La chasse a permis à nos ancêtres de survivre. L’homme préhistorique ne travaillait pas, il chassait. Et cueillait. Puis il a semé, et on connaît la suite.
Aujourd’hui la chasse en Occident est une activité de loisir, mais qui divise. Pour les uns une survivance qui vire à l’ignominie, pour les autres une tradition virile. Avant d’attaquer succinctement la polémique, nous avons retrouvé une chasse à l’éléphant datant de 1947 en Afrique équatoriale française (AEF) :
Et une chasse contemporaine, qui n’est pas d’agrément, pour deux bushmen du désert du Kalahari. La chasse des hommes des buissons s’apparente à celle des hommes préhistoriques : lente, difficile, et dangereuse. Et surtout incertaine.
Le problème soulevé par les amis des animaux est double : il ne reste de la chasse en Occident que la cruauté humaine puisque la chasse n’est plus nourricière. C’est devenu un sport, et un sport cruel. De plus, les vegans avancent que l’homme n’a plus besoin de viande, ce qui fait deux arguments aux anti-chasse.
Il est vrai qu’en Occident le gibier abattu n’est pas toujours mangé. On sait des battues à sangliers qui enterrent des dizaines d’animaux dans des fosses, une fois la journée terminée. Certes, les sangliers pullulent en France, mais abattre un cerf ? En plus ça coûte cher, le gros gibier :
Abattre un sanglier aujourd’hui est plus facile avec des chiens débusqueurs et un fusil de précision, on est loin de la longue traque des deux bushmen. La plupart des animaux sont lâchés aujourd’hui dans des périmètres d’où ils ont peu de chances de s’échapper. La vraie chasse, sauvage, est plus ardue. Mais elle est interdite !
Aujourd’hui tout est réglementé, facturé, contrôlé, mais cela n’empêche pas les Français d’adhérer à la chasse et d’être les champions d’Europe en la matière. Avec 1,2 million de chasseurs, notre pays se place devant l’Espagne et l’Italie.
« Quelques données économiques à présent. Selon la dernière étude BIPE 2, les chasseurs contribuent à la nature à hauteur de 460 millions d’euros, alors que l’ensemble des actions des chasseurs vers la nature et vers la société (éducation à l’environnement, animation territoriale et venaison) représentent la somme folle de 2,9 milliards d’euros. Et dire que certains pensent encore que notre loisir est dépassé… Preuve en est encore avec ce chiffre : 48% des chasseurs s’impliquent dans des actions de bénévolat, ce qui avoisine près de 78 millions d’heures de travail, soit l’équivalent de 50 000 emplois temps plein. »
L’argument politique des chasseurs est qu’ils contribuent à l’entretien et donc à la défense de l’environnement, ce que les écolos contestent. Le débat est loin d’être terminé. Hier, mardi 16 juillet 2019, cinq chasseurs étaient jugés à Rennes pour des violences contre des militants d’Ava, un collectif anti-vénerie.
La dernière info qui met le feu aux poudres dans ce domaine, c’est la relance de la chasse au loup, qui s’est peu à peu implanté dans nos régions (dans plus de 30 départements) d’où il avait été chassé et éradiqué au XIXe siècle. La population de ce prédateur est estimée à seulement 500 individus environ mais elle est en forte croissance. La guerre entre défenseurs du loup et bergers est relancée.
France, terre de contrastes, de débats et de conflits. Et c’est pas fini !