Nicolas Sarkozy vient donc d’annoncer son « retour en politique », comme s’il l’avait un jour réellement quittée. Cela n’a rien d’étonnant ni d’anormal. On sait l’homme être un « animal politique ». On le devine dévoré d’ambition, incapable de s’accommoder de la distance pourtant parfois nécessaire entre l’action immédiate et la réflexion salutaire.
Il avait pourtant l’occasion de réfléchir en profondeur sur les raisons de l’échec de sa présidence de 2007 à 2012. Après tout, le Général de Gaulle attendit près de douze ans avant de revenir au pouvoir, après avoir cru faire une fausse sortie. Autres temps, autres mœurs. Ce qui est choquant, par contre, est que ce retour se fasse sur du vide, sans aucune analyse rétrospective de l’action passée. On sent l’homme tendu par cet unique ressort : agir. Mais agir pour quoi faire, et au service de qui ? Il y a dans ce « retour », aussi annoncé et prévisible qu’il soit, une hubrys de l’action qui ne peut qu’inquiéter.
Reprenons les mots dont l’ancien président a usé sur son compte Facebook :
« J’ai pu prendre le recul indispensable pour analyser le déroulement de mon mandat, en tirer les leçons, revenir sur ce que fut notre histoire commune, mesurer la vanité de certains sentiments, écarter tout esprit de revanche ou d’affrontement. J’ai pu échanger avec les Français, sans le poids du pouvoir qui déforme les rapports humains. Ils m’ont dit leurs espoirs, leurs incompréhensions et parfois aussi leurs déceptions. »
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