Après le rattachement en mars de la Crimée à la Russie et à la veille du référendum sur’l’indépendance de l’Écosse, l’idée d’un éclatement de la Bosnie-Herzégovine progresse.
Depuis les accords de Dayton de 1995, cet ancien territoire de la Yougoslavie est divisé en trois entités : la Fédération de Bosnie-et-Herzégovine (anciennement Fédération croato-musulmane), le District de Brčko et la République serbe (Republika Srpska, RS).
Cette dernière regarde avec intérêt la volonté d’une partie des Écossais de quitter le Royaume-Uni. Le président de cette république, Milorad Dodik, a évoqué la possibilité d’organiser la sortie de l’État bosnien :
« Nous observons ce qui se passe en Italie, en Écosse ou encore en Catalogne. Ce sont des expériences capitales pour la République serbe. Que cela exaspère quelqu’un ou non (...), nous allons nous servir des meilleurs exemples lorsque le temps viendra. »
Les opposants à l’idée d’éclatement de la Bosnie-Herzégovine évoquent le spectre de la guerre civile de 1992-1995, qui a ravagé le pays et fait près de 100 000 morts. Les musulmans et les Croates voient d’un mauvais œil le projet de leurs compatriotes serbes ; ceux-ci auraient préféré être rattachés à la Serbie, plutôt que contraints de vivre au sein du même État que leurs rivaux.
Le pays est loin du centralisme jacobin à la française et les trois entités qui la composent jouissent d’une grande autonomie de décision, ce qui faciliterait le processus de séparation.
Un bras de fer en perspective entre le camp atlantiste et la Fédération de Russie ?