Le Président François Hollande, lors de sa traditionnelle interview du 14 juillet, a fait l’aveu de son échec dans la lutte contre le chômage. mais il a aussi fait un mensonge. Car, le chômage est avant tout le produit de la politique économique qu’il a mis en oeuvre et qu’il s’est engagé à continuer, voire à accélérer.
Le Président François Hollande a reconnu son échec dans la lutte contre le chômage lors de son allocution du 14 juillet [1]. Il lui aura fallu un certain temps, mais il l’a fait. Le problème est que cet échec était inscrit dans la politique économique qui s’est mise en place depuis le mois de juin 2012. Il y a donc un mensonge étonnant, et assez outrancier, dans le fait de ne pas vouloir lier l’un à l’autre. C’est un mensonge que de prétendre présenter le chômage comme l’équivalent d’une catastrophe naturelle. Le chômage en effet n’est en rien un processus naturel qui, comme un tremblement de terre ou un tsunami, échapperait au contrôle des hommes. Le chômage est toujours le produit de politiques économiques, qu’elles soient structurelles ou conjoncturelles, et d’ailleurs le plus souvent conjoncturelles.
Cette vérité-là, on aurait aimé l’entendre de la bouche du Président. On aurait aimé qu’il reconnaisse sa responsabilité dans les erreurs de fond de la politique économique. Mais rien n’est venu, et pour cause. Reconnaître sa propre responsabilité dans la catastrophe sociale qui frappe actuellement la France aboutirait à reconnaître qu’il s’est trompé du tout au tout dans l’analyse de la situation qu’il a présenté lors de la campagne pour l’élection présidentielle. Reconnaître aussi sa propre responsabilité reviendrait à donner raison à ceux qui défendent la nécessité d’une autre politique articulée autour d’une dissolution de la zone Euro. On voit bien qu’une telle perspective le tétanise. Pourtant, il ne pourra longtemps appliquer la politique de l’édredon.