Homo homini lupus est, disait Plaute : l’homme est un loup pour l’homme. Nos nouveaux maîtres ont battu le vieil auteur de comédies romain à son petit jeu en instaurant l’« Homo homini toxic est » comme la nouvelle norme. Ils nous ont appris à avoir peur les uns des autres, à porter des masques, à garder nos distances, ou mieux encore, à rester chez nous. Ils préfèrent qu’il en soit ainsi, que nous soyons enfermés, mis à l’écart, à commander des choses par Internet et à nous laisser confisquer nos logements au profit des agents de recouvrement numériques. Un junkie se séparerait plus vite de sa seringue qu’ils ne lèveraient leur verrouillage mondial. Pendant un temps, nous avons nourri l’espoir qu’ils puissent mettre fin à leur préoccupation morbide pour notre santé au bout d’un mois ou deux. Maintenant, nous y voyons plus clair.
Même s’ils décident que le Covid-19 a été éradiqué, ils ont déjà le prochain virus sous le coude. Il existe un candidat digne de ce nom, une nouvelle souche de grippe porcine appelée G4, et ils ont bon espoir qu’elle puisse déclencher une pandémie. Si ce virus échoue au test (comme tous ses prédécesseurs), ils en trouveront un autre, ne vous inquiétez pas. La loi de l’offre et de la demande est de leur côté. Il y a tant de virus, et tant de personnes crédules qui sont pathologiquement incapables de douter de ce que dit le New York Times, que cette petite musique ne s’arrêtera jamais.
La première vague, c’est de l’histoire ; la deuxième vague plane sur nos têtes, et tout du long on va nous garder à l’isolement, avec de petites pauses pour prévenir la saturation. Les Chinois, les pères de l’enfermement (ils l’ont inauguré fin janvier) ont déjà remis le couvercle sur Pékin. La Californie est de nouveau assiégée, pour Moscou on y reviendra à l’automne. Israël prépare un nouveau bouclage pour justifier auprès des colons d’avoir remis à plus tard l’accaparement des terres, annoncé à grand tapage. Les Français doivent porter des masques, tout comme les New-Yorkais. L’Angleterre a moins de morts que jamais en juin, mais les enfants anglais pensent maintenant que la distanciation sociale est normale ; ils ont appris que les hommes sont toxiques les uns pour les autres. La Turquie a perfectionné l’idée en laissant les gens travailler en semaine pour mieux les enfermer chez eux le week-end. Aux États-Unis, les émeutes qui ont lieu pendant les accalmies entre les périodes d’enfermement sont censées nous convaincre que rester à la maison vaut mieux pour tous.
Il y a de bonnes raisons pratiques à cette stratégie, et elles n’ont rien à voir avec les épidémies. Ce qui est en jeu c’est la révolution numérique, comme je l’écrivais au mois de mai dernier, et un tel processus de transformation prend beaucoup plus de temps que quelques mois. En effet, l’indice Bloomberg Silicon Valley High Tech croît régulièrement, promettant un rendement annuel de 42 % (à comparer avec un taux négatif sur les dépôts en espèces). Le confinement (et non la maladie), c’est la catastrophe dont le capitalisme catastrophe a besoin pour s’épanouir. Le confinement, c’est une version américanisée de la stratégie du choc, explique Mike Whitney.
Les structures étatiques, les agences de renseignement et la sécurité l’apprécient également, car la panique pandémique leur permet d’introduire un système de surveillance totale. Ils le font subrepticement, en prétendant qu’ils ne nous espionneront plus lorsque le danger sera passé ; mais comme tous les smartphones sont déjà équipés d’applications pertinentes, le réseau de surveillance se resserre de plus en plus. Ils soutiennent le verrouillage pour contrôler notre société.
En examinant de plus près le désastre qui se déroule, nous constatons que les fonctionnalités sont davantage conçues pour inculquer la paranoïa, bien plus que le profit et l’espionnage ne devraient l’exiger. Si vous écrivez « Covid » en lettres hébraïques et que vous le lisez de droite à gauche, comme on lit les mots hébreux, vous obtiendrez דיבוק, « Dibouk », le démon des cabalistes, l’esprit maléfique susceptible de pénétrer et de posséder une personne souffrant d’une « intensification émotionnelle », a noté Bogdan Herzog, le mystique roumain de Timisoara. Le Dibouk est une figure populaire du folklore juif, qui fait l’objet de pièces de théâtre et de films. L’analyse de Herzog se poursuit : peut-être l’analogie avec la possession démoniaque n’est-elle pas superficielle mais profonde. Et si le Covid relevait plus de la psychologie que de la biologie ? Peut-être que par l’induction d’une peur extrême (« intensification émotionnelle »), les gens se comportent « comme si » ils étaient possédés par le Dibouk... De fait, ils semblent bien agis, comme s’ils étaient hypnotisés, obéissant sans réfléchir aux injonctions contradictoires des autorités et acceptant des limitations sans précédent de la liberté individuelle.
Tout cela sent déjà assez mauvais, mais Herzog va plus loin : peut-être que le problème n’est pas de nature psychologique mais spirituelle, comme l’assènent les cabalistes juifs, et que le seul remède possible est une sorte d’exorcisme ? C’est peut-être pour cette raison que les églises ont été des cibles privilégiées pendant notre détention "préventive" ? En effet, les églises ont été fermées à l’Est comme à l’Ouest pour la toute première fois, même si les magasins étaient ouverts. L’Église luthérienne de Suède a gardé ses églises ouvertes pour les services religieux, mais la fonction la plus importante, la communion, a été suspendue. Il s’agit d’une attaque spirituelle des plus mortelles, car le sacrifice divin continu de l’Eucharistie est quelque chose qui soutient l’existence même de la société. « Est-ce la vraie raison pour laquelle l’Eucharistie a été interdite pendant le confinement ? » - se demande Herzog. Si les églises étaient restées ouvertes et que la communion ait continué à se pratiquer, le méchant Dibouk aurait disparu.
(Il se trouve que le seul pays chrétien orthodoxe à avoir communié à Pâques dernier était la Biélorussie, un petit État d’Europe de l’Est dirigé par l’indomptable Alexandre Loukachenko, alias le « dernier dictateur d’Europe ». Il y a quelques années, j’ai été accusé de lui avoir fourni des secrets concernant l’ingérence américaine dans les élections biélorusses. C’était faux, mais il est bien connu que les Américains et les Russes se sont immiscés en Biélorussie, considérant Loukachenko comme trop têtu et férocement indépendant pour eux. Les Russes et les Américains voulaient piller la Biélorussie, acheter ses industries et accaparer son agriculture ; Loukachenko leur a dit non. La Biélorussie est le seul État ex-soviétique qui n’a pas été désindustrialisé, privatisé et démantelé ; le seul qui n’a pas envoyé de vagues de réfugiés économiques travailler à l’étranger. On a dit que Poutine était jaloux, quand Loukachenko a osé communier à Pâques et qu’il a organisé son défilé militaire pour le jour de la Victoire, tandis que Moscou suivait les conseils de l’OMS en fermant les églises, en reportant le défilé et en verrouillant la ville ; cependant, la semaine dernière, Poutine et Loukachenko se sont débrouillés pour inaugurer et dévoiler ensemble le Mémorial aux soldats soviétiques à Rzhev, le « Verdun de la Seconde Guerre mondiale ».)
Cette idée d’un ennemi spirituel m’est venue il y a 20 ans, lorsque j’ai écrit [dans un article devenu légendaire : « Apocalypse Now »]
« Depuis deux cents ans ou plus, la chrétienté a essayé de vivre sans Dieu. Certains ont nié son existence, d’autres non, mais les croyants comme les non-croyants ont expliqué nos problèmes existentiels sans faire appel à la présence de Dieu dans l’univers. Ils observaient les règles du rasoir d’Occam : ne pas multiplier les entrées au-delà du strict nécessaire. C’est pourquoi nous ne faisons généralement pas appel aux catégories spirituelles lorsque nous expliquons des événements mondains, c’est pour nous superflu.
Alors que nous nous détendons dans notre monde totalement matériel, un autre principe de la logique médiévale, la Loi de la manifestation, nous prépare une embuscade. Cette loi décrète que "toute entité existante finira par se manifester". Une entité qui ne se manifeste pas pourrait aussi bien être qualifiée d’inexistante, sans dommage.
Théoriquement, un croyant devrait être prêt à observer une manifestation du monde spirituel, de Dieu et des forces du mal. En pratique, nous refusons de croire à une telle possibilité. Mais en nous détournant de la présence de Dieu, et en l’écartant de notre vie, nous avons donné un coup de pouce à son adversaire sur l’échiquier. Aujourd’hui, son influence et ses plans sont devenus palpables. Ce qui se déroule sous nos yeux, en matière d’histoire humaine, la destruction gratuite de la nature et la guerre contre l’esprit, rien de cela ne saurait s’expliquer de façon plausible par des causes matérielles rationnelles. Au-delà des silhouettes trop humaines des grandes entreprises, au-delà de la cupidité capitalisée, au-delà du paradigme de la domination, le Destructeur sans visage a fait son apparition en tant que Lord Dark Vador sur la planète captive ».
Aucun besoin d’être un savant à tendance mystique pour arriver à des conclusions similaires. Il existe un groupe d’érudits interministériels basé à Moscou qui s’occupe des aspects avancés de la guerre moderne. (Ce groupe a été créé par les disciples de Vladimir Lefebvre, un homme remarquable qui a travaillé à la fois pour le ministère russe de la défense et pour le Pentagone. Je l’ai rencontré il y a quelques années lors d’une réunion exotique sur une île grecque) Le chef du groupe en question me l’a dit : « Vous pouvez considérer le Covid comme une fausse pandémie, mais c’est un véritable fléau psychogène à l’échelle biblique. Ce n’est pas nous qui l’avons fabriqué, mais il y a quelqu’un qui est aux manettes ».
Un « fléau psychogène », c’est simplement une hystérie de masse à une échelle sans précédent. La danse de la Saint Guy, ou chorémanie, en est un exemple, et on la guérissait par l’exorcisme. Elle était apparue au Moyen-Âge, mais depuis lors, il y a eu de nombreuses épidémies d’IMP (maladie psychogène de masse), bien qu’aucune ne soit universellement reconnue comme telle. Pourtant, nous ne comprenons toujours pas le fonctionnement de cette maladie. Certains symptômes de l’infection à Covid sont identiques aux symptômes de l’IPM ; ils correspondent également aux symptômes d’une légère intoxication au chlore que l’on peut contracter dans un espace récemment désinfecté. À Moscou, où la mairie a ordonné la désinfection au chlore des immeubles d’habitation et des espaces publics deux fois par jour, bien des gens se sont plaints de maux de gorge, d’irritations des yeux et de difficultés à respirer. On les a généralement amenés aux hôpitaux spécialisés dans le Covid et ils ont renfloué les statistiques du Covid. Les mêmes symptômes sont habituels pour l’IPM. Cela pourrait expliquer pourquoi les tests ont été si peu probants. L’OMS recommande que les personnes présentant de tels symptômes soient « présumées positives ». La présence de tout coronavirus (et il existe de nombreuses sortes de ces virus généralement inoffensifs tout autour de nous) est maintenant considérée comme une preuve irréfutable de la présence du Covid.
On pourrait considérer la pandémie de Covid comme une IPM à l’échelle mondiale, reposant sur une infection virale modérée. Son « succès » peut s’expliquer par les multiples forces qui ont saisi l’occasion pour s’exprimer, parmi lesquelles des forces infernales. Dieu unit les gens dans son Église ; le diable veut séparer les gens les uns des autres et de Dieu. La pandémie de Covid est un grand séparateur : depuis des mois, les gens vivent séparés de leurs proches ; les vieillards vivent et meurent seuls sans pouvoir recevoir les sacrements, et sont enterrés sans rites funéraires. Peut-être la capacité récemment acquise par les militaires d’induire la peur et de provoquer une IPM à grande échelle fait-elle partie d’un plan démoniaque.
Il y a des gens qui pensent que nous nous en tirons trop bien. Ils pensent que nous n’avons rien fait pour mériter notre haute civilisation. Ils pensent que nous ne devrions pas avoir les moyens de nous nourrir, d’avoir un toit au-dessus de nos têtes et d’autres biens. C’est le point de vue de certaines personnes très riches. Ils sont consternés de voir Jean, Pierre ou Jacques aller à Acapulco et manger au restaurant, au lieu d’être à leur disposition. Ils veulent faire baisser nos revenus et augmenter le coût de la vie. Ils sont prêts à financer tous ceux qui réclament plus d’austérité.
Aujourd’hui, ils soutiennent le confinement à tout bout de champ, affirmant que c’est le meilleur moyen de lutter contre la maladie. Hier, ils nous demandaient d’éliminer l’industrie afin de « sauver la planète » et de sauver le climat. Aujourd’hui, ces mêmes personnes essaient encore de nous réduire à la pauvreté, cette fois-ci sous prétexte de Covid. Greta Thunberg et ses partisans se félicitent du confinement parce qu’il obligera les gens à vivre dans la faillite et la pénurie.
Si les riches malthusiens soutiennent cette avancée vers l’austérité, tous les participants au mouvement ne partagent pas ou ne comprennent pas leurs objectifs. La nature humaine comporte des poussées de nobles sacrifices, et beaucoup de disciples de Greta s’y livrent. La mortification de la chair, le jeûne et le refus de la satisfaction sont aussi humains que l’hédonisme. Andrew Joyce nous a récemment rappelé les Flagellants, le mouvement masochiste qui a connu des hauts et des bas avec les épidémies médiévales. Les musulmans chiites pratiquent encore la flagellation à un rythme annuel. Dans la société européenne normale, le Grand Carême avant Pâques suffisait à satisfaire ce besoin de souffrance, mais aujourd’hui, alors que le Carême s’efface, ce besoin psychologique insatisfait fait le jeu des partisans autodestructeurs du confinement.
La Chine est un cas à part. Les Chinois ont été les premiers à pratiquer le confinement pour lutter contre leurs infections en 2009 et en janvier 2020. Leur exemple était essentiel pour donner le ton. Cependant, les mœurs chinoises sont différentes des nôtres. Dans leur système de bouclage, ils ont scellé les portes des appartements et même soudé les portails. L’idée de dignité humaine leur est tout à fait étrangère. Ce sont des gens formidables à leur manière, mais plutôt extrêmes, comme le montre leur campagne des quatre nuisibles, une tentative d’élimination des moineaux, outre rats, mouches et moustiques. Je ne mettrais pas cela sur le compte du communisme, car la Chine anticommuniste (Taïwan) a été encore plus cruelle que le continent. Les personnes qui se plaignent des mauvais traitements "Chicom" infligés aux Ouïgours (qui sont extrêmement durs) devraient se souvenir du génocide du Kuomintang chinois contre les autochtones de Taïwan.
La reconnaissance faciale, les bases de données génétiques et un système de crédit social pourraient convenir à la Chine. Étant tout le contraire d’un néodétenu, je n’accepte pas la R2P (le devoir d’ingérence), le fardeau de l’homme blanc et le devoir de leur imposer la liberté. Que les Chinois vivent de la manière qui convient à leur âme confucéenne, mais j’espère devant Dieu que je n’aurai jamais à m’intégrer dans leur système. Pour eux, il est plus facile de bloquer des millions de citoyens que pour nos dirigeants d’augmenter la TVA d’un point. Le problème, c’est que les agences de sécurité occidentales aiment le mode de vie chinois et souhaitent vivement l’importer comme n’importe quel autre gadget chinois.
Les confinements ne sont pas nécessaires. La meilleure preuve, ce ne sont pas la Biélorussie ou la Suède, même si ces deux pays ne se sont pas mal débrouillés, avec très peu d’interférences gouvernementales. La meilleure preuve, c’est Gaza, l’étroite bande de terre sur la Méditerranée orientale, qui abrite deux millions de Palestiniens. Cette pauvre tranche de Palestine assiégée n’a eu que récemment sa toute première victime du corona, une dame de 80 ans qui est arrivée la semaine dernière très malade d’Égypte. Et c’est tout, les amis ! Deux millions de personnes vivant dans une pauvreté et une densité malsaines, sans aucun confinement ni distanciation sociale, ont vécu la grande fête musulmane de l’Aïd el-Fitr, et n’ont pas souffert d’une seule épidémie de covidés. Ces pauvres gens enfermés par les Israéliens pendant 14 ans sont plus libres que les Israéliens et les Saoudiens prospères qui se sont incarcérés volontairement.
Le Covid, c’est une épidémie de peur. Là où il n’y a pas de peur, il n’y a pas de Covid. Cependant, il faut que la réponse soit une question de choix personnel. Que celui qui veut s’enfermer, s’isoler et se retirer de la société, puisse le faire. Mais nous devons refuser à l’État le droit de nous enfermer. Les Américains sont fiers de leur deuxième amendement, de leur droit à posséder des armes à feu ; mais leurs armes ont-elles empêché leurs maires de les assigner à résidence pour une durée indéfinie, sans avoir le moindre crime à leur reprocher ? Pour les Russes, les Européens et les autres nations, c’est aussi le moment d’interdire les confinements. Si et quand il y a une épidémie, qu’elle soit traitée comme elle l’a toujours été. Que celui qui se considère comme "vulnérable" décide de ce qu’il doit faire pour y remédier. Mais aucune quarantaine, aucun masque, aucune distance sociale ou autre mesure ne sauraient être imposés aux personnes libres.
Tant qu’il y a encore des élections dans nos pays, faisons en sorte que ce soit le test décisif des prochaines campagnes électorales. Ne soutenons que ceux qui promettent de ne jamais porter atteinte aux droits de la personne et rejetons tous ceux qui exigent que nous soyons tous incarcérés « pour notre plus grand bien ». Faisons de chaque élection, partout, à partir de 2020, une élection sur la liberté individuelle. Peut-être devrions-nous créer le mouvement mondial dédié à cet objectif.