La cuvée poisson d’avril 2023 a été marquée par l’annonce d’un péage urbain dans Paris, opérationnel au 1er juillet de cette année. Repris par les médias sociaux, mais démentie que fin avril par plusieurs médias, cette opération d’ingénierie sociale préméditée ou non n’en prépare pas moins les esprits à l’inéluctabilité du Progrès.
L’instauration d’un péage urbain, dit « tarif de congestion » à 2,50 euros, figurait au sein du projet de loi sur les « mobilités » datant de 2018 avant d’être abandonné. Plus récemment, la Cour des comptes s’était déclarée favorable à ce dispositif dans son rapport annuel de 2022 avec pour objectifs de financer les transports en commun et de réduire le taux de CO2 en ville.
Au début du XXe siècle, l’industrie automobile dégageait peu à peu la voiture à traction animale en imposant sa voiture à essence. Elle prônait notamment la lutte contre l’insalubrité en dénonçant les déjections équines longeant les salles de spectacles (ce qui était un signe de succès d’où le fait de dire « merde » pour souhaiter bonne chance) comme elle se servait de la SPA pour sensibiliser l’opinion sur le cheval assigné à la traction. En 2023, la voiture à essence déserte Paris : la gêne n’émane plus de l’arrière des chevaux mais des émanations provenant des voitures.
Or, avec un œil sur les « villes modèles » telles que New York, Milan ou Londres et son péage urbain instauré dès 2003, nous ne pouvons être dupes de la verte logique du Progrès : sections piétonnes alternées, vignettes Crit’Air interdisant l’accès les grandes villes, vitesse limitée à 30 km/h... Toutes ces mesures ne constituent que les signes avant-coureurs de la mise en place d’une vaste ceinture verte de protection autour de Paris, constituée de points de passage éco-logiques.
Soit l’instauration du ticket d’entrée dans Paris-Parc, future ville-musée placée sous l’étendard de l’environnement, et la résurrection du très impopulaire Mur des Fermiers généraux qui taxait les biens entrant dans la capitale, là où le futur Mur vert taxera l’homme, mesuré au pot d’échappement de son véhicule.