Le titre originel du Huffington Post était « Une centaine de journaux américains préparent une contre-attaque commune contre Trump », ce qui place Trump en agresseur. On rappelle que début 2016, lors du lancement de la campagne de Trump, les médias américains ont considéré sa candidature comme une grosse blague, lui accordant 0% d’intentions de vote...
Plus que jamais, le 45e président des États-Unis a contre lui la presse. Une presse dont le chef de chœur est le New York Times, et dont la ligne idéologique a toujours correspondu aux attentes du pouvoir profond, malgré une opposition de gauche de pacotille. Par exemple, le journal a soutenu la destruction de l’Irak à partir du mensonge des « armes de destruction massive ». Des armes qui se situaient en réalité du côté américain... Le mea culpa qui suivra ne changera rien à la fake news mondiale qui fera des centaines de milliers de morts.
N’oublions jamais que les néoconservateurs américains, qui sont à l’origine du déclenchement de toutes les guerres depuis le début des années 1980, sont issus de la gauche trotskiste sioniste, celle qui irrigue de sa pensée toute la presse de gauche. Comme quoi, le pouvoir profond a au moins deux cordes médiatiques à son arc !
Mais revenons à Trump : que va-t-il se passer ? Jeudi 16 août, une bonne centaine de quotidiens va publier un éditorial (différent) qui condamne les propos anti-médias du président. Pour le coup, ce n’est pas le NYT qui lance l’offensive, mais le Boston Globe (cité par le HuffPost) :
« Nous vous proposons de publier un éditorial le 16 août à propos des risques que représentent les attaques de cette administration sur la presse ».
À propos, le journal de Boston republie un éditorial daté du 9 avril 2016 dans lequel il fustigeait – déjà – Donald Trump en campagne :
« The toxic mix of violent intimidation, hostility to criticism, and explicit scapegoating of minorities shows a political movement is taking hold in America. If Trump were a politician running such a campaign in a foreign country right now, the US State Department would probably be condemning him. »
Traduction :
« Le mélange toxique d’intimidation violente, d’hostilité à toute critique et la désignation explicite de minorités bouc émissaire montrent qu’un mouvement politique prend racine en Amérique. Si Trump était un politicien appliquant actuellement une telle campagne dans un pays étranger, le département d’État des États-Unis le condamnerait probablement. »
Sept mois plus tard, malgré le tir de barrages des médias dominants, à part Fox News, et encore, Donald J. Trump devient le 45e président des USA. Pendant toute la campagne, zappant ces mêmes médias mainstream, il a tweeté directement au peuple américain, pile dans son électorat qui a lâché la lecture de la presse de propagande. D’ailleurs, les années 2010 sont celles du déchirement des grands journaux : on licencie à tour de bras, on revoit son modèle économique, on se pose des questions sur la numérisation des titres... bref, on perd le contact avec le peuple, qui se détourne de la propagande.
En face, un titre, mais quel titre : Breitbart News, ce HuffPost de droite (tendance alt-right) créé en 2007 par Andrew Breitbart, puis présidé par Steve Bannon depuis 2012. Il joue sur une ligne anti-élites et populiste. La presse de la côte est, le cinéma et la communication de la côte ouest sont particulièrement visés, et le politiquement correct pilonné dans les articles. Les 30 à 50 millions de visiteurs uniques ont fait le lit de l’élection de Trump. Qui a été accusé d’avoir acheté la complaisance du pure player.
Malgré la « contre-attaque » des journaux, Trump sait très bien qu’une majorité du peuple est avec lui, que l’emploi repart, et surtout que la presse a trop collaboré avec le pouvoir profond, un concept qui est d’ailleurs en train de diffuser dans l’Amérique d’en bas. En s’attaquant au président de l’Amérique d’en bas, l’Amérique d’en haut est en train de se tirer une balle dans le pied.
Conclusion de l’édito du Boston Globe d’avril 2016, à propos du parti républicain :
« It is better to lose with principle than to accept a dangerous deal from a demagogue. »
Traduction :
« Mieux vaut perdre avec ses principes que d’accepter un accord dangereux avec un démagogue. »
Pour le coup, c’est bien la presse du Système qui a perdu. Et se battre à coups d’éditos contre le favori du petit peuple qui ne lit plus les journaux, ça revient à pisser contre le vent.