Mondafrique a enquêté sur les amis libyens de Bernard-Henri Lévy et notamment Waheed Burshan, ancien membre du Conseil national de transition libyen qu’il a rencontré dans le djebel Nefoussa, lors de l’intervention franco-anglaise de 2011 contre Mouammar Kadhafi. Longtemps exilé à Chicago où il a défendu les intérêts des entreprises qataries, Burshan fut l’une des personnalités soutenues par la CIA et Doha pour reprendre les rênes de l’État libyen après la chute du « Guide ».
Pendant longtemps, Bernard-Henri Lévy n’a été que ridicule. Avec parfois une pointe d’odieux dans la série de ses mensonges, dans sa vie inventée et mise en scène façon série B. Un seul exemple pris dans la pile, quand il affirmait avoir livré des postes de radio au commandant Massoud en 1982. Mais la vie est comme la littérature, il lui faut bien des imposteurs ; leur existence gratifie les hommes courageux et discrets.
Depuis qu’il a quitté le seul ridicule pour devenir complice des bombardiers, il a cessé de nous amuser. C’est ce qu’ont compris les Tunisiens de la « société civile » qui, vendredi 31 octobre, ont réservé à ce pitre une standing ovation. Aux cris de « BHL dégage ! » Reprenant ainsi les mots utilisés pour chasser Ben Ali.
Dehors, le clown
Prié par le pouvoir, après une nuit passée à « La Résidence », le palace de Tunis, de rentrer au plus vite en France, le vieux philosophe la queue entre les jambes, s’est quand même gentiment assis dans un jet pour filer. À Paris, où ses points de chute médiatiques sont aussi nombreux que les relais de poste à l’époque des diligences, les affidés de BHL se sont mis au travail. Leur ordre de mission, leur story telling : donner son vrai sens à l’expulsion du génie du Flore.