En plein Paris, le sort de ces enfants livrés à eux-même inquiète pic.twitter.com/R3u2Ixscsb
— BFMTV (@BFMTV) 16 août 2017
C’est un petit fait qui n’a pas fait beaucoup de bruit, un micro-fait, mais qui a un macro-sens. À Paris, capitale de la France et un peu du monde (allons-y, n’ayons pas peur, retournons le paradigme masochiste national), resurgissent les enfants des rues. Il s’agit principalement de mineurs isolés marocains, et qui ont entre 10 et 17 ans. Ils squattent un square (Alain-Bashung !) dans le quartier de la Goutte-d’Or au cœur du XVIIIe arrondissement.
Le Monde a parlé du phénomène dans sa version mobile le 3 août 2017. Oui, il reste une petite fibre sociale au Monde, au milieu des oukases oligarchiques pigassiens et de la promotion bergétique du LGBTisme. Les services sociaux seraient désemparés, car les moutards se barrent en courant dès qu’on essaye de les civiliser, n’ayons pas peur des mots. Ils sniffaient de la colle, ils fument désormais du shit.
C’est le lot des enfants des rues au Maroc, qui sont un problème national. Ce documentaire datant de 2009 a été réalisé par l’association Bayti (un enfant témoigne à 12’22) :
Ils oscillent entre vols et viols, s’infligent des blessures physique – des scarifications – et sont quasiment inintégrables. Pris en chasse par des flics à Paris, certains ont disparu dans un immeuble squatté du XXe, d’autres ont pris le train en direction de Montpellier.
Leur trajet d’arrivée a été identifié : Tanger (la ville du palais de BHL), Mellila (l’enclave espagnole au Maroc), Barcelone ou Madrid.
Le 25 mars 2017, Le Parisien relatait le quotidien de ces enfants et les efforts vains de la mairie de Paris pour lutter contre le phénomène.
« Les éducateurs ont constaté que ceux qui se sont laissé approcher sont dans un état de santé déplorable, complète Colombe Brossel [adjointe à la sécurité de la maire de Paris]. Habitués à la rudesse de la rue, ils ont adopté la manière de se couvrir des sans-abri : en superposant leurs vêtements, notamment. C’est également quelque chose de très nouveau pour nous, et que nous devons prendre en compte : il s’agit de très jeunes enfants, qui présentent les caractéristiques d’adultes en grande précarité. Et des conduites à risques. »
Des pieds très abîmés, avec de la corne sur la plante, des carences liées au manque d’alimentation, des troubles de santé causés par la consommation d’alcool, auxquels s’ajoutent des problèmes psychologiques et comportementaux provoqués par l’inhalation intensive de colle. Parfois depuis des années.
Comme les premiers migrants arrivés à Paris il y a deux ans, en 2015, à l’intersection des chocs migratoire et terroriste (une coïncidence, n’est-ce pas), ces enfants ou ce qu’il en reste sont les signes avant-coureurs d’une nouvelle immigration, celle de la misère directe, délinquante, et au bout du compte, criminelle.
La police de proximité promise par Gérard Collomb va avoir fort à faire... Au Maroc, le pouvoir ne reste pas les bras croisés devant le phénomène, mais la misère structurelle a raison des efforts gouvernentaux. L’humoriste Jamel finance même une association sur place pour prendre en charge ces enfants perdus. Mais c’est une goutte d’eau dans l’océan de pauvreté rempli par la surpopulation, l’insuffisante croissance économique, et le libéralisme, qui ne va pas résoudre les problèmes d’une société féodale... Le libéralisme se fout du social.
Paris : quelques semaines après son évacuation, le camp de migrants de la Porte de la Chapelle s'est reformé https://t.co/JpIb3c6v9p
— France Bleu Paris (@francebleuParis) 16 août 2017
Pendant ce temps, les baignoires de Calais et du centre d’accueil parisien se remplissent à nouveau, un mois après avoir été vidées. On peut ainsi calculer, comme le faisaient les petits Français à l’épreuve du brevet élémentaire dans les années 60, le débit de clandestins qui débarquent dans notre pays. Francetvinfo résume :
Le centre d’accueil des migrants qui a ouvert ses portes le 10 novembre 2016, est perpétuellement saturé. C’est une structure unique en France : chaque jour, cinquante migrants peuvent y être admis pour se reposer ou se faire soigner, ce qui est largement insuffisant au regard du nombre quotidien des arrivées.
Un centre d’accueil de 500 places pour 30 à 50 000 clandestins par an, c’est un fait exprès pour masquer une importation beaucoup plus massive de migrants. Un arbre qui cache la forêt.