Encore une émission sur les GJ sans les GJ mais avec les représentants des corporations de l’Oligarchie. Ce coup-ci, nous sommes sur C politique (la suite), l’hebdo dominicale de France 5 consacrée à la propagande des idées molles d’un pouvoir disqualifié. La fin du règne des imposteurs ne leur saute pas aux yeux et c’est normal, ce sont des aveugles et des sourds qui nous parlent. Ils ne voient ni n’entendent les cris de la rue. Au lieu d’ouvrir leur esprit, ils convoquent les agents du mondialisme qui continuent à ronronner leur leçon de soumission. On parle de Karim Rissouli.
C politique est animée par Karim Rissouli, qui a tellement ciré les pompes du pouvoir profond dans Dimanche + d’Anne-Sophie Lapix-Sadoun qu’il a obtenu, comme elle, son parachute doré sur le service public, la chaîne Canal+ étant promise à la casse. La trahison du peuple, ça paye. Et quoi de plus normal que de retrouver ce socialo-sioniste hors pair à la tête d’un faux débat démocratique qui invite, comme le faisait avant lui le franc-maçon Serge Moati, les têtes pensantes de la sionosphère.
Rissouli, le Jean-Michel Aphatie de la diversité, sait récompenser qui l’a placé là. Jamais on n’a vu un mal-pensant sur C politique, et la suite nous donnera raison. Les mal-pensants, ça n’existe pas, ça n’a pas le droit d’exister. Le service public audiovisuel est la propriété privée de la caste socialo-sioniste, qui laisse aujourd’hui une petite place au national-sionisme parce que les ordres, c’est les ordres.
- Nicolas a été choisi par le Système pour parler des Gilets jaunes...
Pour ce dimanche 16 décembre 2018, les téléspectateurs ont eu droit à une nouvelle tête, celle de Nicolas Truong, du Monde, le journal des Marchés de feu Pierre Torture Bergé, Nicolas Banco Pigasse et Xavier Téléphoniel. La seule opposition en plateau étant incarnée par Dominique Méda, philosophe et sociologue, très impliquée dans la nouvelle gauche sociale à la Larrouturou. Karim ouvre son émission sur la COP24 car il pense que cette mascarade mondialiste va sauver la planète, ce qui situe son niveau de lucidité et de professionnalisme.
Chaque question de Karim fait sursauter l’intelligence : pour lui, Nicolas Truong, en charge depuis sept ans des pages Débat et Idées, « dans lesquelles des intellectuels de tout bord s’expriment quotidiennement », est un invité de marque. Sauf que le débat des intellos, c’était avant le virage libéral du Monde (1994), qui n’ouvrira dès lors plus ses colonnes qu’à l’engeance libérale-libertaire, avec une accélération foudroyante depuis la reprise en main par la Banque (Pigasse), le Cul (Bergé) et la Communication (Niel). Le triptyque de la dominance... c’est la pornographie bancaire qui communique !
« Dominique Méda, est-ce qu’on a vécu hier, avec cet acte 5, le début de la fin du mouvement des Gilets jaunes, d’après vous ? » (Rissouli)
On observe chez Karim toujours cette même maladie des médiacrates de donner la parole aux Mêmes, à ceux qui ne remettront jamais rien en cause. D’ailleurs la première question de Karim est l’inverse d’une question puisqu’il demande à Méda de confirmer que c’est « le début de la fin des Gilets jaunes »…
Malheureusement, la sociologue ne se laisse pas faire. Méda est issue de la gauche universitaire peut-être bien-pensante mais avec un reliquat de lucidité sociale, tout de même.
Après Méda, on passe à Truong qui affirme que la révolte « couvait » alors que son journal a tout fait pour expulser la contestation profonde de ses pages… Mais on ne lui en veut pas, c’est la Banque qui décide, pas lui. Et Truong et Macron sont des employés de la Banque. Comment pourraient-ils s’opposer ?
« Ce mouvement il a fait réémerger la question sociale en France, aujourd’hui » (Truong)
Le Monde, à la traîne du social, fera des articles sur les Gilets jaunes en décembre 2018 exactement comme il fera des articles sur la France d’en bas en 2002, après le tremblement de terre du 21 avril où l’un des deux candidats de l’oligarchie, Lionel Jospin, se fit éliminer par le candidat de la France d’en bas, Jean-Marie Le Pen. Qui se fera ensuite battre par le second candidat de l’oligarchie, Jacques Chirac, soutenu par toutes les forces du Système.
Même cause, mêmes effets : Le Monde court après le peuple, mais ce dernier ne révère plus le journal des Marchés, pour reprendre l’expression de PLPL (Pour lire pas lu), le journal de critique média créé par Pierre Carles en 2000. Car le Marché, c’est le chômage, la baisse des salaires, la disparition du service public, précisément le prédateur des GJ. Les articles, aussi complaisants soient-ils pour le peuple, ne changeront jamais la raison d’être (ou de ne pas être) de ce canard déplumé qu’est devenu Le Monde. Difficile sur la durée de faire semblant de travailler pour le peuple alors qu’on bosse objectivement contre lui !
Truong essaye de plaquer des « intellos » du Système sur les GJ. Attention, entourloupe intellectuelle en vue (à 5’21) :
« Si on parle des intellectuels alors effectivement on a vu, comme rarement me semble-t-il, des intellectuels très différents, de l’écrivain essayiste Alain Finkielkraut à la romancière Annie Ernaux, du philosophe Luc Ferry au romancier Édouard Louis, de la droite à la gauche, effectivement toute une série d’intellectuels presque communier dans la défense, en fait, des Gilets jaunes. »
Le chroniqueur Snégaroff évoque Michéa et Finkielkraut pour démontrer la désunion et l’impossibilité politique des GJ. Méda intervient pour siffler la fin de la récré des abrutis (à 8’59) :
« On y voit la confirmation du fait que ces gens qui sont en révolte ce sont les gens qui ont encaissé, qui ont encaissé depuis 30 ans toutes les réformes des politiques néolibérales, politiques d’austérité, la fameuse désinflation compétitive, la baisse des salaires et qui n’en peuvent plus, et qui ont chaque fois espéré, chaque fois qu’il y avait un nouvel épisode de campagne présidentielle ils se sont dit “tiens tout va changer”, et qui chaque fois ont été déçus. »
- Dominique sent la pression oligarchique monter en plateau
Méda, qui travaille profondément sur la question sociale, notamment sur le RSA, ne se trompe pas sur le mouvement, malgré les interventions volontairement ou involontairement déplacées de ses voisins. Que Dominique nous excuse à l’avance si sa carrière subit une perturbation parce qu’il nous arrive de soutenir parfois ses interventions.
À 16’46, Truong saute sur une perche pour évoquer « la vague du populisme autoritaire », ce qu’il nomme une « dérive » du mouvement que les intellectuels tenteraient de remettre dans le droit chemin. Et là, toutes les dépouilles des Trump, Salvini, Orban et Bolsonaro tombent à grand fracas sur le plateau.
« Et donc une partie des intellectuels se sont dit aussi je pense, de manière assez stratégique, à la fois politique mais stratégique, en disant il faut pas qu’on abandonne précisément ces gens-là, ces Gilets jaunes, aux populismes qui sont en train de dominer la planète et l’Europe. »
Et à 17’49 le Mondialiste hitlérise enfin sa voisine par trop réticente :
Truong : « Dominique Méda est très enthousiaste à l’égard du mouvement, en même temps il faut quand même rappeler qu’il y a eu des problèmes... »
Rissouli, fébrile : « Vous pensez à quoi ? Vous pensez à quoi ? »
Truong : « Des actes ou des propos qui ont pu être racistes, qui ont pu être homophobes, etc. »
Rissouli : « Des migrants qui ont été dénoncés par des Gilets jaunes… »
Truong : « Des migrants qui ont été dénoncés. Et il faut rappeler, notamment avec un historien qui s’appelle Gérard Noiriel, qui a donné un entretien au Monde et qui disait notamment si on avait mis des smartphones et des petites caméras en 1936 on aurait sans doute au moment du Front populaire dans ce grand mouvement ouvrier, on aurait aussi sans doute entendu des propos pas terribles, et rappelons que après, en 1938, une partie d’entre eux ont voté pour le PPF de Jacques Doriot, c’est-à-dire pour un parti d’extrême droite. Donc tout peut basculer, et il ne faut pas idéaliser le peuple, je pense que ce n’est pas véritablement l’aimer que de l’idéaliser. »
- Attention, Truong va marquer un point Godwin
Bingo, Godwin ! Et quelle infantilisation du peuple ! Truong, si tu savais ce que le peuple te dit…
Méda se défend aussitôt de l’attaque perfide (à 18’53) :
« Moi j’idéalise pas du tout. Je sais qu’il y a de tout dans ce mouvement, j’ai vu les 42 revendications au début, y avait un peu de tout, ça me paraissait plutôt de gauche, en effet, puis là on voit qu’ils sont tiraillés bien sûr hein. »
C’est une émission de gauche, qui passe donc complètement à côté du mouvement des GJ qui est avant tout populiste. Débat inutile en ce sens, où la seule personne douée de raison a compris jusqu’où elle pouvait aller dans le soutien aux GJ. Là où Méda a tort, c’est qu’elle pense que la gauche « s’est trompée de direction » pendant des années, alors que c’est le destin de la gauche, de cette gauche-là de trahir le peuple. Méda propose « un changement écologique et social avec de gros investissements ». Or ce changement ne viendra sûrement pas d’en haut, et là se situe l’innocence des intellectuels de gauche (celle du travail, pas des valeurs) : croire en une gauche sociale compatible avec un Système profondément antisocial…
Truong en vient au fait (à 22’05) :
« Pour l’instant, à ce type de révolte, c’est pas la gauche aujourd’hui, c’est la droite ou en tout cas ce sont les mouvements populistes autoritaires qui offrent un débouché politique à ce type de révolte. »
Le Mondialiste dit sans le dire que la gauche est en train de perdre la guerre culturelle. C’est son problème, mais pas le problème du peuple, au contraire, ça semble même être une partie de sa solution. Une digue a sauté, elle sera difficile à combler.
Que les choses soient claires : les peuples ne veulent pas la liberté au sens de la gauche, c’est-à-dire le laisser-aller, l’abandon de l’autorité (dans la famille ou l’État), la licence des mœurs, la partouze et le plug anal place Vendôme, mais l’ordre et le travail, la loi et l’ordre pour reprendre le titre du dernier film de Kassovitz, qui y voyait pour sa part une dénonciation de la France raciste et colonialiste en Nouvelle-Calédonie.
Les Truong et Kassovitz, placés aux postes stratégiques du Système, sont loin du réel : ils disjonctent. Quand Truong dit que des clandestins « ont été dénoncés », c’est déjà parce que la police n’a plus le droit de faire son travail. Ensuite parce que les migrants font encore plus de mal à un peuple déjà secoué par la « crise » libérale. Truong ne se cogne pas les migrants, il les évite, il vit dans un monde faux, celui de la gauche idéale, éloignée de ses contradictions, du chômage de masse, de l’immgration de masse et de la paupérisation de masse.
Alors, un plateau 100% de gauche qui parle de Gilets jaunes populistes, sans aucun populiste et sans le moindre Gilet jaune, voilà toute l’arnaque de la gauche culturelle de dominance. Le pire, c’est qu’ils ne s’en rendent même pas compte. Convoquer Truong pour parler des Gilets jaunes revient à convoquer Dubosc pour parler du pouvoir profond. Truong meuble, ment, radote. Un joli résumé du Monde.
« Pour que précisément cette colère elle ne se transforme pas précisément en dérive autoritaire »
Truong craint une chose, que les colères qui s’expriment actuellement de manière anarchique se matérialisent politiquement ailleurs qu’à gauche. Jamais il ne comprendra que la gauche de trahison fait beaucoup plus de mal au peuple que la droite classique, qui organise le pillage des richesses sans se cacher derrière un humanisme de façade. Il pense que le rôle des intellectuels est de « canaliser la colère », mais les Finkielkraut et les Ferry sont très loin de pouvoir récupérer quelque chose.
Étienne Chouard a cette légitimité, et cela explique pourquoi il est aussi attaqué ces jours-ci. Les journalistes-système ont énormément de mal à l’inviter en plateau, car leur propre trahison risquerait d’éclater au grand jour, une trahison qui date de 2005, le dernier référendum qui a pu permettre aux Français de s’exprimer. Tant que les animateurs culturels à la tête de ces émissions n’inviteront pas les vrais guides ou les vrais représentants du peuple, ils resteront les chiens de garde du Système et donc des ennemis du peuple.
Truong prône la récupération des GJ pour admettre ensuite (à 32’26) qu’« il y a une distance entre le monde intellectuel et le monde effectivement des ronds-points ». Et cette distance se compte en années-lumière, ce que Méda a compris :
« Je crois que les intellectuels n’ont aucune influence aujourd’hui sur les politiques »
Et par intellectuels elle exclut les conseillers des princes qui travaillent ou travaillaient auprès de Hollande et de Macron. On pense à BHL qui a influencé Sarkozy et Hollande respectivement sur la Libye et la Syrie, mais BHL n’est pas un intellectuel, c’est un agent atlanto-sioniste. Donc Méda a raison.