C’est l’affaire qui a traumatisé toute l’Angleterre : à Southport, un adolescent de 17 ans a poignardé plusieurs enfants qui faisaient une fête autour de chansons de Taylor Swift pendant les vacances. Deux petites filles de 6 et 7 ans sont mortes sur le coup, une de 9 ans est décédée à l’hôpital, et six sont encore entre la vie et la mort. Deux adultes qui ont tenté de s’interposer ont aussi été blessés.

La lame qui coupe le pays en deux

Le « jeune homme » est entre les mains de la police. Tour à tour, il a été qualifié de « Rwandais », de « musulman », mais aussi de « dérangé ». Le mot « terrorisme » a été prononcé, mais les autorités n’y voient pas d’acte terroriste. On rappelle que les Rwandais sont des chrétiens.

Ce fait divers pas comme les autres a choqué l’Angleterre et l’Europe toute entière car les victimes sont des anges, des petits filles qui ne voulaient que se déguiser et danser. La mort est survenue, et sa main est noire : y a-t-il un rapport ? Racisme antiblanc ou acte d’un dégénéré non diagnostiqué ?

En attendant des réponses de l’interrogatoire de l’assassin par la police, les esprits se sont échauffés. L’extrême droite, qui penche pour la thèse du racisme antiblanc ou la version terroriste du loup solitaire, a mis la pression sur la police présente sur place. Les heurts ont fait des dizaines de blessés chez les forces de l’ordre. Le fait divers est devenu politique.

L’émotion a traversé la Manche et la gauche a dénoncé la fièvre nationaliste, coupable de se jeter sur un pseudo-migrant ou un pseudo-terroriste, alors que personne ne connaît encore les motivations de l’assassin. Libération écrit :

Deux cents à trois cents personnes avaient allumé des feux, jeté des briques sur une mosquée et affronté les forces de l’ordre, dont 53 agents ont été blessés, selon la police. Quatre hommes de 31 à 39 ans ont été arrêtés, d’après la police, trois étant accusés de participation aux heurts. Les forces de l’ordre ont dit « soupçonner » les responsables des violences d’être des « soutiens » de la Ligue de défense anglaise (EDL), un mouvement d’extrême droite anti-islam dont les manifestations sont régulièrement émaillées de débordements.

La fachosphère, sur les réseaux sociaux, reproche à LFI de plus condamner les natios en colère que l’assassin lui-même : c’est le cas du député LFI Raphaël Arnault.

On rappellera au député LFI que l’horreur est plutôt du côté du poignardeur et que « le meurtre » est un triple meurtre, pour l’instant. La gauche a basculé dans son antifascisme primaire, oubliant la douleur des parents qui ont perdu un enfant. Ersilia Soudais a tenté de relativiser la sortie de son collègue, mais le logiciel antinational est le plus fort :

L’attaque au couteau qui s’est déroulée à Southport est abominable. Son instrumentalisation par l’extrême-droite à des fins islamophobes l’est tout autant.

Il est certain que les médias mainstream, majoritairement pro-Israël, sauteraient sur l’occasion si l’assassin était musulman. Mais ils sont aussi de gauche et antiracistes, donc on peut s’attendre à un bug Système.

La réaction des fachos face à la lenteur ou à l’hypocrisie du binôme police-justice, suivie de la réaction des gauchos face à l’exploitation politique du drame, montre que la situation est électrique entre gauche et droite extrêmes, particulièrement en France.
C’est ce que cherche le pouvoir profond, dont le représentant au cœur de notre État s’appelle Emmanuel Macron. Il prône une trêve nationale (et internationale) pendant les JO, mais il fait tout pour que les extrêmes s’écharpent, afin de sortir gagnant de ce duel fratricide, en tant que grand pacificateur.

Macron jette de l’huile sur le feu en France et en Ukraine

Piotr Tolstoï  : « J’adore la proposition de monsieur Macron sur le cessez-le-feu olympique, vu que surtout l’équipe olympique de la Russie n’a pas été admise aux Jeux olympiques à Paris, tandis que par exemple, l’équipe olympique d’Israël, c’est bon, il y a aucun problème, malgré le génocide qui se déroule contre les Palestiniens chaque jour sur le sol palestinien. »

Tout est en place pour la grande déflagration intérieure, et la grande déflagration extérieure, soit le suicide européen.

Soral en 2021 : « Pour faire tenir tranquille et terroriser le natif paupérisé,
le pouvoir dispose désormais du flash-ball de la police
et du couteau du migrant. »

Le rôle du sous-prolétariat, aujourd’hui majoritairement immigré, n’est clairement plus de prendre la place du travailleur sur la chaîne de montage, depuis longtemps délocalisée. Si l’on excepte les livreurs à vélo d’Uber, qui sont là pour livrer Amazon en attendant les drones, le rôle du migrant n’est plus de menacer l’emploi du travailleur de base, mais de le menacer tout court, dans son existence même. De ce point de vue, il est toujours une armée de réserve du Capital, mais désormais une armée de réserve au sens littéral du terme. Pour faire tenir tranquille et terroriser le natif paupérisé, le pouvoir dispose désormais du flash-ball de la police et du couteau du migrant… Soit un pouvoir qui, pour se maintenir, a clairement choisi le chaos, le choix d’un Dupont-Moretti de sang mêlé à la justice est un message clair, envoyé tant aux Français de souche qu’aux délinquants ethniques… Tout ça ne sent évidemment pas la gestion saine et sereine, mais plutôt le court terme d’élites en panique passées du parasitisme au pillage… Nicos Poulantzas, dans les années 1970, parlait du fatal retour de balancier. En 2021 on l’attend encore ! Mais ça ne veut pas dire qu’il ne viendra pas, c’est juste toujours plus long que prévu…