Une grande nouvelle électrise les démocrates (mot forgé vers 1550 par François de Bonivard, car les Grecs n’ont parlé que de « démocratie » et usé que du terme « démocratique ») de l’U.E. Celle-ci refuse à la mère du médecin et chef d’Etat Bachar El Assad, et à sa belle-fille Asma de venir sur le continent. Bien sûr, celle-ci n’aura plus à subir le ridicule du maire de Paris s’insurgeant, lors de la dernière réception du couple présidentiel, à l’Hôtel de Ville, du traitement des homosexuels en Syrie ! Ce qui est de la dernière délicatesse, mais, M. Delanoë aurait pu s’informer de ce qu’a écrit le philosophe et législateur Platon (voir note) des gens qu’il veut défendre, et de la sévérité avec laquelle il les traite dans deux de ses dialogues, sans renvoyer à l’Apocalypse de Jean et au noble Coran- avant de venir jouer ce rôle du Chérubin de Beaumarchais !
Cette dernière comparaison n’est pas un glissement de la plume, du kalam, car c’est au siècle des Lumières que l’on veut, dans les rangs des comploteurs internationaux, renvoyer l’épouse du chef d’Etat, native de Homs et fille de cardiologue et diplomate syrien établi à Londres : la rumeur assimile son sort à celui de la fille de l’Impératrice d’Allemagne et reine de Hongrie, Marie-Antoinette. Comme elle, Asma devrait monter les 11 marches de l’échafaud – sur une place de Paris reconstituée au Qatar ! - et se voir chargée par tous les clubistes et comitards, des péchés du monde.
Cette comparaison nous autorise à citer une lettre de Marie-Antoinette que je déconseille aux candidats à la citoyenneté française de présenter autrement que sous un jour très sombre, et d’exalter au contraire les vertus d’une descendante de l’Empire, Carla Tedeschi, à savoir allemande en italien, tedesco ou « tudesque » et dont une partie de la famille a vécu à Brünn en Moravie, d’où Bruni !
Il faut savoir choisir la bonne direction en pénétrant au saint des saints de l’Europe ! Il est possible, je le concède, que pour les anges, il y ait une certaine identité ou plutôt une expérience similaire partagée par ces deux femmes exposées à la rage médiatique : la situation révolutionnaire syrienne a un point commun avec la française, c’est le numéro 2 du Parti Baa’th qui a pris la tête de l’opposition au gouvernement légal de Bachar el Assad que le dernier référendum a renforcé dans sa légitimité ; en France ce fut le cousin du roi, Louis-Philippe duc d’Orléans, qui adopta démagogiquement le surnom populaire de Philippe-Egalité, qui joua les Mélenchon, soudoya l’opposition, paya les émeutiers ; et sur une table de son café fut décidé de marcher sur la Bastille, puis sur Versailles !
Mais il y a plus qu’une analogie. La femme du président syrien pourrait-elle s’adresser à la nation arabe et reprendre les termes de la lettre adressé par l’Autrichienne - comme l’Al-jeezira parisienne de l’époque, installée au Qatar Palais-Royal parisien - la décriait à son frère Léopold II, le 17 août 1790 : « Prenez bien garde là-bas à toute association de francs-maçons. On doit déjà vous avoir avertis ; c’est par cette voie que tous les monstres d’ici comptent d’arriver dans tous les pays au même but. Oh ! Dieu garde ma patrie et vous de pareils malheurs ! ».
Ce n’est donc pas sur des achats de chaussures ou la mode parisienne que cette qualité de Marie-Antoinette est accolée à l’épouse de Bachar ! Sur internet l’on peut entendre un entretien anglais d’Asma, sur le dénuement de la population de Gaza et les infanticides qui y sont commis, entre autres crimes quotidiens, depuis des dizaines d’années, précise-t-elle au journaliste occidental ; déjà une telle sympathie ou équité envers les malheurs des Palestiniens vient de soulever la haine des nouveaux sans-culottes ou bonnets rouges contre lady Ashton ! Alors la haine contre la famille Assad reste signée de la main de ceux que désignait l’infortunée femme et mère de famille !
Les comités qui siègent entre Doha et Londres viennent par leur haine contre la femme du Président assimilée à Marie-Antoinette, d’ôter leur masque, montrant un visage, non de patriotes, mais de séditieux, marionnettes de forces occultes tyranniques qui ont le monde pour objectif !
Note : Platon, ou Pléthon (?) législateur et moraliste, dans le premier livre des Lois (636a-636d) condamne l’homosexualité, terme créé vers 1869 par un viennois, Károly Mária Kertheny et accepté par Richard von Kraft Ebbing dans sa Psychopathia sexualis (1889). Il remplaçait celui traditionnel de sodomie - et que l’on nommait l’uranisme -, car l’on estimait que la planète Uranus, contrariée, influençait les dit Uraniens- et juge indécent le mythe de Ganymède et de Zeus.
Aristote condamne aussi brièvement les habitudes homosexuelles dans l’Éthique à Nicomaque : « D’autres habitudes sont maladives ou proviennent de la coutume… Ajoutons les habitudes homosexuelles. Les uns se livrent à ces pratiques dépravées sous l’influence de la nature, d’autres par les effets de l’habitude, comme c’est le cas pour ceux qui sont l’objet de violences dès leur enfance » (livre septième).
« Il semble, ô étrangers, qu’il soit difficile que ce qui touche aux constitutions, en théorie comme en pratique, échappe à toute contestation. Il y a un risque en effet, tout comme précisément en médecine, qu’on ne puisse prescrire pour un tempérament un régime qui ne soit à la fois nuisible à la santé et salutaire à certains égards. Et bien que ces gymnases et les repas en commun soient, pour une part, utiles aux cités en bien des points, ils sont, d’autre part, fâcheux relativement aux séditions, comme le montrent les enfants des Milésiens, des Béotiens et des Thuriens ; de plus cette ancienne institution parait avoir corrompu l’occupation qui est conforme à la nature (kata physin), les plaisirs touchant à l’Amour, non seulement des hommes, mais aussi des animaux ; et c’est là un reproche que l’on peut faire à vos cités d’abord, ensuite à toutes celles qui parmi elles se livrent le plus aux exercices. Et de quelque façon qu’il faille y réfléchir, soit en plaisantant, soit en étant sérieux, il faut réfléchir à ce que c’est à la féminité et à la nature des choses viriles, pour le commerce en vue de la génération que le plaisir naturel (conforme à la nature, kata physin) semble avoir été attaché à ces choses là, et que l’union des mâles avec les mâles et des femelles avec les femelles est contre nature et que l’audace des premiers est à cause du dérèglement du plaisir. Et nous condamnons le mythe des Crétois sur Ganymède. Persuadés que leurs lois venaient de Zeus, ils ont imaginé ce mythe sur son compte afin de pouvoir eux aussi goûter ce plaisir en suivant alors le dieu. Mais laissons donc là le mythe. Lorsque les hommes s’inquiètent de faire des lois, presque toute la recherche doit rouler sur les plaisirs et les peines, tant dans les mœurs publiques que particulières. Les deux sources elles-mêmes sont permises de couler naturellement. Celui qui y puise, d’où il faut, et à chaque fois et autant de fois, est heureux, que ce soit une cité ou un particulier, ou tout animal, mais celui qui est sans savoir et étranger aux circonstances vivrait le contraire de ceci. »