Les conservateurs et Theresa May devaient gagner haut la main ces élections législatives anticipées, placées 11 jours avant la négociation finale du Brexit. Voici le résultat :
D’après Le Monde ce 9 juin 2017, 646 sièges sur 650 sont attribués à ce stade :
315 reviennent au Parti conservateur (- 12) ;
261 au Parti travailliste (+ 31) ;
35 au Parti national écossais (SNP, - 19) ;
12 aux libéraux-démocrates (+ 3) ;
10 au Parti unioniste démocrate (+ 2) ;
1 au parti Vert ;
12 aux autres partis.
Pendant la remontée inattendue des travaillistes, menés par un Jeremy Corbyn en grande forme, les électeurs britanniques ont été saisis d’effroi par trois fois, au moyen de trois attentats, au cœur de Londres et de Manchester. Mais la grogne anti-oligarchique après 40 ans d’asutérité ne peut pas être neutralisée si facilement.
Les médias mainstream français prévoyaient un écrasement des travaillistes. Résultat des élections du 8 juin 2017, les conservateurs perdent la majorité absolue qui leur donnait les pleins pouvoirs à la Chambre, les travaillistes remontant de plus de 30 sièges. Les conservateurs sont désormais condamnés à des alliances difficiles.
Le changement de Premier ministre, évoqué dans l’article qui suit, ne changera rien à la situation : les Anglais en ont de plus en plus assez de l’austérité, qui enrichit les riches et appauvrit les pauvres. Le miracle anglais...
Après son échec aux législatives, la première ministre Theresa May fait face à la pression de l’opposition, mais aussi dans son propre camp, pour démissionner. Elle devrait cependant s’accrocher à son poste.
Partira, partira pas ? C’est la question dans tous les esprits ce matin où le Royaume-Uni se réveille au lendemain d’élections désastreuses pour Theresa May. Il est désormais clair que le Parti conservateur dirigé par le Premier ministre n’aura pas la majorité absolue au Parlement. Sa capacité à mener un gouvernement « stable » (« un leadership fort et stable » était son slogan de campagne) est en doute. Et cet échec personnel remet en cause sa position. Elle doit s’exprimer ce matin à 11 heures (heure de Paris).
Le chef de l’opposition, Jeremy Corbyn, dont le Parti travailliste a réalisé une performance bien meilleure que prévue, a appelé Theresa May à la démission. « Elle a perdu des sièges conservateurs, perdu des voix, perdu le soutien et la confiance. C’est assez pour qu’elle parte et laisse la place à un gouvernement vraiment représentatif », a-t-il déclaré. Un appel relayé par de nombreuses autres voix dans l’opposition.
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L’état-major du Parti conservateur serait divisé sur le sort à réserver à sa chef. « Je ne vois pas comment elle peut rester », dit un cacique cité par la BBC. Un autre explique que le Parti conservateur est « une monarchie absolue, qui fonctionne par régicide, et c’est là que nous en sommes ».