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Il s’agit plus de « naturalisme » que d’ « antispécisme ». Faire de la Nature un principe d’inclusion ne signifie pas que l’on nie les différences entre les espèces, cela veut dire qu’on ramène la distinction à faire entre elles sur le seul plan naturel, abolissant ainsi toute hiérarchie qui serait d’un autre ordre.
L’ expression « Le tout est supérieur à la partie » signifierait dans ce contexte, non pas que la Nature est supérieure à l’homme, mais qu’elle ne se réduit pas à l’homme seul et inclus l’ensemble des êtres vivants dont l’homme est indissociable. Ceci dit, l’expression est fautive, elle est la version mutilée d’un concept métaphysique bien connu qui dit que « le Tout est supérieur A L’ENSEMBLE DE SES PARTIES », signifiant par-là que l’ensemble des distinctions qui s’offrent à notre regard lorsque nous contemplons la Création est illusoire au regard de l’UNITE divine, dont elle (la Création) ne se distingue donc qu’en mode relatif. Là encore c’est du « naturalisme » plus que de l’« antispécisme », le tout de la Nature se substituant au Tout de Dieu.
L’accusation d’ « égolâtrie » faite par le pape à l’égard d’un homme qui se considèrerait comme ontologiquement supérieur aux animaux qui l’entoure est absurde, dans la mesure ou ce mécanisme (qui consiste à s’autochérir) s’applique surtout et avant tout aux humains les uns vis-à-vis des autres, c’est-à-dire entre individus d’une même espèce. A-t-on, jamais vu un homme se sentir en concurrence avec un lapin ?
Dans l’énumération « … avec moi-même, avec les autres, avec Dieu et avec la terre », ce n’est pas de voir se côtoyer de êtres personnels et impersonnels qui est choquant, c’est de voir « la terre » clore l’énumération, après (!) la mention de Dieu, alors qu’en toute logique, elle devrait être le tout premier terme de la série.
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