Courrier international nous prévient : les Iraniens sont peut-être derrière les attentats contre les supertankers en mer d’Oman ! Faisant croire intelligemment à une provocation des Américains, qui chercheraient le conflit, les Iraniens auraient en réalité eux-mêmes lancé des attaques contre les transports de pétrole grâce à leurs vedettes rapides qui sillonnent le Golfe d’Oman. Car ils y ont intérêt.
Pourquoi pas ? Le monde du renseignement c’est provocation & désinformation contre provocation & désinformation. La contre-provocation et la contre-désinformation font la loi, autant prendre un peu de recul et essayer de comprendre à qui profite le crime.
Selon les journalistes de Courrier international, organe de presse dépendant du groupe Le Monde et donc inféodé à l’Empire, pour faire court, qui s’appuient sur un organe de presse libanais, il s’agirait probablement d’un coup des Iraniens.
Que le pays soit étranglé économiquement par les États-Unis et menacé depuis des années de bombardements par l’entité israélienne dirigée par des fous dangereux ne choque personne. Mais que deux ou trois pétroliers soient sabotés (sans mort d’homme) alors là, c’est l’indignation générale ! L’opinion mondiale, euphémisme pour propagande sioniste des médias américains sous influence israélienne, s’émeut. C’est triste, un pétrolier qui coule. Surtout pour les oiseaux.
L’Amérique réussira-t-elle encore une fois, comme par le passé, à effacer ses crimes abominables derrière des mensonges énormes ? Pas sûr, même s’ils vont jusqu’au bout de leur délire destructeur avec l’Iran : de partout, sur l’Internet, bruissent les doutes grandissants sur les « grands moments » de la politique extérieure US, celle du Pentagone, cet État dans l’État, pilier du pouvoir profond...
Même si les doutes quant aux accusations américaines sont justifiés, l’Iran a sans doute intérêt à mener des attaques limitées pour mettre la pression sur les États-Unis, affirme un journaliste du quotidien libanais L’Orient-le-Jour.
Quels intérêts auraient les Iraniens à mener des attaques en mer d’Oman, et risquer ainsi une guerre avec les États-Unis, au moment même où un processus de détente s’amorce via le médiateur japonais ? La question est sur beaucoup de lèvres depuis 48 heures, alors que Téhéran est accusé par Washington d’être derrière l’attaque de jeudi contre les pétroliers japonais et norvégiens qui naviguaient près du détroit d’Ormuz. Le timing autant que le déroulé de l’opération ont fait naître des doutes, renforcés par une méfiance quasi naturelle envers les actions de l’Oncle Sam au Moyen-Orient.
Peut-on encore croire la version américaine après les fausses informations qui avaient entraîné l’invasion de l’Irak en 2003, alors même que se trouve dans l’administration Trump des faucons qui ne demandent qu’à en découdre avec le régime iranien ?
Toutes ces questions sont légitimes. Elles ne doivent toutefois pas nous faire perdre de vue la situation dans laquelle se trouve actuellement l’Iran et l’intérêt qu’il aurait à agir de la sorte.
Un pays asphyxié
La République islamique est aujourd’hui asphyxiée par les sanctions économiques américaines. « Les Iraniens exportent 400 000 barils de pétrole par jour contre 2,5 millions il y a un an », confie une source diplomatique occidentale ayant souhaité garder l’anonymat. C’est six fois moins, pour une économie qui dépend largement de son pétrole. Une personne qui subit un étranglement va tenter de se débattre par tous les moyens. C’est ce que semble faire Téhéran. Il ne peut pas se permettre de laisser les États-Unis lui faire aussi mal à un si faible coût. « La marmite bout et l’Iran ne va pas se laisser faire comme cela », confirme la source précitée.
Il y va de la stabilité du régime. Plus les sanctions vont durer, plus le risque est grand de voir le mécontentement monter au sein de la population, d’autant que la pénurie déjà existante de certains produits pourrait se généraliser.
Le régime iranien ne peut se payer une confrontation directe avec les États-Unis. Il n’a ni véritables alliés sur la scène internationale ni armée suffisamment forte pour résister à celle de la première puissance mondiale. Malgré ses discours bellicistes, la République islamique ne veut pas d’une guerre avec les Américains et le régime n’y survivrait probablement pas. Mais il semble décidé à profiter des quelques marges de manœuvre qu’il pense avoir pour montrer aux États-Unis que la région sera la première à payer le prix de leur politique anti-iranienne. « Confronter les États-Unis c’est forcément suicidaire, mais comme l’État profond iranien n’est pas du tout persuadé qu’ils veulent la guerre, il pousse son avantage », décrypte la source diplomatique.
Laisser planer le doute
L’administration Trump donne l’impression d’être brouillonne et versatile sur la scène internationale. Les Iraniens ont certainement observé de près l’avancée du dossier nord-coréen où Donald Trump n’a pas tari d’éloges à propos de son « ami » Kim Jong-un quelques mois après avoir menacé de détruire la Corée du Nord, sans pour autant rien obtenir de concret en contrepartie. Ils ont dû en tirer au moins deux conclusions. Un : le président américain aboie plus qu’il ne mord. Deux : mieux vaut avoir l’arme atomique pour négocier avec les Américains. « Les Iraniens ont tous ces schémas en tête », note la source précitée.
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Sur ce sujet brûlant, le Facebook d’Asselineau rappelle avec justesse un fait troublant. Voici ce texte.
Il y a 11 ans, la CIA avait réfléchi à un attentat sous faux drapeau commis par l’US Navy contre des pétroliers dans le détroit d’Ormuz sous la forme d’embarcations maquillées en vedettes torpilleurs iraniennes.
Jérôme Yanez, notre responsable pour les questions d’écologie et d’environnement, a fort opportunément retrouvé un extrait saisissant du livre "Or Noir" de Matthieu Auzanneau, paru aux éditions de "La Découverte" en 2015, p. 583.
Reprenant une information du journaliste américain d’investigation Seymour Hersh publié dans le journal New Yorker, cet extrait décrit précisément l’état des projets d’actions contre l’Iran étudiés par la CIA en 2008, il y a donc 11 ans, projets qui auraient été abandonnés mais... qui ressemblent furieusement à ce qui est en train de se passer en cette mi-juin 2019 dans le détroit d’Ormuz.
À savoir que les services secrets américains étudiaient, "début 2008", la création d’un "faux casus belli entre les États-Unis et l’Iran" et "une "opération secrète de déstabilisation de l’Iran", prenant la forme d’une attaque de pétroliers par "des commandos de l’US Navy à bord d’embarcations maquillées en vedettes torpilleurs iraniennes".
Du reste, on vient d’apprendre que Yutaka Katada, PDG de la société japonaise qui exploite le pétrolier Kokuka Courageous, touché par une explosion, a réfuté la version américaine des événements, en déclarant :
“On nous a signalé que quelque chose a volé vers le navire. L’endroit où le projectile a frappé était nettement au-dessus de la ligne de flottaison, donc nous sommes absolument sûrs qu’il ne s’agissait pas d’une torpille. Je ne pense pas qu’il y avait une bombe à retardement ou un objet posé sur le côté du navire. Une mine n’endommage pas le navire au-dessus du niveau de la mer. Nous ne savons pas exactement ce qui a frappé, mais quelque chose a volé vers le navire.” (Source : Sputnik France)
Dernière minute
Le Monde, groupe de presse qui possède Courrier international, titre ce 18 juin 2019 : « les États-Unis accusent encore l’Iran et envoient 1 000 soldats au Moyen-Orient ».
Puis vient la blague du jour :
« Washington a publié onze nouvelles photos censées démontrer la responsabilité de l’Iran dans l’attaque de deux pétroliers en mer d’Oman le 13 juin. »
Il faut croire les Américains sur parole, on peut leur faire confiance, depuis l’assassinat de Kennedy (1963), l’alunissage de la mission Apollo (1969), le 11 Septembre (2001) et la guerre contre l’Irak (2003), ce pays s’est fait une réputation de vérité à l’épreuve de toutes les enquêtes.
« L’Iran est responsable de cette attaque, comme le montrent les preuves vidéo et les ressources et les compétences requises pour retirer rapidement la mine aimantée non explosée », affirme le Pentagone dans un communiqué. Les photos ont été prises d’un hélicoptère Seahawk de l’US Navy, précise l’armée américaine.
Le monde entier croit le Pentagone sur parole, bien sûr. Mais qu’en est-il des Israéliens, qu’on n’entend pas dans cette affaire ? La discrétion n’est pourtant pas leur point fort, sauf pour les opérations secrètes, dites aussi « sous faux drapeau ».