Quel plateau ! Pour « débattre » de la réaction des représentants de la communauté musulmane au manifeste des 250 contre l’antisémitisme, la chaîne de télévision d’information en continu CNews (chaîne du groupe Canal+ qui vient de passer des mains de Vincent Bolloré à celles de Maxime Saada) a frappé fort.
Sous les auspices du mâle blanc de plus de 50 ans qui sent la date de péremption arriver Pascal Praud, étaient invités dans L’Heure des Pros du 25 avril 2018 :
le professeur de rhétorique à Sciences-Po et contributeur au site de Bernard-Henri Lévy La Règle du jeu Clément Viktorovitch alias le roi du point Godwin ;
le conservateur André Bercoff qui vient de lancer avec l’ultra-sioniste Gilles-William Goldnadel et le demi-populiste Éric Brunet (salarié de Patrick Drahi) un média internet nommé La France libre ;
le magistrat Philippe Bilger (fils de Joseph Bilger, fondateur d’une organisation d’extrême droite et condamné à dix ans de travaux forcés pour faits de collaboration), proche de la maison d’édition pro-sioniste Ring ;
la conseillère en communication politique proche de Nicolas Sarkozy et des milieux atlantistes Patricia Balme (qui se défend ici d’être une « rabbine ») ;
la journaliste Hélène Pilichowski, cousine de François Hollande ;
et dans le rôle du « musulman associatif » issu du sérail socialiste : Nadir Kahia, Président de Banlieue Plus & Nos Quartiers, qui sera rapidement réduit au silence et tourné en dérision.
Différentes teintes de soumission pour une problématique générale : l’élargissement de la définition de l’antisémitisme exigée par le lobby sioniste. En l’occurrence, le manifeste des 250 cible explicitement l’islam comme vecteur principal de « l’antisémitisme de gauche ». L’ultra-sioniste Alexis Lacroix avait parlé à cet égard d’une « vieille tradition réveillée par l’islamo-gauchisme ».
Portée par l’incroyable et délirant battage autour de l’affaire Knoll (qui a littéralement phagocyté et vampirisé le symbole Beltrame), la pression communautaire du réseau néoconservateur vise donc à criminaliser le peuple des banlieues par une stratégie de retournement d’alliance annoncée par Alain Soral dès 2002.
Comme pour l’affaire Filoche ou le clash Mélenchon/Valls, toute tendance anticapitaliste ou pro-palestinienne sera marquée au fer rouge, au prétexte de « congruence » avec l’islamisme.
Au centre du viseur sioniste paniqué par sa perte d’influence à l’international (le néolibéral euromondialiste attalien Macron se rapprochant du subtil nationaliste Trump) : le peuple français encore trop peu soumis à la théorie du choc des civilisations ; et en première ligne de cette résistance française : Alain Soral et la réconciliation nationale, seule ligne patriote viable qui permet d’échapper aux pièges de l’oligarchie.
C’est là le sens des interrogations des commissaires politiques dans l’extrait ci-dessous : Alain Soral – et par extension le peuple français – est-il un antisémite de droite ou de gauche ? Doit-on le considérer comme un antisémite chrétien ringard et soumis (Vatican II et le Front national période Marine-LDJ) ou en faire la tête pensante de l’islamo-gauchisme ?
Il semble que le message final adressé par le réseau sioniste au peuple de France soit le suivant : soit vous faites le sale boulot islamophobe pour nous, soit vous paierez éternellement les conséquences de la « haine »...
Le « débat » en intégralité :