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En Cisjordanie, l’armée israélienne utilise la reconnaissance faciale pour surveiller les Palestiniens

L’armée israélienne a mis au point un système de reconnaissance faciale pour ficher des Palestiniens en Cisjordanie occupée, a indiqué mardi à l’AFP une organisation israélienne ayant recueilli des témoignages de soldats, confirmant des informations de presse.

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Selon le journal américain Washington Post, l’armée israélienne utilise depuis deux ans une technologie appelée « Blue Wolf » (« Loup bleu ») par laquelle des soldats photographient les visages de Palestiniens avec leurs téléphones portables, avant que les images ne soient envoyées à une base de données qui indique ensuite si la personne photographiée doit être arrêtée ou laissée libre, en fonction d’informations déjà en possession des forces israéliennes.

Le Washington Post s’est basé sur les témoignages de plusieurs anciens soldats partagés auprès de l’organisation israélienne anti-occupation « Breaking the Silence », qui offre sous le couvert d’anonymat une plateforme aux militaires pour dénoncer les agissements selon eux condamnables de l’armée, qui occupe depuis 1967 la Cisjordanie.

Les soldats israéliens « sont envoyés pour patrouiller dans des villes et des villages avec une sorte de smartphone et prennent des photos de chaque Palestinien qu’ils voient, de façon complètement arbitraire », a expliqué à l’AFP Ori Givati, un des responsables de l’ONG « Breaking the Silence ».

Après avoir pris une photo, leur téléphone s’affiche en rouge s’il faut procéder à une arrestation, en jaune s’il faut détenir momentanément la personne avant de consulter la hiérarchie ou en vert s’il n’y a pas lieu d’agir, a précisé M. Givati, dont l’organisation a recueilli les témoignages concordants de six soldats.

 

Compétition entre soldats

« Il y a une compétition entre les soldats […] et même des récompenses », a-t-il ajouté.

« Le message que l’on donne (aux soldats) est : “tout le monde est un ennemi, vous devez tous les soupçonner” », a affirmé le directeur adjoint de l’ONG, Nadav Weiman, lors d’une visite mardi avec l’AFP à Hébron, dans le sud de la Cisjordanie.

Dans cette ville poudrière où vivent 200 000 Palestiniens, et 1 000 colons juifs sous haute protection militaire israélienne dans le centre, l’armée a renforcé son dispositif de caméras à reconnaissance faciale, selon « Breaking the Silence ».

Dans le centre-ville, Zoulaikha Muhtaseb, une habitante palestinienne de 59 ans, se désole d’être « cernée par les caméras ».

« C’est une violation. Personne n’aimerait être surveillé constamment », a-t-elle dit à l’AFP.

Sollicitée par l’AFP sur cette affaire, l’armée israélienne a dit mener des « opérations sécuritaires de routine » en Cisjordanie visant à « lutter contre le terrorisme » et « à améliorer la qualité de vie » des Palestiniens. « Naturellement, nous ne pouvons pas commenter les capacités opérationnelles de l’armée dans ce contexte », a-t-elle ajouté.

« L’un des soldats avec qui nous avons parlé nous a dit : “Jamais je n’accepterais qu’un tel système soit instauré dans mon quartier” », a indiqué à l’AFP M. Givati. Les soldats « étaient choqués des choses qu’on leur a demandé de faire ».

« Nous parlons d’une nouvelle chape de contrôle que l’on se permet de mettre en placer sur le peuple palestinien », a-t-il fustigé.

 

L’oppression quotidienne en Palestine, sur E&R :

 






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