Ce mardi en début d’après-midi, une dizaine de jeunes s’étaient rassemblés sur le trottoir en bas du domicile de Fosari Sanha, 16 ans, dans le quartier Villette-Quatre Chemins à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), en bordure du périphérique parisien. Trois jours après le meurtre sauvage de ce jeune homme dans la commune voisine de Pantin, ses amis semblent tétanisés.
Leur copain a été victime d’un véritable lynchage dans la nuit de samedi à dimanche vers minuit, à quelques rues de chez lui. Lorsque les secours sont arrivés, l’adolescent était en arrêt cardio-respiratoire, et présentait des plaies au thorax, au dos, au visage. Il devait succomber peu de temps après. L’autopsie a révélé que la victime était décédée « des suites de coups de couteau ». En revanche, l’expertise n’a pas décelé de violences consécutives à des coups de marteau, comme la rumeur le laissait entendre.
Rivalités entre quartiers
Faute d’interpellation et de témoins directs, les raisons de ce drame restent floues. Néanmoins, selon une source policière, « cette agression mortelle se déroule dans un contexte de rivalités entre deux quartiers, celui de la Villette, à Aubervilliers et du Mail de Fontenay à la cité des 4000 à La Courneuve ». Une altercation aurait eu lieu en juillet dans un bus Porte de la Villette pour un motif encore obscur. Toujours cet été, un autre incident a alimenté les ressentiments.
« Un jeune de la Courneuve faisait des allers-retours sur une moto non homologuée sur la dalle de la Villette, raconte un habitant qui connait bien le quartier. Le ton est monté et tout a dégénéré. Les jeunes d’Aubervilliers sont tombés à plusieurs sur le gars de la Courneuve et lui ont volé sa moto ». L’histoire ne s’est pas arrêtée là. Furieux, le motard est revenu le lendemain en voiture avec plusieurs amis. « Cette fois, poursuit-il, ceux de La Courneuve sont délibérément rentrés dans un scooter conduit par un jeune d’Aubervilliers et lui ont volé son engin ».
La victime n’avait jamais eu affaire à la justice
Alertés, les grands frères sont parvenus à calmer le jeu : la moto et le scooter ont été rendus à leurs propriétaires respectifs. Tout paraissait rentré dans l’ordre depuis la rentrée scolaire. Jusqu’à ce week-end fatal.