Pour bien mesurer la différence entre l’interprétation officielle et l’interprétation officieuse, plus complexe mais plus cohérente, et s’adressant plus à des adultes conscients qu’à des enfants manipulables, voici l’article de l’AFP, repris par la chaîne internationale France 24, sur l’enquête faisant suite à l’attentat de Manchester.
Les fabricants de « légendes » ne sont pas avares de contradictions. Au final, dans la complexité du monde du renseignement et des soubassements de la géopolitique, vue du côté du public, une contradiction n’est pas un problème : cela devient un élément de crédibilité. Car nous avons tous des contradictions. Or il y a deux complexités : la complexité cohérente, et la complexité incohérente. Nous sommes ici clairement en face d’une complexité incohérente. Volontairement ou pas, toute la question est là...
La police commence à lever le voile sur l’auteur de l’attentat de Manchester, Salman Abedi. D’après les derniers éléments de l’enquête, l’homme était animé d’un désir de « vengeance » après qu’un ami d’origine libyenne a été tué en 2016 à Manchester (nord-ouest de l’Angleterre), a indiqué un ami de la famille à l’AFP, jeudi 25 mai.
Selon les médias britanniques, cet ami, Abdul Wahab Hafidah, avait été pourchassé puis tué par un groupe de jeunes à Manchester, dont le procès est en cours. « Nous avons réussi à calmer les jeunes du quartier qui se sentaient visés par l’attaque en tant que musulmans, mais il semble que Salman n’a pas oublié l’incident. J’ai personnellement parlé avec lui et essayé de le convaincre qu’il s’agissait seulement d’un acte criminel », a confié une personne de son entourage.
Un terreau jihadiste
Né à Manchester de parents libyens ayant fui le régime de Mouammar Kadhafi, Salman Abedi a, par ailleurs, grandi dans un contexte familial lié au jihadisme. Un frère du kamikaze a été arrêté au domicile familial à Tripoli. Il a revendiqué l’appartenance de la famille à l’EI et « était au courant du projet » de son frère, selon la « Force de dissuasion », qui fait office en Libye de police loyale au gouvernement libyen d’union nationale (GNA).
Le père du kamikaze, qui a également été arrêté par les autorités libyennes, « était membre du Groupe islamique combattant libyen (Gicl) », un groupe dont l’unique but était de renverser le régime Kadhafi, a indiqué Ahmed Ben Salem, porte-parole des services libyens de sécurité.
Ramadan Abedi avait trouvé refuge en Grande-Bretagne avant de rentrer au pays pour combattre aux côtés des rebelles les forces de Kadhafi pendant la révolte de 2011, selon des médias britanniques.
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Quatre jours avant l’attentat, qui a fait 22 morts, Salman Abedi s’était en outre rendu en Libye avant de regagner la Grande-Bretagne.