Notre titre est quelque peu provocateur, mais sa forme interrogative nous excusera. En effet, à cette heure-ci (c’est-à-dire en pleine nuit, car la Rédaction E&R ne connaît pas de pauses), on n’en sait guère davantage concernant ce très étonnant panneau « publicitaire » qui serait affiché dans les rues israéliennes et demanderait – naïvement ? le noeud du problème est ici – ce que ferait le président français si « Jean-Michel » était un otage [du Hamas] ? Diantre !
Jean-Michel, est-ce innocemment un prénom bien français qui symbolise n’importe quel citoyen ? Est-ce une référence au père d’Emmanuel Macron qui se prénomme Jean-Michel ? Est-ce un clin d’oeil à Jean-Michel Trogneux ? Ou est-ce un subtil mélange de tout cela ?
Des gens passent devant un panneau publicitaire portant un message adressé au président français Emmanuel Macron à Tel Aviv le 21 novembre 2023, exigeant la libération des Israéliens retenus en otages à Gaza depuis l’attaque du 7 octobre par des militants du Hamas (20 Minutes).
Bien sûr, il n’est pas impossible, à l’heure où les fausses informations et les images créées par IA courent l’Internet, qu’il s’agisse d’une image altérée. Mais alors, le bien sérieux journal 20 Minutes s’est fait avoir. Et les biens naïfs journalistes n’ont même pas vu le ridicule de l’affaire. Enfin, pour être précis, ils ont fini par le voir (ou se le faire savoir) car l’image et sa légende ont assez rapidement disparu.
On trouvera sur le site WayBackMachine qui archive l’Internet, au moins trois captures de la page avec l’horodatage précis : le 22 novembre 2023 à 6h59, à 9h09 et à 10h01.
Google Actualités a d’ailleurs relayé pendant un moment l’image et l’article de 20 Minutes dans la liste de ses actualités :
Et l’on trouve aussi une image du panneau d’affichage public pris sous un autre angle :
Gageons que le mystère s’éclaircira dans la journée. Ou au contraire que l’affaire connaîtra la fameuse technique de l’édredon popularisée par Alain Soral. Dans notre monde de communication, de médias maniant les buzz et les contre-buzz dans un grand maelström d’informations circulant à une vitesse folle, ce dont on ne parle pas n’existe pas.