Au procès des sondages de l’Élysée, l’accusation a requis mardi un an de prison dont six mois ferme contre l’ancien secrétaire général de la présidence Claude Guéant, ainsi que des peines allant de l’amende à un an ferme pour quatre autres anciens proches de Nicolas Sarkozy. Au cours d’un réquisitoire de près de trois heures, le Parquet national financier (PNF) a fait valoir que ces contrats, attribués sans publicité ni appel d’offres, devaient être sanctionnés comme du favoritisme au plus haut sommet de l’État.
« Le code des marchés publics doit s’appliquer sur l’ensemble du territoire français, y compris au 55 rue du Faubourg Saint-Honoré », l’adresse du « Château », a souligné le procureur financier François-Xavier Dulin. Bras droit du président et « grand manitou de l’Élysée », Claude Guéant a eu un « rôle central dans les infractions », a estimé le PNF, requérant sa condamnation pour favoritisme et détournement de fonds publics par négligence, avec en plus 10 000 euros d’amende.
L’accusation a aussi pointé la « disposition toute particulière » de ce « grand commis de l’État » à « dire tout et son contraire » au cours des investigations, « une vraie disposition de délinquant chevronné ». Le ministère public a par ailleurs requis deux ans d’emprisonnement dont un an ferme et 100 000 euros d’amende contre l’ex-conseiller Patrick Buisson, ainsi que 550 000 euros d’amende contre ses deux sociétés, Publifact et Publi-Opinion.
Le politologue, qui murmurait alors à l’oreille de Nicolas Sarkozy, a « généré des profits en s’affranchissant de la réglementation en vigueur, ou pire, en détournant des fonds publics », ont estimé les magistrats. En tant que « conseiller extérieur », il a été rémunéré environ 32 000 euros par mois, soit « plus que le président de la République » payé 19 000 euros, selon les calculs du PNF, qui a estimé que le contrat signé en 2007 par sa société Publifact était un « stratagème » pour « accaparer les fonds publics ».
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