Ceux qui ont connu le Charlie d’avant Charlie se souviennent d’un canard libertaire, un peu foutraque mais talentueux et surtout formateur, où des inconnus s’essayaient à la plume (texte et dessins) sous l’égide de Wolinski, ce petit italo-youpin (voir le schémama) alors propulsé rédacteur en chef.
Pendant 10 bonnes années, de 1970 à 1981, le Charlie de Wolinski, patronné par l’inamovible paire de papas Choron-Cavanna (un couple homo avant l’heure ?), va trouver son public et son rythme de croisière dans la droite ligne d’Hara-Kiri. La victoire des socialistes et la sortie du nouveau Libération en 1981 auront raison de l’opposition libertaire : désormais, la gauche d’opposition devient une gauche de pouvoir, une gauche présentable, et les anarchistes ne sont pas les bienvenus chez Mitterrand, qui est alors cornaqué par le jeune Attali (qui garde un fer au feu avec Coluche). Choron montrera sa bite à Tonton et c’en sera fini des folles années 60-70, celles de la libération de la presse et des corps. Ensuite viendront le sida et la bien-pensance socialo-sioniste, dont nous souffrons toujours aujourd’hui (mais pas du sida, remplacé par le corona).
« Phagocyter : détruire progressivement quelqu’un, quelque chose en les privant de toute autonomie, en s’en rendant maître de l’intérieur » (Larousse)
Mais pas la peine de faire la bio ou la nécro de ce journal, qui s’est fait phagocyter en 1992 par le chanteur pour gauchistes et comédien pour enfants Philippe Val, qui extirpera la vermine anar du titre pour en faire un dépliant écolo-otanesque (pro-guerre en Serbie, pro-BHL). Comme quoi, et ça c’est pour les rêveurs d’aujourd’hui, l’écologie est bien compatible avec l’américano-sionisme !
Aujourd’hui, Charlie est devenu un des rouages mainstream de la censure, le cauchemar de ce qu’il était au départ, un espace de liberté et de talents. Il n’y a plus ni liberté ni talent dans cette officine de délation qui déverse sa haine sur la vraie dissidence, celle qui a du courage, de l’humour et qui affronte chaque jour les tempêtes du vrai pouvoir. Et que les survivants et nouveaux arrivants du nouveau Charlie ne nous jettent pas leur attentat au visage, cette attentat fabriqué n’avait rien à voir avec leur positionnement islamophobe. Le journal, ce faisant, a servi de bouc émissaire pour engager la France dans le national-sionisme. Les journalistes et dessinateurs du Charlie 2015 n’ont pas été abattus pour leur liberté de parole, qui n’intéressait plus grand-monde, mais pour choquer les esprits et renverser l’idéologie antiraciste.
Deux articles illustrent la déchéance à la fois idéologique et morale de ce titre, qui aurait dû changer de nom plutôt que d’insulter son aîné. Mondialisme Hebdo aurait été plus seyant... mais moins vendeur. Par deux fois ces derniers temps, les agents écolo-sionistes ont déversé leur haine sur la dissidence en général et sur Soral en particulier, montrant de la sorte, pour ceux qui en douteraient, toute la force de leur credo sioniste. Il y a d’abord eu Antonio Fischetti, en charge de la rubrique scientifique, qui a déversé son aigreur sur le Pr Raoult, à l’image des médias mainstream en ce moment. L’introduction montre le niveau :
« Le toubib marseillais, vaniteux à gerber, adore mépriser les journalistes tout en squattant à longueur de temps les plateaux télé. Mais il y a pire, ses travaux ne respectent pas toujours l’éthique scientifique. Didier Raoult serait-il un con ? Humainement parlant, pas de doute. »
On ne sait qui est à gerber, mais on sent très nettement un mélange dangereux de jalousie et de haine. S’il fallait choisir entre Fischetti et Raoult pour se soigner et s’informer, notre choix serait fait sur le champ.
Laissons là Fischetti et ses insultes, et passons à Laure Daussy. Inconnue au bataillon, elle vient de se faire un nom avec un article anti-VK, anti-dissidence et anti-Soral. Pourquoi pas, c’est le gagne-pain (bien maigre en vérité, et surtout idéologiquement figé) de ce journal. Personnellement, à E&R, on ne passe pas notre temps à taper sur les gauchistes, ou alors juste pour rigoler, de temps en temps, on montre une petite vidéo grotesque et on passe à autre chose, les choses sérieuses. Car le débat ne se situe plus à gauche, ni à droite d’ailleurs : il se situe en haut et en profondeur, là où Charlie ne va pas. Normal, c’est la vraie dominance, celle qui coupe les vivres et le micro.
Charlie , le flic de la pensée qui aimerait bien tabasser E&R
La petite Laure nous a sorti un texte qui pourrait figurer dans Causeur, Libé ou Marianne, au choix. Et ce n’est pas incompatible puisque tout le monde ou presque dans le tas déteste (ou craint) Soral et E&R. Là aussi, comme chez l’immense scientifique Fischetti, la haine et l’aigreur remplacent l’information et la déontologie. Il y a une différence, fondamentale, entre Charlie et nous : Charlie ne nous dérange pas, mais nous, nous dérangeons Charlie.
Charlie voudrait nous faire étouffer (we can’t breathe !) alors que de notre côté, le fait que Charlie existe ne nous pose aucun problème. C’est de l’ordre du pluralisme des opinions et ça ne se discute pas. Ou plutôt si, mais de manière polie et argumentée, comme nous le faisons. À les entendre, on croirait que c’est nous qui avons assassiné toute l’équipe !
Maintenant, écoutons Laure, qui marque un point avec un nauséabond.
« Ils tapent à longueur de journée sur les migrants mais ils le sont devenus eux-mêmes, tout du moins des migrants virtuels. Et sur VK, un réseau où il n’y a quasiment aucune modération, ils se lâchent, c’est la foire aux propos antisémites et racistes. Il faut y faire un tour en apnée, car on y découvre des propos nauséabonds qui théoriquement tombent sous le coup de la loi.
La Dilcrah (Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT) a d’ailleurs opéré plusieurs signalements auprès du procureur de la République. Et pour la première fois, Alain Soral – de son vrai nom Alain Bonnet – comparaît le 8 juillet devant la 17e chambre, poursuivi pour incitation à la haine, pour des propos tenus sur VK en 2019, – que l’on vous épargnera. »
Citer la DILCRAH, ça veut tout dire ! Charlie est bien un des petits bras armés de cette officine du pouvoir profond qui est devenue visible par l’opération du saint esprit – en minuscules s’il vous plaît –, quand Manuel-la-tremblote est devenu presque calife à la place du calife, en février 2014. Gros budget (100 millions !) et grosse mission : écraser Soral et Dieudonné. Six ans plus tard, Valls lèche le cul de Macron après avoir choisi l’exil et la risée des Espagnols plutôt que les crachats des Français. En France, malgré les attaques du Système, Soral & Dieudonné sont toujours aussi populaires...
Mais la sympathique Laure ne fait pas que citer obséquieusement la DILCRAH, elle cite aussi le très réseautique Tristan Mendès (on a retiré France, faut pas déconner non plus).
« En revanche, cela leur enlève un élément important pour eux : la provocation, estime Tristan Mendès France. En effet, ils se retrouvent entre eux, tous d’accord dans leur haine et leur délire. Mais cela peut aussi les entraîner dans une radicalité, une illusion qu’ils sont nombreux et qu’aucun propos n’est interdit, estime-t-il. “VK, c’est un espace où le surmoi est beaucoup plus faible”, raille Mendès France. »
On sent que la perdition du Reichstadt (dont chaque sortie déclenche une hola de rires sur la Toile) a poussé le Mendès à sortir de son obscurité. Plus sérieux, plus haineux, mais pas plus crédible, le petit-fils du socialo-sioniste des années 50 va tenter sa chance contre nous. Courage, Tristus ! Et courage aussi à Antonio & Laure, ces deux flicaillons au service du pouvoir profond, avec cette petite remarque que l’Amour produit de plus belles choses que la Haine : on fait de mauvais enfants et de mauvais articles avec la haine. Les enfants GPA de la DILCRAH, cette bête immonde, ne sont pas très beaux...
Post-scriptum
ET c’est un vrai post-scriptum : on vient de se rendre compte qu’il n’y avait pas le moindre gramme d’humour dans les articles de Fischetti et Daussy. Remboursez ! Rendez-nous le Charlie d’avant Valls, merde, Val, rendez-nous le Charlie de Wolinski, celui de l’Amour & de l’Humour, pas celui de la Haine & de la Délation !