L’ex-président de la LICRA a-t-il perdu le sens des réalités ? L’échec de sa défense du probable tueur en série Nordahl Lelandais [1] l’a-t-il poussé à lancer des contre-feux douteux dans son domaine de prédilection ?
Amalgamer ceux qui demandent des preuves des armes chimiques en Syrie à ceux qui nient l’existence des chambres à gaz, pour celui qui se dit avocat et qui fonde logiquement la recherche de la vérité sur le concept de preuve, est non seulement la preuve d’une « plaidoirie » catastrophique mais aussi d’un brouillage mental, d’une perdition morale.
À travers ce tweet indécent, on comprend toute l’utilité de l’outil – voire de l’arme – « Shoah » pour ceux qui l’exploitent et la mettent à toutes les sauces : c’est bien un extincteur à questions dérangeantes, un bloqueur de pensée, une menace de répression dirigée contre ceux qui ne pensent pas comme il faut. Et quand on s’en sert trop, c’est une arme qui se retourne contre soi.
Combien faudra t’il encore d’enfants gazés pour que nos chefs d’Etat décident de stopper le carnage qui s’opère sous nos yeux en #Syrie ? Devrons nous tolérer encore longtemps le bras d’honneur de #Assad a la communautés des nations ? #DoumaGasMassacre
— Alain Jakubowicz (@JakubowiczA) 10 avril 2018
Et que faut-il penser ? Eh bien, que l’attaque conjointe des USA, de l’Angleterre et de la France contre la Syrie était justifiée par la présence d’armes de destruction massive, le même argument fallacieux utilisé il y a 14 ans pour détruire l’Irak. C’était le 5 février 2003...
« Ce soir-là, dans un discours resté célèbre, le secrétaire d’État américain, Colin Powell, lançait au monde : "Il ne peut faire aucun doute que Saddam Hussein a des armes biologiques" et "qu’il a la capacité d’en produire rapidement d’autres" en nombre suffisant pour "tuer des centaines de milliers de personnes". Comment ? Grâce à des "laboratoires mobiles" clandestins qui fabriquent des agents atroces tels la "peste, la gangrène gazeuse, le bacille du charbon ou le virus de la variole". Sûr de son fait, le puissant Américain ajoute : "Nous avons une description de première main" de ces installations de la mort. Du moins, le croit-il.
La source de cette information effrayante, pièce maîtresse du procès de l’administration Bush contre Saddam Hussein, est, assure Powell aux Nations unies, un "transfuge [qui] vit à l’heure actuelle dans un autre pays, dans la certitude que Saddam Hussein le tuera s’il le retrouve". Il s’agit d’"un témoin direct, un ingénieur chimiste irakien qui a supervisé l’un de ces laboratoires", "un homme qui était présent lors des cycles de production d’agents biologiques". La bonne blague... » (Source : Le Nouvel Obs)
Aujourd’hui, on nous refait le même coup, mais ça marche beaucoup moins. Des questions fusent : comment se fait-il qu’en bombardant de prétendues installations chimiques et entrepôts de produits hautement toxiques, la population attenante n’ait pas été mise en danger de mort ou carrément anéantie après le raid ?
Si la coalition américano-anglo-française veut libérer le peuple syrien du joug d’Assad, pourquoi la mettre en danger de mort ? Rien ne résiste à une simple analyse des « frappes » – l’euphémisme pour « bombardement » – du 14 avril 2018.
Quelle horrible image... pic.twitter.com/lxrPGc8ijJ
— Paul-Marie Coûteaux (@pmcouteaux) 15 avril 2018
Même ce pauvre Le Drian, le chien battu des Affaires étrangères, réduit à lécher les bottes de l’idiot du village saoudien Salmane et à vendre des armes de destruction massive contre le peuple yéménite, n’a pas d’arguments solides pour faire tenir debout la version officielle :
Interrogé sur les preuves du recours à l’arme chimique (sur TF1) Jean-Yves Le Drian, ministre des affaires étrangères, a cité notamment les « réseaux sociaux ». En fait, ce sont les tweets de Donald Trump qui ont convaincu le gouvernement français. #Syrie
— Dion Jack (@DionJack2) 14 avril 2018
Au final, cette opération aura encore plus enfoncé la France comme putain de l’Angleterre, elle-même putain de l’Amérique, qui est elle-même la putain d’Israël. Notre président pourra ensuite, à la manière de tous les présidents en difficulté sur le plan social depuis 40 ans, pérorer en chef de guerre dans une grande interview télévisée. Il déclarera à ses intervieweurs comme il a déclaré aux infirmières qu’« il n’y a pas d’argent magique », que le fric n’apparaît pas d’un claquement de doigts. Sauf pour bombarder la Syrie et se refaire une autorité qu’il n’a pas au naturel.
"Il n'y a pas d'argent magique" #MacronBFMTV pic.twitter.com/zvoqazssBc
— NTM le FN ت (@NTM_FN) 15 avril 2018
Au-dessus de tout ce merdier, l’avocat de la communauté organisée Alain Jakubowicz mélange les genres à un point hautement dangereux puisqu’il met en parallèle le doute sur l’armement chimique du président Assad et l’existence des chambres à gaz !
Un amalgame explosif si d’aventure, comme pour ce pauvre crétin de Colin Powell, qui terminera sa carrière sur un mensonge grotesque, le mensonge des armes chimiques d’Assad était dévoilé.
Pour ceux qui croient encore aux versions officielles, voici le dossier intitulé Évaluation nationale qui détaille le travail du renseignement français qui a décidé le président Macron à agir. Et l’analyse très alignée d’Europe 1 :
« On a une certitude c’est que toutes les infrastructures qui ont été visées et donc les stocks – puisque les Français ont été traiter les entrepôts de stockage – ont été détruits, euh, j’ai vu quelques photos qui ne laissent absolument aucun doute sur le succès de la mission, maintenant évidemment le principe d’un programme clandestin c’est qu’il est secret, on n’a peut-être pas tout vu, mais le message passé a été extrêmement clair : l’emploi d’armes chimiques ne sera plus toléré et donc s’il en restait, je pense que Bachar al-Assad réfléchira à deux fois avant de l’utiliser. »