Donald Trump sur le grill. L’ex-patron du FBI, James Comey, a été entendu ce jeudi après-midi par une commission parlementaire du Sénat américain sur les liens entre l’équipe Trump et des responsables russes, ainsi que sur les pressions qu’aurait exercé le président des États-Unis à propos de l’enquête menée par le Bureau fédéral d’investigation. Après une audition publique et retransmise par les chaînes de télévision américaine, les protagonistes vont se réunir à huis-clos pour discuter des points portant sur des informations classifiées.
Comey, qui a été limogé par Donald Trump début mai, a débuté son allocution en accusant le gouvernement de l’avoir « diffamé, d’avoir diffamé le FBI et son personnel, en déclarant que l’agence était au bord du gouffre ». Il a également déclaré avoir eu des entrevues « dérangeantes » avec le président Trump. Il a néanmoins répondu « non » à la question : « Le président vous a-t-il formellement demandé d’arrêter l’enquête ? »
[...]
Donald Trump lui avait alors dit qu’il « espérait que le FBI pourrait abandonner » l’enquête sur Flynn, qui est « un bon gars ». « Je l’ai interprété comme une instruction, a déclaré Comey. Il est le président des Etats-Unis, seul avec moi, il dit qu’il espère ceci, je l’ai interprété comme une demande de sa part ». L’ex-patron du FBI reconnaît un moment de faiblesse. « J’étais tellement bouleversé par cette conversation que je l’ai seulement absorbé. J’avais vu les tweets (ndlr, de Donald Trump sur l’affaire Flynn), j’ai choisi mes mots avec soin et j’ai dit : “Je suis d’accord, c’est un bon gars.” Peut-être que quelqu’un de plus fort que moi aurait protesté. »
S’il s’est toujours gardé d’accuser le président Trump d’obstruction, James Comey a commenté d’autres phrases « troublantes » de la part du président, notamment lorsque celui-ci lui a demandé, le 11 avril, « d’écarter ce nuage » que représentait alors pour lui l’enquête du FBI. « J’ai pensé qu’il était gêné par cette investigation dans son ensemble, qui lui prenait beaucoup de temps et d’énergie et l’empêchait de se concentrer sur d’autres priorité. »