Au début, en voyant le tableau – Arcady chez Haziza – on s’est dit : il va y avoir une phrase chutzpah toutes les vingt secondes. Et ça n’a pas loupé. Il y a tant de désinformation, de contrevérités, d’inexactitudes, de bobards (on a la liste des synonymes de « mensonge » sur Synonymo sous les yeux), que finalement, sous la charge écrasante, on a renoncé.
Au fond, reprendre de volée tout ce qui est tordu ici n’a que peu de sens : on sait qu’Arcady est un réal communautaire, Haziza un journaliste communautaire, c’est-à-dire tout le contraire d’un journaliste.
Rien que pour ce petit extrait de 130 secondes qui tourne autour de SOS Racisme, il y a de quoi remplir sa brouette. Alors on a décidé de limiter la prise de notes à ces 2 minutes, selon l’adage nietzschéen qui veut que pour goûter un tonneau de vin, point n’est besoin de boire tout le tonneau, une louche suffit. Surtout quand c’est du mauvais pinard !
Le Culot, une pièce du duo Arcady-Haziza, acte I scène 1
Arcady : J’ai été élevé dans le sérail de l’Hashomer Hatzaïr [La jeune garde sionarde, NDLR] ! Voilà, parlons de SOS Racisme, c’est extraordinaire, ça. SOS Racisme a été créé par qui ? Par Julien Dray, par Bruel, par moi, par beaucoup, beaucoup de juifs, français [La virgule entre juifs et français est importante, NDLR]. Quand on a vu que nos frères, musulmans [La virgule entre frères et musulmans est importante, NDLR], étaient attaqués, jetés dans la Seine !, on a créé ce mouvement, SOS Racisme.
Haziza : Et est-ce que vous pensez SOS Racisme c’est toujours pareil aujourd’hui ou pas ? [On a retranscrit la question du faux journaliste telle quelle, avec sa syntaxe diagonale, NDLR] Ou SOS Racisme s’est fourvoyé ?
Arcady : Non, moi ce que je regrette, c’est que personne ne se lève, aujourd’hui, pour dire, touchez, « touche pas à mon ami, » « touche pas à mon étoile » ! Oui ça, ça je regrette, parce que l’antisémitisme...
Haziza : Parce que « Touche pas à mon pote », à l’époque, 85-86, c’est touche pas, « touche pas » c’était un cri anti, antiraciste contre le racisme antimusulman, hein, on va dire ça.
Arcady : Exactement, exactement, avec la main de Fatma ! Mais où sont, où sont ces, ces, ces, ces musulmans de cœur qui devraient former un nouveau mouvement en disant « ne touche pas à mon étoile » !
Haziza : Et ils sont où, d’après vous ?
Arcady : Ah je ne sais pas, je ne sais pas. Là c’est un silence assourdissant, parce que...
Haziza : Ils sont tous les soirs dans les manifestations.
Arcady : Pas tous, non, pas tous.
Haziza : Il y en a beaucoup.
Arcady : Une poignée, une poignée ! C’est quoi ? Quatre mille, cinq mille ? C’est quoi, c’est une poignée, c’est rien ! C’est, c’est, c’est, c’est des, c’est des, c’est des, c’est des énergumènes qui, qui, qui, euh, qui sautent sur, euh, ils ne savent rien, ils ne savent rien de l’histoire, ils ne savent rien de rien ! On sait très bien que les politiques ne savent même pas où se trouve Israël et où se trouve le Jourdain [En fait, pas grand-monde ne le sait vu que les frontières de l’occupant fluctuent au gré des colonisations et des massacres de Palestiniens, NDLR].
Haziza : Vous parlez de Mathilde Panot.
Arcady : Ben évidemment, évidemment. Je pense pas que ce soit la majorité, mais la majorité elle se tait.
Haziza : Majorité silencieuse ! C’est ça que vous voulez dire, hein, hein ? Il faut quelque part ouvrir sa bouche.
Arcady : Oui, il faudrait, il faudrait qu’on ait la même, le même élan que « Touche pas à mon pote », « Touche pas à mon étoile ».
Haziza : « Touche pas à mon étoile », faudrait lancer ça. « Touche pas à mon étoile ».
Les décors étaient de Roger Harth, les costumes de Donald Cardwell.
Tacle d’@AlexandreArcady contre @SOS_Racisme. « #SOSRacisme a été créé par qui ? Par @juliendray, par @PatrickBruel par moi, par beaucoup de Juifs Français. Quand on a vu que nos frères musulmans étaient attaqués et jetés dans la Seine, on a créé ce mouvement. Moi ce que je… pic.twitter.com/XjgZSwkB5y
— Haziza Frédéric (@frhaz) June 2, 2024