L’accélération de la dépréciation du Rouble a engendré des rumeurs persistantes sur un possible rétablissement du contrôle des capitaux en Russie.
De fait, le problème apparaît être moins celui de la sortie des capitaux, que la BCR peut en réalité tolérer pendant une assez longue période, que celui d’une possible accélération de l’inflation. Il est clair que la politique monétaire de la Banque Centrale de Russie sera testée dans les semaines qui viennent.
L’abandon du contrôle des capitaux en 2006 : une décision politique.
Le contrôle des capitaux, qui avait été rétabli au moment de la crise de 1998, fut levé par paliers de 2002 à 2006. Les mesures prises en 2006 libéralisaient totalement les flux de capitaux. Il en a découlé un décrochage important entre le taux de change nominal et le taux de change réel (corrigé des niveaux d’inflation) du Rouble.
Cette mesure avait été prise pour plusieurs raisons :
- L’espérance que le rouble puisse s’apprécier hors de manœuvres spéculatives.
- La volonté des grandes entreprises d’Etat de pouvoir se refinancer sur les marchés financiers extérieurs à moindre prix.
- L’appréciation forte du prix des hydrocarbures dont on espérait une influence stabilisatrice sur le Rouble.
- À partir de 2008, l’espoir de voir se développer Moscou et la Russie comme un centre financier d’importance régionale, si ce n’est internationale.