Une association anticorruption, Anticor, a déposé plainte pour favoritisme et détournement de fonds publics lors de la commande de sondages pour la présidence française, visant indirectement Nicolas Sarkozy, a-t-on appris mercredi auprès de son avocat.
Cette nouvelle plainte contre X de l’association vise en particulier le chef de l’Etat et les sociétés ayant passé un contrat avec l’Elysée, en particulier la société Publifact de son conseiller Patrick Buisson, a précisé Me Jérome Karsenti à l’AFP, confirmant une information du journal Le Monde.
Anticor avait déposé une première plainte en 2010 mais l’enquête avait été bloquée par la cour d’appel de Paris en raison de l’immunité pénale du chef de l’Etat.
Dans sa nouvelle plainte, consultée par l’AFP, l’association élargit les infractions visées, en particulier celle de détournement de fonds publics, et s’appuie sur les documents (factures, conventions, contrats) recueillis par le militant écologiste Raymond Avrillier.
"Il est avéré à la lecture des sondages effectués que certains relèvent de l’intérêt privé ou partisan de M. Nicolas Sarkozy et ont donc été réalisés à des fins étrangères à sa fonction. Ces faits constituent le délit de détournement de fonds publics", selon la plainte.
Comme en 2010, Anticor vise les conventions conclues en 2007 entre l’Elysée, représentée par la directrice de cabinet Emmanuel Mignon, et la société de conseil Publifact de l’ancien journaliste d’extrême droite Patrick Buisson pour un montant évalué à 3 millions d’euros pour des sondages et du conseil.
Mais l’association cible également d’autres conventions, jusque-là non incluses dans la première plainte, comme celle entre l’Elysée et la société Publi-Opinion de Georges Buisson, fils de Patrick Buisson, ou avec la société Giacometti-Peron.