Le ministre italien de l’Intérieur Angelino Alfano a rappelé jeudi que les communes hébergeant des demandeurs d’asile pouvaient les faire travailler gratuitement, alors que l’accueil des milliers de personnes débarquant chaque semaine en Italie provoque des tensions à travers le pays.
"Nous devons demander aux communes d’appliquer notre directive permettant de faire travailler les migrants gratuitement (...). Plutôt que de les laisser là à rien faire, qu’ils les fassent travailler", a déclaré le ministre selon la presse italienne.
"Il s’agit de travaux d’intérêt général, de projets environnementaux, pour lesquels la commune doit seulement fournir une assurance aux demandeurs d’asile, afin de créer un rapport plus vrai et une meilleure acceptation", a expliqué à la télévision Mario Morcone, chef du Département des droits civils et de l’immigration au ministère.
Comme il faut compter actuellement six mois pour statuer sur une demande d’asile, puis entre 12 et 18 mois pour les éventuels recours en justice des déboutés, certains demandeurs peuvent rester jusqu’à deux ans dans les centres d’accueil d’urgence, sans permis de travail.
Le ministre s’exprimait avant un "sommet" avec des représentants des communes et des régions, qui sont de plus en plus nombreuses à rechigner à accueillir des migrants.
Alors que le pays héberge déjà quelque 84 000 migrants, plus de 9 000 sont arrivés en moins d’une semaine, portant le total pour cette année à 33 000, soit 15% de plus que pendant la même période en 2014, déjà une année record, selon M. Morcone.