La brique a remplacé la pierre de meulière, si typique de l’Ile-de-France. Des rosiers multicolores s’agrippent aux façades des maisons à colombages. Gerberoy, classé parmi les plus beaux villages de France, se dresse aux frontières de l’Oise et de la Seine-Maritime. Mis à feu et à sang pendant la guerre de Cent ans, le bourg s’est endormi… jusqu’à ce qu’un peintre méconnu lui redonne des couleurs, au début du XXe siècle.
« Parmi les roses […] Gerberoy se souvient à peine d’avoir été une forteresse redoutable », écrit René Pinon, président de la Société des amis de Gerberoy, en 1935. Pourtant, jusqu’au XVe siècle, « elle a subi les assauts, soutenu des sièges, retenti du choc des armures, du cri des mourants, de la ruée brutale des guerriers », rappelle-t-il.
Nous sommes au Moyen-Âge. La guerre qui oppose la Normandie anglaise à la couronne de France fait rage (lire par ailleurs). Avec ses quelque 188 m d’altitude, le village est catapulté rempart du royaume. « Cette motte de terre qui avance depuis le plateau picard est une place forte naturelle », fait remarquer Pierre Chavonnet, actuel maire de la commune. « À cette époque, Gerberoy est détruite et reconstruite quatre fois », complète Françoise Guineau, première adjointe.
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Pendant des siècles, Gerberoy ne fait plus parler d’elle. Surnommée « la belle endormie », elle vit sur ses charmes d’antan, loin de l’agitation de Paris. C’est justement ce qui séduit le peintre Henri le Sidaner, figure de proue du mouvement intimiste, au début du XXe siècle. À la recherche d’un coin de verdure où il pourrait laisser libre court à son amour des fleurs, l’artiste parcourt le Beauvaisis sur les conseils de son ami Rodin. Lorsqu’il découvre Gerberoy en 1901, c’est « la révélation ».
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