Ce texte, issu de la communication présentée au séminaire Franco-Russe de juin 2014, a été rédigé pour la revue russe Problemy Prognozirovanija (Problèmes de Prévision) et sera publié dans le numéro 6/2014.
Le gouvernement français vient, à l’occasion des commémorations du 14 juillet 2014, de prévenir par la voix du Premier Ministre M. Manuel Valls que la rentrée sera « difficile ».
Et certaines de ces difficultés n’ont pas eu le bon goût d’attendre le mois de septembre ; ainsi en est-il de la censure par le Conseil Constitutionnel d’une partie de la loi sur le « Pacte de solidarité » qui devait accompagner le non moins fameux « Pacte de responsabilité ». Ceci n’est nullement étonnant et témoigne soit de l’amateurisme, soit de l’affolement d’une équipe gouvernementale aujourd’hui aux abois (et sans doute des deux). Il faut donc tenter d’analyser plus en profondeur la situation de l’économie française. La France, en dépit d’une amélioration passagère en 2010, n’est pas réellement sortie de la crise dans laquelle elle fut plongée en 2008 par les turbulences de la finance internationale.
Voilà qui témoigne de ce que, au-delà de la crise conjoncturelle, et des politiques – bonnes ou mauvaises – qui ont été appliquées, la France connaît une crise structurelle. Ceci se traduit par un pessimisme important de la population et le sentiment que le pays va mal.
Si la perception que la France va mal est aussi répandue, ce n’est pas en raison d’un soi-disant malaise psychologique des français. Il y a bien des facteurs que l’on pourrait qualifier d’« objectifs » pour expliquer ce sentiment et ce ressenti, et ces facteurs se concentrent sur la situation économique.