Le nouveau ministre de l’Éducation nationale Benoît Hamon en a surpris plus d’un en déclarant hier son intention de refondre complètement le système actuel d’évaluation de nos écoliers.
En effet, il estime que les résultats médiocres pour les élèves français de PISA 2012 sont la conséquence directe de méthodes de notation vieillissantes ne réussissant qu’à tétaniser nos charmantes têtes blondes plutôt que de leur donner le goût d’apprendre.
Un modèle pédagogique par trop coercitif pour les élèves et leurs familles
Le chef de l’éducatif a mis les deux pieds dans le plat en ouvrant les assises nationales de l’évaluation par une âpre critique de notre cher système de notation franco-français. Car cette longue concertation mêlant partenaires civils et institutionnels doit aboutir, d’ici l’hiver, à de nouvelles pistes pour estimer au plus juste et de la façon la moins contraignante possible le niveau scolaire des élèves.
Pour l’instant, ce qui semble ressortir du tableau français des différentes enquêtes internationales n’est pas flatteur pour notre méthode : « Aujourd’hui, notre système d’évaluation souligne les lacunes et les échecs des élèves, ce qui peut être très décourageant pour certains. (...) Les jeunes Français sont ceux qui redoutent le plus l’erreur et dont les taux de non-réponse aux questions posées sont les plus élevés, par peur de faire une faute. »
Vers un système de notes par lettres, à l’américaine ?
Benoît Hamon n’a pas de mots assez durs pour qualifier le statu quo présent : « Si vous avez 10 de moyenne, on considère que vous valez 10. Cela satisfait d’abord les familles qui maîtrisent les codes de la réussite à l’école. Il faut en finir avec ces délits d’initiés. » Précisant que la note ne doit pas être l’unique étalon, il considère que « quand elle paralyse, on doit lui substituer d’autres formes d’évaluation. »
Comment ne pas songer dès lors aux méthodes employées par nos voisins anglo-saxons appliquées chez nous : verra-t-on bientôt pousser comme des champignons les A+ et autre B- ou se généraliser les gommettes de couleur, en lieu et place de nos bonnes vieilles moyennes sur 20 ? Pour l’heure, rien n’est moins sûr.
Précision devrait pourtant être apportée à ces nouvelles alternatives aux notes, d’ici à ce que soient formulées les préconisations du Conseil Supérieur des Programmes devant livrer ses doléances au ministre courant juillet. Volant en aide à son confrère aux micros de la radio RTL, Stéphane le Foll le porte-parole du gouvernement, a tenu à souligner une continuité cohérente entre l’équipe ministérielle précédente et l’actuelle : « Le ministre de l’Education, après le débat sur les rythmes scolaires, pose une vraie question et apporte une vraie solution. »