C’est un vrai basculement dans ce petit pays d’Europe au grand passé : l’Autriche voit arriver au pouvoir, au vrai pouvoir, dans les fonctions régaliennes, le parti FPÖ dit « d’extrême droite » par les médias dominants. Basculement est un peu faible, on va parler de coup de tonnerre.
Le jeune chancelier conservateur Heinz-Sebastian Kurz dirige la coalition des droites. Le leader du FPÖ Strache (sur la photo) prend la fonction de vice-chancelier. Un basculement « national » est en train de s’opérer en Europe, comme le précise Alexandre Devecchio du Figaro : on s’oriente vers deux blocs, l’un libéral, l’autre national.
Le portrait de Kurz par Le Monde :
Lorsqu’il y a deux mois, à la mi-octobre, le jeune conservateur Sebastian Kurz s’est placé en tête des élections législatives, avec l’extrême droite en troisième position (26% des voix), le département politique d’Europe 1, sous la houlette de Patrick Liste Noire Cohen, a aussitôt évoqué les « peurs » :
« Alors on imagine que l’extrême droite a joué sur le registre des peurs... »
C’est l’analyse de Jean-Philippe Balasse, aux commandes du Journal de 8 Heures sur Europe 1. L’idéal, pour les tenants de la démocratie libérale actuelle, serait un électorat sans peurs. Ainsi, le jeune européiste Macron pourrait se maintenir au pouvoir en 2022. Dans la bouche des commentateurs politiques, la peur est un concept vague, une impression, quelque chose qui caractérise le bas niveau intellectuel du peuple. C’est le niveau zéro de la réflexion et de l’analyse politiques, le vote pavlovien par excellence.
Sauf que la paupérisation et le choc migratoire ne sont pas des impressions mais des réalités. Et que les gens tiennent à la fois à leur niveau de vie et à leur sécurité physique. À leur sécurité sociale et à leur sécurité personnelle. Si ces millions d’électeurs autrichiens (ou français) étaient moins sujets aux peurs, l’extrême droite n’existerait pas, pourrait-on croire.
Sauf que la paupérisation est un effet du mondialisme, cette matérialisation de l’idéologie ultralibérale, et que l’invasion migratoire est une autre arme de l’oligarchie contre les peuples. Ce n’est donc pas l’extrême droite qui est à l’origine de ces deux décisions supranationales, bien au contraire.
Le Système, de manière perverse, infantilise et animalise l’électorat populaire avec ses « peurs », alors que ces dernières sont le résultat direct d’une politique oligarchique ultraviolente que les tenants des médias relayent avec une complaisance presque criminelle.