personne, comme le socialisme dans un seul pays.
Elle évoque ici son tournage avec Depardieu :
« On a parlé philosophie, religions, c’est un mec super cultivé, mais un putain de, ah mais c’est un truc de ouf quoi.... Et franchement il a été trop classe, en plus il a dit des trucs super sympas sur le téléfilm. »
Et ne manquez pas le vieux pruneau, au début de l’extrait ! Ne manquez rien, quoi. Une dernière chose : c’est pas parce que Corinne Misero ou le Capitaine Trumeau s’expriment comme des idiots congénitaux qu’on va cracher sur sa fiction, elle mérite son succès, le public de la télé française est tellement mort de faim qu’il confond des bris de canettes de bière avec des émeraudes.
Et maintenant ?
Le 28 février 2020 aura lieu la 45e cérémonie des César, on peut s’attendre à encore plus de féminisme, d’homosexualisme, d’antichristianisme, de pornocratisme, comme si on n’en avait pas eu assez. On peut aussi s’attendre à des salles de plus en plus vides, que les cartes d’abonnement bradées et autre Fête du cinéma (les films à un euro) ne rempliront jamais. Un message en passant : si le prélèvement de la mensualité UGC est refusé par votre banque, pour diverses raisons, toutes financières (merci Fante), UGC vous piquera vingt euros de plus pour « frais de dossier ». Le cinéma français, quoi... Et il y en a qui se demandent pourquoi les jeunes téléchargent... des films américains !
Cadeau : les meilleurs (?) moments de la 44e cérémonie (2019), avec plein de people de confession supérieure et aussi un montage qui coince Robert Redford entre Élie Semoun et Jérôme Commandeur !