Il est maintenant acquis que la croissance en 2014 devrait être de 0,5%, ce qui implique bien entendu une forte hausse du chômage (le niveau de croissance stabilisant le chômage étant de 1,3%) mais aussi du déficit public et de la dette.
Les perspectives pour 2015 ne sont pas, elles non plus, des plus brillantes. L’agence de notation Moody’s estime que la croissance sera inférieure à 1%. La menace d’un déflation, de ce que l’on appelle en économie la « spirale déflationniste », est aujourd’hui réelle. Cette spirale, c’est celle qui a frappé l’Europe après la crise de 1929, dont l’enseignement a été retiré des programmes d’Histoire des lycées aux fins d’allègements… Le ralentissement de l’investissement productif que la France connaît depuis maintenant près de trois ans pèse sur ces perspectives pour deux raisons.
La première est que la faiblesse du renouvellement du capital productif pénalise l’efficacité du secteur productif : c’est l’effet offre. Mais, il y a une seconde raison. Si la productivité française augmente moins vite que celle de ses concurrents, nos entreprises « résidentes » se verront évincées des marchés tant internes qu’externes. Pour éviter cela, elle devront réduire encore plus leurs marges, qui sont pourtant à un niveau historiquement faible, ce qui entraînera une nouvelle contraction de l’investissement ; c’est l’effet demande. Des mesures comme le fameux « Pacte de responsabilité » ne peuvent jouer qu’à la marge. Les fameux 50 milliards, dont le gouvernement nous rabâche les oreilles, seront trop étalés dans le temps pour avoir un effet notable. Par ailleurs, ce « Pacte » va entraîner une pression à la baisse sur les rémunérations des salariés, ce qui va peser négativement sur la consommation. Dans ces conditions, il est plausible –si la situation internationale ne se dégrade pas- que la croissance en 2015 soit de 0,8%. Mais, compte tenu des tendances actuelles à la dégradation, on peut prévoir un taux inférieur, et l’année 2015 pourrait bien être aussi mauvaise que ne le sera déjà 2014. Nous devrions atteindre le cap des 4 millions de demandeurs d’emplois (pour la catégorie « A » seulement…).