Riyad annonce que cinq monarchies du Golfe (l’Arabie saoudite, Bahreïn, les Émirats arabes unis, le Koweït et le Qatar) ainsi que l’Égypte, le Maroc, la Jordanie, le Soudan et le Pakistan ont rejoint la coalition militaire destinée à mater l’insurrection chiite qui s’est emparée d’une partie du Yémen.
L’opération « Tempête de fermeté » a démarré cette nuit vers minuit par plusieurs raids de la Royal Saudi Air Force sur les positions houthistes dans la capitale Sanaa, dont la DCA de la base aérienne Al-Daïlami (des batteries de missiles SAM et 4 avions de combat détruits), l’aéroport, et le palais présidentiel. Les bombardements ont débordés sur un quartier résidentiel, tuant une douzaine de civils, dont des femmes et des enfants.
Les coalisés ont rassemblé 100 avions et 150 000 hommes sont massés à la frontière. Les Émirats ont envoyé 30 appareils en Arabie saoudite, la Jordanie en a promis six au régime saoudien. Seul pays membre du Conseil de coopération du Golfe à ne pas participer au conflit : le sultanat d’Oman. Les États-Unis ont donné leur feu vert à l’attaque et fournissent le soutien logistique et le renseignement.
L’ambassadeur saoudien aux États-Unis, Adel al-Jubeir, lors d’une conférence de presse, a justifié l’attaque en indiquant que l’opération « vise à défendre le gouvernement légitime du Yémen et à empêcher le mouvement radical houthiste de prendre le contrôle du pays ».
La porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Marzieh Afkham, a affirmé, quant à elle, que « l’Iran veut une cessation immédiate de toutes les agressions militaires et frappes aériennes contre le Yémen et son peuple. Les actions militaires au Yémen, qui traverse une crise intérieure, vont compliquer la situation [...] et remettre en question les efforts déployés pour résoudre la crise de manière pacifique ».
Cette escalade dans l’affrontement sunnites/chiites se limite pour l’instant à une offensive aérienne mais l’intervention au sol pourrait s’avérer indispensable et imminente pour atteindre l’objectif de restaurer l’autorité du président démissionnaire, Abd Rabbo Mansour Hadi, refugié à Aden, dans le sud du pays. Ses partisans ont repris l’aéroport de la ville, conquise la veille par les hommes de la 39e brigade blindée, soldats fidèles à l’ancien président Saleh et alliés des Houthis.
Téhéran, bien que déjà présente en Irak pour lutter contre l’État islamique, pourrait décider d’intervenir, ouvertement ou non, cette fois sur le théâtre d’opérations yéménite.