Nous assistons à l’émergence d’un fédéralisme et régionalisme anglais calqué sur le modèle allemand.
Avec 55 % pour le non et 84 % de participation, l’Écosse reste dans le giron britannique. Ce référendum, lancé à l’origine par « l’accord d’Édimbourg » du 15 octobre 2012 et signé par le Premier ministre anglais David Cameron et le représentant du parti indépendantiste SNP (Scottish National Party, pro-Union européenne) dirigé par Alex Salmond, a bouleversé radicalement les structures politiques britanniques. En effet, le vent de sécession écossais a été si fort que les partis de Westminster effrayés ont solennellement promis d’octroyer à l’Écosse une autonomie politique et fiscale complète. Appelé à s’étendre aussi au pays de Galles, à l’Irlande du Nord et à l’Angleterre, nous assistons à l’émergence d’un fédéralisme et régionalisme anglais calqué sur le modèle allemand.
À l’origine, c’est l’octroi par Tony Blair, en 1997, de pouvoirs accrus à l’Écosse (« dévolution ») qui autorise la création de son propre Parlement. Cette mesure pose les fondements d’une émancipation politique progressive dans le cadre supranational de l’Union européenne. Cette initiative fut récompensée par l’attribution à Tony Blair, en 1999, de la plus haute distinction européiste : le prix Charlemagne. Ce même prix a été attribué, l’année suivante, au président américain Bill Clinton qui avait vanté l’intérêt de régionaliser l’Europe.