Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, s’est lancé dans une tournée du G5 Sahel (Tchad, Mali, Mauritanie, Burkina Faso et Niger) afin de s’assurer du soutien de ces pays pour une intervention militaire en Libye.
Il a d’ailleurs visité il y a quelques jours la base de Madana, au Niger, dernier poste français, à 80 km des zones contrôlées par les milices jihadistes du sud-libyen.
Paris souhaite élargir son champ d’opération en Libye, mais ne possède plus la capacité d’intervenir avec efficacité dans la région, avec l’opération Barkhane (3 000 hommes) et Sangaris (2 000 hommes) en République centrafricaine, qui monopolisent l’ensemble de ses forces.
Ainsi la France souhaite-t-elle obtenir le soutien d’autres nations, afin de ne pas être le seul acteur d’une nouvelle intervention en Libye. Mais elle « y prendra évidemment toute sa part », a déclaré Le Drian.
Le président du Tchad, Idriss Déby Itno, souhaite que ce soit l’OTAN qui intervienne, afin de régler le problème qu’elle a elle-même créé.
Mahamadou Issoufou, le président nigérien, qui soutient la position française, a déclaré :
« Une issue n’est pas possible sans intervention internationale en Libye. (...) Une intervention internationale est indispensable à la réconciliation de tous les Libyens, y compris kadhafistes. C’est également une condition préalable pour qu’on mette en place une transition. Je ne vois pas comment les milices terroristes qui sont armées vont créer les conditions de la réconciliation entre les Libyens. La situation est différente aujourd’hui, tous les pays sont conscients que ce qui se passe en Libye est inacceptable. Quand il y a eu une intervention en Libye [en 2011], personne ne nous a consultés. Mais c’est nous qui payons les frais de la situation aujourd’hui. Tout le monde aujourd’hui doit nous entendre. Au niveau des Nations unies, une résolution doit être prise et elle sera prise, j’en suis convaincu. Elle doit être prise pour sortir de ce chaos qui existe actuellement en Libye. »