Gilles Kepel nourrit le concept dominant d’un État islamique qui veut « détruire et conquérir l’Europe ».
C’est un avatar du choc des civilisations et des thèses qui ont déjà 20 ans d’âge.
Gilles Kepel est la voix du Système sur l’islam, l’islamisme et le terrorisme. En deux minutes d’intervention sur France 2 face à Laurent Delahousse le 14 novembre 2015, il délivre la version officielle sur la nouvelle force terroriste du Proche-Orient, dont on rappelle qu’elle est financée par les pétromonarchies, armée par les États-Unis, soignée par les Israéliens en Jordanie, et réfugiée, en cas de coup dur, dans sa base arrière de Turquie. Il s’agit d’une véritable coalition terroriste, qui utilise de vraies bombes humaines pour gagner des villes, en Irak ou en Syrie, et terroriser les nations non alignées.
L’État islamique, c’est un peu la banque d’opérations spéciales des pays de l’Empire, principalement les États-Unis et Israël, qui peuvent ainsi agir sous le manteau vert de l’islam. On constate d’ailleurs que l’armée dite islamique ne s’en prend jamais aux intérêts israéliens ou américains. Inversement, l’armée qu’on pourrait véritablement appeler islamique, mais qui n’est que défensive, c’est celle du Hezbollah et plus largement de l’Iran, qui gêne le plan Grand Moyen-Orient de l’association israélo-américaine. Vu comme ça, c’est tout de suite plus simple, et plus sain.
Mais on aura toujours des Gilles Kepel pour venir brouiller le message – c’est leur fonction dans l’oligarchie – pour que la dure vérité géostratégique ne vienne pas déranger les consciences occidentales, assoupies ou déformées par l’intoxication.
C’est donc logiquement que notre homme s’en prend à tout ce qui résiste véritablement à l’Empire, en l’associant illico à l’épouvantail islamiste. Son rapprochement de « la Dieudosphère et de Soral » de la nébuleuse (c’est le cas de le dire) terroriste est foncièrement étonnant, puisqu’il est lui-même le premier défenseur du camp qui organise en sous-main le terrorisme mondial.
Peut-être ne le sait-il pas, après tout.
Avec cette nuance que les petits employés, destinés au sacrifice suprême, sont choisis parmi de vrais fous d’Allah, ce qui permet de couper tout lien avec le sommet de la pyramide. Un classique, en stratégie de manipulation.
Kepel avait déjà tenté de souder ces deux maillons sans rapport, le 29 juin 2015, dans l’émission de Jean-Jacques Bourdin (à partir de la 15ème minute). On sent qu’il est là pour enfoncer le clou.
Pour les sceptiques ou les curieux, un rapide aperçu du cursus d’un brouilleur médiatique
D’après la revue Faits & Documents, Kepel, son diplôme de l’IEP Paris en poche, entre à la LCR (Ligue communiste révolutionnaire), et fait son trou dans sa spécialité : les pays arabes, les mouvements islamistes, notamment l’Égypte des années 80. Il développe le concept de dangerosité de l’islam sur le sol français, par le biais des enfants de l’immigration. C’est le Monsieur Islam du Système. Dans tous ces ouvrages, il défend la thèse d’un islam allant vers des pratiques démocratiques et laïques, ne cessant d’assurer que l’islam a partout échoué politiquement, sauf en Iran, son grand Satan personnel. Dans son dernier livre, il espère « l’émergence d’une nouvelle génération de penseurs musulmans à vocation universelle ». Comprendre « soumis à l’oligarchie ». Membre du Siècle depuis 2003, ainsi que du Groupe Bilderberg, il rejoint en 2004 une fondation de l’UMP. Il est en outre régulièrement publié sur le site du CRIF.
Voici maintenant comment Le Monde du 14 novembre 2015 le présente :
« Professeur à l’Institut d’études politiques de Paris, spécialiste de l’islam et du monde arabe contemporain, Gilles Kepel fera paraître en janvier aux éditions Gallimard, Terreur sur l’Hexagone. 2005-2015, genèse du djihad français. »
La terreur, un business comme un autre. Kepel, au cours de cette interview, précise :
« Ce que souhaite EI, c’est déclencher la guerre civile. Une stratégie mise en place dès 2005, par Abou Moussab Al Souri dans son fameux Appel à la résistance islamique mondiale : la multiplication des attentats aveugles va organiser des lynchages de musulmans, des attaques de mosquées, des agressions de femmes voilées et ainsi provoquer des guerres d’enclaves qui mettront à feu et à sang l’Europe, perçu comme le ventre mou de l’Occident. […] Aujourd’hui, les attentats aveugles cherchent à provoquer des pogromes, mais ils visent aussi ceux-là mêmes qu’ils veulent mobiliser. Or contrairement à ce que dit Emmanuel Todd et ceux qui ont brocardé les manifestations du 11 janvier, je crois que malgré toutes les ambiguïtés que celle-ci pouvait contenir, l’unité nationale est la seule riposte politique adéquate, précisément parce que les terroristes cherchent à faire vaciller la République. »
Le Monde - Les lieux et le jour de cette action sont-ils symboliques ?
« Les djihadistes signifient ainsi que leurs coups peuvent porter au même endroit que les 7 et 9 janvier dernier. Souvenons-nous que le policier Ahmed Merabet a été tué à quelques centaines de mètres du Bataclan, sur le boulevard Richard Lenoir, par les frères Kouachi. Le faire un vendredi 13, un jour de Shabbat, est peut-être aussi le signe d’un copier-coller entre la culture gore et le salafisme irréfragable de ces jeunes soldats du djihad. Les attentats du stade de France rappellent ceux du marathon de Boston, puisqu’ils cherchent à faire paniquer les foules. Mais relevons que le président Hollande a été, d’une certaine manière, également directement visé par cette action. »
Justement, pour donner raison à Kepel, dans une manifestation anti-étrangers à Pontivy (56), ville qui accueille des migrants (ou des réfugiés), des identitaires se sont défoulés samedi 14 novembre 2015 « sur un passant d’origine maghrébine ».
Une version des faits que conteste la rédaction du site Breizh-info.com, sous le titre La presse subventionnée invente une agression raciste.