Ça ose, en ce moment de grande répression et de grande dépression, ça ose et ça pousse, ça pousse les murs et ça teste les barbelés de la liberté d’expression autorisée... Et selon nous, ça va pousser encore plus ! Les censeurs qui se tiennent sur les miradors avec leurs mitrailleuses anti-vérités vont se faire bouger...
La Bajon est comme les autres humoristes de qualité qui travaillent sur la liberté d’expression dans une concurrence assez féroce (Barré, Gardin, Laune, Ferrari, Éboué, Fary, Proust, Belattar) : ils sont obligés d’élargir le champ des possibles pour exister. L’espace est grand de l’autre côté des barbelés, et de l’autre côté des barbelés, il y a la liberté et il y a Dieudonné...
À l’intérieur des frontières autorisées, il y a les humoristes de cour, qui continuent à sombrer en distillant l’idéologie dominante, mais ça piège de moins en moins de gens. Selon nos informations, les spectacles qui disent des vérités remplissent, les autres rament. Il y a une prime à la subversion, la vraie.
Quand on voit de quoi un Stéphane Guillon est capable dans le domaine de la lèche, on se dit qu’il fait définitivement partie du passé. Avec lui sombre toute une caste de faux humoristes, les humoralistes dont on a déjà parlé ici, et on voit leur vrai visage, comme quand Ruquier a pété les plombs devant les simples questions d’Isadora Duncan.
Ça c’est la preuve en image de la duplicité de l’humoriste à l’ancienne, bien en cour, bien soumis à l’idéologie dominante, censeur scélérat qui punit les mal-pensants, mais les rieurs ne sont plus dans leurs salles, qui n’attirent plus que le gauchiste bien-pensant, bien intoxiqué, ils sont ailleurs, derrière Pierre-Emmanuel Barré, derrière la Bajon, Gaspard Proust, Blanche Gardin, tous ces vrais artistes qui font du bien et qui réactivent l’esprit français, frondeur, jouissif, utile. Et derrière Dieudonné évidemment.