Egalité et Réconciliation
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L’État et la nation comme Katechon

Une perspective méta-douguinienne sur l’histoire occidentale jusqu’à Kissinger et au-delà

On doit à l’historien/théologien Fabrice Bouthillon un essai intéressant (Nazisme et Révolution), consacré à proposer une « interprétation théologique » de l’histoire moderne (au sens de : 1789-1945).
Bien que germaniste et frotté de Spengler, l’auteur ne maîtrise néanmoins pas le concept d’Occident [1], et produit donc une réflexion très typiquement catholique [2], à la fois presbyte et myope. Presbyte, elle se perd tantôt dans des abstractions pan-humaines [3] projetant la philosophie scolastique non seulement en deçà de la scolastique elle-même et d’Augustin dans l’histoire chrétienne, mais même au-delà du Christ dans l’histoire humaine [4], pour tantôt hypostasier des moments de l’histoire occidentale (en l’occurrence, le IIIe Reich [5]), élevés à une signification pratiquement intemporelle, ou dépassant, en tout état de cause, de loin celle qu’on peut leur assigner à partir d’une lecture de l’histoire événementielle respectueuse de l’immanence.

 

L’essai, malgré tout brillant, de Bouthillon se signale, entre autres, par une tentative de réutilisation philosophico-historiographique – dans le sillage de K. Schmitt – du concept théologique (plus exactement : eschatologique) de Katechon : cette force d’une valence ambiguë qui, dans l’idéologie de la Culture magique, est censée ajourner la venue de l’Antéchrist – mais, par conséquent, aussi celle du Messie et de l’imam caché, et donc du paradis des justes.

Cette métaphorisation historique du Katechon est d’autant plus intéressante qu’elle est grossièrement contemporaine de celle que tentait, plus ou moins au même moment, mon maître A. Douguine [6], pour qui – l’Antéchrist étant assimilé à la Modernité, destructrice du monde traditionnel – le rôle du Katechon va échoir à la pseudo-Sainte Russie « à Papa et Maman » [7] du successeur légitime de Boris Eltsine. Dans le discours douguiniste, cette modernité est souvent dite « occidentale », mais sans que le concept d’Occident soit beaucoup mieux circonscrit que chez Bouthillon – de façon à ce que le Katechon douguinien puisse (dans le meilleur des cas) n’être autre qu’une résistance rouge-brune [8] dont les bases politico-anthropologiques restent, en réalité, parfaitement occidentales, et donc parfaitement modernes (quoique subjectivement distordues) [9].

 

Le Katechon comme Négatif

À partir, en revanche, du moment où le concept occidental est bien maîtrisé, pour peu qu’on saisisse l’idée centrale de son axiologie, ainsi que de celle de la culture (magique) qui a précédé l’Occident sur les lieux de sa naissance, comme une idée sotériologique, une lecture eschatologique (c’est-à-dire, pour l’essentiel, dans les termes de la Culture magique) de l’Occident devient possible. C’est dans un tel cadre (méta-douguinien, si j’ose dire) que la dimension luciférienne du Progrès comme idole de la Modernité occidentale devient interprétable au-delà de la rhétorique des valeurs. Car, avant et au-delà de toute valence morale, le Progrès, c’est avant tout le salut immanent, donc le faux salut, donc l’Antéchrist [10].

Le Katechon, du coup, devient métaphore efficace pour la conceptualisation de l’ensemble des forces qui, au sein de l’histoire de l’Occident comme espace-temps, se sont opposées à l’avènement de l’Occident comme projet politico-anthropologique, c’est-à-dire comme Modernité et Progrès. Mais, loin de présenter le caractère massif que Douguine attribue à la fois à l’univers prémoderne, à la Modernité elle-même et à son Katechon des steppes, les forces dont il est ici question se sont manifestées sur le mode de la successivité, et sous la forme de moments hégéliens, selon une sorte de translatio imperii conditionnée par un mécanisme paradoxal : là où ce Katechon conservateur se manifeste avec le plus de force, il crée les conditions de l’épisode suivant dans la série (anti-katéchonique, si j’ose dire – ou, plus simplement : révolutionnaire) des moments de forte accélération de la dynamique du Progrès – si bien que le réactionnaire d’hier devient le trublion à surveiller d’aujourd’hui, quitte à le faire surveiller par ceux-là mêmes qui inspiraient encore des inquiétudes audit trublion, quand il était encore réactionnaire.

Il s’agit, en d’autres termes, d’une dialectique au sens hégélien, dans laquelle la synthèse d’aujourd’hui sera la thèse de demain – le rôle du Katechon étant, bien évidemment, celui de l’antithèse, l’un et l’autre étant caractérisés par l’ambigüité fondamentale du négatif, qui – en termes subjectifs, tout du moins – a pour fonction de faire advenir ce à quoi il pense s’opposer.

 

Genèse de la dialectique occidentale

Revanche de l’Église contre un pouvoir nobiliaire/guerrier qui, dans l’Europe proto-occidentale (le haut Moyen Âge) l’avait longtemps, faute de structures impériales, tenue en échec, l’idéologie du Premier Occident [11] crée la figure de l’intellectuel, qui s’appuie sur le remplacement du fatalisme de l’ère islamo-orthodoxe par un axiome d’intelligibilité des décisions de la Providence.

Ce trait de la genèse occidentale sera lourd de conséquences, notamment, sur la détermination idéologique du négatif (d’autres diraient : de la Droite) à travers les âges : toujours plus proche, en fin de compte [12], du sabre que du goupillon, la Droite, comme parti de la Réalité, fait toujours plus de concessions à la vision polémique de l’existence – qui implique notamment la nécessité de l’égoïsme collectif, et celle de l’ennemi. Égoïsme de l’État (Deuxième Occident, avant tout français) ou de la nation (Troisième Occident, avant tout allemand), ennemi géopolitique (paradigme westphalien) ou national (épopée napoléonienne), et donc finalement racial (du point de vue de l’hitlérisme comme avatar final du paradigme nationaliste). Pour les mêmes raisons, l’irénisme (avec le cortège de massacres qu’il ne manque jamais de provoquer) est un trait structural de toute gauche occidentale.

Mais revenons au bas Moyen-âge. L’intelligibilité des décisions providentielles étant un mythe, l’interventionnisme socio-politique de l’Église qu’elle encourage débouche sur la Réforme – laquelle, dans un premier temps, conserve ce mythe, mais en le dispersant : divers princes peuvent désormais adosser leurs ambitions mondaines à la bénédiction de diverses églises, et le dernier des duchés peut devenir le théâtre d’une guerre sainte. Ceux dont l’ambition aurait été de reconfiner Rome dans le transcendant auront obtenu l’effet inverse : la sainteté immanentisée se propage, et plus aucun monarque oint ne se laissera intimider par des bulles d’interdiction de l’arbalète.

 

1648-1789 : le Katechon français

Des guerres de religion à la guerre de Trente Ans, ce grand désordre discrédite par la catastrophe l’ordre aristocratique hérité du Premier Occident (et, au-delà, de l’Europe proto-occidentale) : essor de la France, qui doit au centralisme monarchique de ne pas avoir connu le sort de l’Allemagne à la même époque [13]. Tout en s’accrochant bec et ongles, dans l’idéologie, au principe monarchique (tempéré par tant de constitutions dans le monde anglo-saxon), la France du centralisme absolutiste tire mieux que quiconque les leçons du traité de Westphalie. Elle est donc – conformément aux vœux tardivement réactionnaires de Louis XIV – la puissance katéchonique de la séquence 1648-1789 : celle que les intellectuels trop lucides de l’époque doivent fuir vers le nord protestant pour pouvoir tirer les leçons d’une immanence préparatrice de 1789.

Car, en refusant de laisser la bourgeoisie s’autogérer partiellement comme chez les protestants, Louis XIV et ses descendants ont empêché la dépolitisation maritime de la dialectique occidentale, telle qu’on l’a observée dans le même temps chez les Anglo-Saxons. Comme la Russie conservatrice du XIXe siècle, ils ont créé une classe inutile, privée de fonction sociale par la massification/professionnalisation de la violence militaire, et jouissant de ses privilèges en vertu du seul prétexte idéologique de l’identité dynastique aristocratique, dont la clé de voûte – via la monarchie de droit divin – était le maintien du théisme, donc de la superstructure idéologique héritée du Premier Occident.

C’est ainsi qu’émerge l’État moderne, encore discursivement appuyé sur l’interprétation théiste de l’intérêt commun, héritée de la prise de pouvoir cléricale qui avait créé le Premier Occident. Mais, comme l’unicité impériale de la foi a éclaté comme avait éclaté celle de l’Empire terrestre en Occident (en dépit des remords tardifs d’un Louis XIV), tous les esprits réellement contemporains de leur époque comprennent bien que c’est le cuius regio qui l’emporte sur le eius religio – en d’autres termes : que le théisme n’est plus que le déguisement théocratique d’une religion de l’immanence, qui n’ose pas encore dire son nom.

Simplement, alors que, dans le monde anglo-saxon, cette contradiction est vite diluée dans le dépassement de facto de l’Occident via la conquête coloniale (par le biais de laquelle les chrétiens deviennent les Blancs), en Europe de l’Ouest continentale, il n’y a pas d’échappatoire – il y en a même d’autant moins là où le Deuxième Occident a le mieux fonctionné, en paralysant à la fois l’essor industriel et l’expansion coloniale : en France, où le centralisme, de plus, ne permet pas à la diversité bien réelle des territoires de jouer le rôle de soupape qui a permis à l’Allemagne (au grand dépit de Hegel et Fichte) de rester jusque-là [14] en marge de la dialectique.

 

1815 – 1945 : le Katechon allemand

Ils ne perdaient rien pour attendre. Les Anglo-Saxons s’étant, pour ainsi dire, absentés d’Occident dès la proclamation des monarchies constitutionnelles [15] – et avant tout du fait de leur essaimage planétaire à la faveur de l’aventure coloniale –, une fois la France matée pour avoir osé être le théâtre du conservatisme le plus aveugle et (donc) de l’aggiornamento le plus radical, c’est à l’Allemagne de la remplacer dans ce rôle – mission dont elle s’acquittera (de plus en plus intensivement) de 1815 à 1945.

Tout comme la Révolution française avait été une conséquence inéluctable du traité de Westphalie, 1914-17 sera une conséquence inéluctable du congrès de Vienne : à Vienne, les pragmatiques, sous l’égide du concept de Sainte-Alliance, confient à des structures de facto westphaliennes le soin d’organiser le containment de la France en tant que cette dernière incarne le péril révolutionnaire. L’Europe bourgeoise du XIXe siècle – alors même qu’elle voit s’affirmer les classes sociales, par définition urbaines et post-nationales – joue au westphalisme (c’est-à-dire au Deuxième Occident), exactement comme la France des Bourbons a joué au Premier Occident (Clovis à Perruque et courtisanes) jusqu’en 1789. Avec des résultats très semblables.

La séquence 1814-1917 peut donc être lue comme une nouvelle séquence katéchonique, au cours de laquelle l’Allemagne (incarnée d’abord par Metternich, puis par Bismarck, et finalement par Ludendorff) s’emploie à convaincre l’Europe de tourner le dos à sa propre conscience historique, en considérant l’épiphanie hégélienne de 1789 comme un accident regrettable et oubliable. En termes psychanalytiques, l’Allemagne peut alors être décrite – tout comme la France des Bourbons – comme une puissance de refoulement.

Précisons néanmoins que, cette fois-ci, l’accaparement national de la dialectique est plus imparfait : tandis que l’Allemagne rhénane et hanséatique reluque vers le monde des protestants maritimes, la Prusse et les Habsbourg – dès 1815, mais surtout en 1848 – ont de plus en plus besoin d’une autre nation hybride (la Russie) pour maintenir l’ordre européen.

Or, le mélange d’extinction étant une fois de plus obtenu à partir de dérivés des combustibles de l’incendie (provisoirement privés de comburant), le résultat de cet effort apparemment réactionnaire, c’est le nationalisme, qui produit en 1914 – paradoxalement, à partir surtout des pays qui s’étaient le plus acharnés contre l’incendie de 1789 – très exactement l’embrasement que le congrès de Vienne s’était ingénié à rendre à jamais impossible.

Ainsi, comme la Sainte Russie n’est que le cache-sexe idéologique d’une Russie de facto westphalienne créée par Pierre le Grand, la droite russe, atteinte d’une maladie auto-immune mortelle, lance en 1914 la Russie dans une guerre considérée comme un moindre mal en comparaison du péril révolutionnaire – et qui débouche, tout naturellement, sur la transformation de cette angoisse en réalité (1917) – de même que le spectre de la guerre sainte conjuré par le traité de Westphalie était réapparu sous une forme encore bien plus radicale sous les traits du fanatique religieux post-théiste Robespierre.

Au terme des deux séquences, ce sont les pays qui incarnaient le mieux l’idéal du ralentissement (la France d’Ancien Régime, la Prusse et la Russie du XIXe siècle), tel que les traités successifs le manifestent, qui finissent par servir de détonateur et de théâtre au grand coup d’accélération. À ceci près que, dans le cas de l’Allemagne, la détonation – du fait de la défaite de 1918, du mythe du coup de poignard et de l’absence de réel turnover élitaire allemand à ce moment – se fait en deux temps : 1933 rejoue 1871, pour que 1939 puisse rejouer 1914, et 1945 à Berlin, le 1917 de Petrograd.

 

1945-1991 : enrayement de la dialectique

Du coup, en 1945, les produits de 1789 sont devenus (abstraction faite des débuts de la décolonisation) mondiaux – la guerre froide étant, pour l’essentiel, un affrontement mondialisé des jacobins globalisés (sous bannière soviétique) et des girondins globalisés. Elle s’achève par une victoire à double fond d’un Occident néo-girondin dominé par une élite (trotskyste) issu du jacobinisme, mais aliénée au soviétisme par l’épisode stalinien.

Si, à la tête de l’Occident, les « impérialistes » et autres « néo-con » avaient pu garder la main après la fin de guerre froide, on aurait pu imaginer la dialectique occidentale se reproduisant à une échelle globale : un nouveau bastion de la modernité radicale apparaissant en Asie (a priori, à partir de la Chine communiste), rencontrant l’opposition de la thalassocratie qui avait déjà tenu en échec Napoléon et Staline, et leur conflit créant au sein de l’Occident global (historique + pigmenté) un désordre comparable à celui de la guerre de Trente Ans, de l’épisode révolutionnaire/napoléonien ou de la « guerre civile européenne » de 1914-45 – perturbant suffisamment la confiance en soi d’acteurs par ailleurs suffisamment uniformes idéologiquement pour pouvoir décider de s’attabler ensemble aux négociations d’un nouveau traité (sur le modèle : Westphalie, Vienne).

Mais la guerre froide n’est jamais devenue brûlante. À la différence des séquences 1517-1648, 1789-1815 et 1914-45, les acteurs tout désignés du conflit gémellaire suivant ont préféré se parler. De ce fait – en dépit d’une tentative de réchauffage de dernière minute actuellement en cours en Ukraine – la dialectique de l’Occident, depuis 1956 [16], ne trouve plus de nations pour l’incarner.

Staline a été le dernier souverain de l’Occident (périphérique) à croire à la possibilité d’un djihad national – associant de façon paradoxale les éléments de deux crédos transfrontaliers (le panslavisme et le socialisme) dans une resucée du nationalisme maçonnique de Napoléon [17]. Alors même que, en-dehors de l’URSS stalinienne et des territoires qu’elle contrôle, la sous-séquence 1936-1945 était déjà marquée par une très nette domination de la détermination idéologico-universaliste sur la détermination nationale dans l’ethos de ceux qui désiraient réellement en découdre.

C’est donc bien la désaffection post-nationale des masses occidentales qui permet la collusion post-nationale des élites pan-occidentales (Occident historique + Occident pigmenté). C’est parce que l’Occident est déjà terminé – décès paradoxalement acté par ceux du barbare germain Hitler et de son ennemi et allié juré, le kartvèle russisé Djougachvili – que Davos peut apparaître.

 

1972-2020 : le vrai-faux dépassement kissingérien

Principal artisan de cette neutralisation (précoce ?) de la dialectique occidentale à l’étage des hommes de pouvoir, H. Kissinger est d’ailleurs partiellement conscient du problème : mobilisant constamment le souvenir de Münster (paix de Westphalie) et de Vienne (son sujet de thèse), il est pourtant bien conscient du fait qu’à la différence de 1648 et de 1815, les négociations qu’il dirige à partir de la fin des années 1960 et qui (à travers Davos) sont encore en cours aujourd’hui ne rassemblent pas des protagonistes dont les ancêtres seraient revenus ensemble des croisades. Croisades auxquelles, soit dit en passant, ses propres ancêtres n’étaient pas invités non plus – en ayant même plutôt, par ricochet, fait les frais [18].

Mais cette lucidité est de celles qui rendent plus facile de se tromper (au sens le plus littéral de l’expression). Le néo-kantien Kissinger a-t-il bien conscience de ce qu’il a fait en postulant une perpétuation post-dialectique et post-nationale [19] de l’Occident ? Les post-nationaux et « pré-nationaux » [20] parlent-ils vraiment la même langue ?

Kissinger a bien conscience (et doit, en homme des Lumières, être assez fier) d’avoir fédéré au sein des élites occidentales le camp des fossoyeurs d’une certaine forme d’Occident : celle qui le rendait encore capable d’égoïsme collectif – à la fois interne (rivalité des États-nations) et externe (épopée coloniale).

Et, comme aucun des égoïsmes collectifs de l’immanence extra-occidentale n’a pour l’instant réussi à accéder à une conscience culturelle de lui-même, il pense (avec toute la domesticité intellectuelle de Davos) que le lendemain de ces funérailles ne peut être que le début de la fin de l’Histoire. De l’histoire humaine, évidemment, puisque identifier l’histoire de l’Occident en tant que telle reviendrait à admettre la possibilité que cet optimisme ne soit qu’une illusion tragique (la dernière illusion occidentale : l’illusion du mourant). De ce point de vue, la Weltanschauung de Kissinger – matrice de celle des rares davosiens intellectuellement sérieux – peut être décrite comme un dernier universalisme, ou encore comme un dernier absolutisme historique – si l’on désigne par cette expression une vision unificatrice de l’histoire humaine, ignorante (par choix ou par nécessité) de la leçon relativiste de Spengler.

 

Conclusion : eux ou nous

Le revers de l’erreur complaisante de Kissinger, c’est Køvíd, comme prise de conscience hégélienne du fait que, dès qu’on comprend la notion d’Occident, on comprend simultanément et nécessairement :

1) Que c’est fini.
2) Qu’il n’y a pas de nécessité intemporelle de l’Occident : tout ce qui l’a précédé n’a pas existé dans le dessein exclusif de le faire apparaître, et tout ce qui le suivra n’est pas forcément prédictible à partir des prémisses de sa propre idéologie.

En d’autres termes : que ce soit vrai ou non d’autres cultures, le fait que des Occidentaux parviennent à comprendre (dans tous les sens du terme) le concept d’Occident implique que ce dernier a déjà quitté le présent.

Objectivement aussi post-occidentale que Køvíd lui-même, la doctrine davosienne reste donc subjectivement occidentale, en cela qu’elle postule l’unicité doctrinale (autour du totem Progrès) de l’Occident historique et de l’Occident pigmenté – alors même que le seul point programmatique sur lequel les élites de ces deux sphères imbriquées sont capables d’un accord stratégique sincère est l’élimination des Blancs, dont le discours onusien reconnaît presque ouvertement qu’ils doivent être brimés dans le cadre des politiques décoloniales – ce qui revient aussi implicitement, pour le cas où ils auraient des objections à formuler à l’encontre de ce programme, à faire de leur anéantissement biologique une perspective historique acceptable.

En ce sens, la chute des Katechons successifs (le dernier – pour l’essentiel – en 1945) ouvre bien la voie à l’avènement de l’Antéchrist Progrès comme synthèse finale de la dialectique occidentale. Et, dans la mesure où l’homme blanc est le support biologique de cet avènement, le schéma eschatologique impose effectivement sa mise à mort dans la mesure où il ne sera pas capable de s’abjurer lui-même en tant qu’Occident.

C’est du moins ainsi que, dans le langage théologique hérité de la Culture magique, on peut reformuler cette vérité simple, dont l’énoncé, dans un français plus quotidien, serait que : l’homme européen peut survivre à l’effondrement du monde occidental, à condition de renoncer à l’universalisme et au progressisme.

Mais cette reconquête du nécessaire égoïsme collectif ne peut pas faire l’impasse sur la nécessité d’instituer un néo-ostracisme à l’encontre des élites davosiennes pan-occidentales, à titre de légitime défense de l’homme européen : règle bien entendu non universalisable, et qui ne relève donc pas du droit au sens de la tradition juridique romaine et chrétienne. Loin de découler de quelque tradition (occidentale ou autre) que ce soit, cet ostracisme sera – s’il doit advenir – l’acte fondateur d’une nouvelle Culture – si tant est qu’elle doive advenir.

On peut donc filer plus avant la métaphore eschatologique : il y aura bien, en tout état de cause, un corps sacrifié (au sens politique) de l’Antéchrist occidental. Reste à décider : le corps de qui ?

Modeste Schwartz

 

 

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Notes

[1] Ou, ce qui revient au même : l’Occident comme concept. Rappelons que, comme l’avait bien vu Hegel, tout saisie précoce de l’Occident ou de tel ou tel de ses moments (ou, pour Hegel : de n’importe quel moment historique) ne peut être que pseudo-conceptuelle, le concept étant l’objet de la connaissance spéculative (ou : sage au sens de : post-philosophique), qui n’est possible que comme saisie rétroactive.

[2] À la fois ad litteram (« catholique », traduit du grec, signifiant « universel », donc potentiellement aussi, par extension, « universaliste ») et ad spiritum, dans la mesure où la théologie catholique (dont Bouthillon est un impétrant) est la matrice textuelle de l’Occident, et où une saisie précoce, pseudo-conceptuelle, de ce dernier sera donc toujours – à un titre ou un autre – tributaire de cette théologie.

[3] Comme le « local », « l’universel », comme si ces notions étaient passibles de la même lecture dans la Chine classique, à Rome, à Paris en 1789 et dans les civilisations méso-américaines de l’ère précolombienne.

[4] Jusque, bien entendu, au siècle de Platon, qui est la date attribuée aux plus anciens de ceux des textes de l’Antiquité païenne que la théologie chrétienne, puis occidentale/catholique, a décidé d’intégrer à son canon philosophique, pour « démontrer » qu’elle était l’aboutissement inévitable de toute l’histoire (non seulement hébraïque/prophétique, mais aussi européenne et philosophique) antérieure à Jésus de Nazareth et à saint Paul. Cas classique d’ustéron-protéron.

[5] Dont l’idéologie (nazie) donne son titre à l’ouvrage (publié chez Fayard), mais c’est hélas plus qu’une simple astuce de marketing éditorial…

[6] Dont je me suis néanmoins séparé philosophiquement à partir de mars 2020, devant son incapacité (conditionnée par son intégration sociologique toujours plus avancée au système oligarchique « eurasien ») à tirer les conclusions de l’Événement, et donc à rester à la hauteur des temps en termes de philosophie de l’Histoire.

[7] Par opposition à la terminologie « Parent 1 et Parent 2 », diabolisée par V. Poutine… à la tête d’un pays à 1,4 enfant/femme avant les injections de Spoutnik V…

[8] Dont j’ai d’ailleurs prévu la possibilité et décrit la structure dans un article de 2022, décrivant alors un éventuel dernier moment occidental rouge-brun comme « les prolongations » du match occidental (mais qui, dans leur tragique brièveté, s’imagineront être l’après de l’Occident) ; si ce moment devait advenir, et advenir sous la houlette de la Russie poutiniste (ou post-poutiniste), il serait alors loisible d’étendre à cette postface la métaphore katéchonique proposée dans le présent essai à propos de la France des Bourbons et de l’Allemagne de Metternich/Bismarck/Ludendorff/Hitler.

[9] Se réfugiant dans le vague du Dasein culturel, Douguine a en réalité donné à son Katechon historique un flou historique permettant d’y reconnaître aussi bien la réaction rouge-brun dont il est politiquement issu (à l’époque de ses débuts comme acolyte du bien plus charismatique Limonov) que l’idéologie para-davosienne de l’Occident pigmentée, telle qu’elle se précise surtout depuis février 2022 au sein de l’appareil de propagande de celles des puissances du Sud qui ont choisi de ne pas suivre « l’Occident collectif » (qui se trouve être l’Occident historique) dans sa vraie-fausse croisade contre le régime (parfaitement davosien au demeurant) de V. Poutine.

[10] Au moins dans la lecture « axiologique » de cet anté- ; la lecture « chronologique » (comme « celui qui précède le retour du Messie ») pose à la présente projection métaphorique un problème que l’exploitation douguinienne n’a, à mon avis, pas davantage résolu – probablement parce qu’elle est incapable de se charger de sens au sein d’une culture qui a renoncé à la transcendance.

[11] Cette terminologie (« 1er, 2e, 3e Occident ») provient de la périodisation que j’ai d’abord proposée à l’été 2022 dans mon ouvrage Køvíd (édition Cultures & Racines), premier texte théorisant le Great Reset comme l’équivalent en fin de Troisième Occident de ce qu’a représenté la Révolution et l’Empire en fin de Deuxième Occident. C’est en ce sens que Køvíd est, au début du XXIe siècle, l’équivalent épocal de la Phénoménologie de l’Esprit (1806) de Hegel.

[12] « En fin de compte » – c’est-à-dire : abstraction faite des moments (guerre des paysans, Valmy) où la Gauche a pu fournir à la guerre de la chair à canons – un malentendu de l’enthousiasme, qui n’a jamais tenu très longtemps l’épreuve du temps…

[13] C’est bien de cela que se plaint le Hegel des écrits sur la Constitution, qui, à l’époque, est au diapason de Fichte, lequel deviendra francophobe au moment exact (1806) où Hegel deviendra un collabo français en puissance (finalement récupéré par l’autocratie prussienne dans le cadre d’une « opération paperclip » organisée par Goethe) – ce qui révèle bien l’ambiguïté du nationalisme en tant qu’idéologie.

[14] Et même jusqu’en 1871, compte tenu de cette phase de latence qu’a constitué la sous-séquence 1815-1871. C’est en réalité à partir de 1933 que l’État monopartite hitlérien parfait l’œuvre centralisatrice de la Prusse – en ce sens aussi (et bien qu’il ne le relève pas), Bouthillon a raison de « lire » 1933 à la lumière de 1789…

[15] C’est ici que se manifeste la plus criante des divergences entre ma lecture de l’histoire occidentale et celle des théoriciens néo-catholiques (fussent-ils, comme Douguine, officiellement orthodoxes), qui considèrent généralement la thalassocratie anglo-protestante comme l’aboutissement structurel d’une Modernité occidentale dont les racines catholiques leur échappent (et pour cause) complètement. En réalité, à peu près tout ce qui s’est produit d’historique (au sens heideggérien) en Europe entre 1204 et 2020 a été déterminé par des sphères de pouvoir dont le centre de gravité s’est toujours situé au moins partiellement (quoique selon des proportions, en effet, décroissantes) dans le monde catholique.

[16] Budapest 1956 (plus exactement : la non-intervention de l’OTAN, alors que l’Ouest avait encouragé les Hongrois à se soulever) referme militairement la séquence ouverte en 1914-17, dont la véritable fin est datée de 1945, mais que la guerre froide a fait mine de prolonger, du moins du vivant de Staline, et – plutôt dans l’imagination des contemporains les moins lucides (à l’exclusion, par exemple, d’A. Kojève) – pendant encore quelques années par la suite. Comme il s’agit déjà du mopping-up, toutes les valeurs sont relatives au degré de naïveté d’une subjectivité donnée. Certains avaient tout compris dès le désaveu infligé à Mac Arthur lors de la guerre de Corée ; d’autres ont eu besoin d’assister à la conclusion de la crise des missiles de Cuba en 1962.

[17] Nationalismes (napoléonien et soviétique) dont – à la faveur du décalage horaire civilisationnel entre Europe occidentale et Europe orientale – l’efficacité militaire repose sur le même malentendu : sous le drapeau tricolore de l’Empereur comme sous le drapeau étoilé de Staline, ceux qui se battent bravement sont des Corses, des Basques, des Bretons, des Kazakhs, des Slaves ukrainiens et sibériens encore tribaux dans leur habitus. Le Français était aussi minoritaire et mal parlé dans les armées napoléoniennes que le russe dans l’Armée rouge triomphante de 1945.

[18] C’est à ce point de l’histoire que l’identité juive de Kissinger (que lui-même ne revendique pas du tout, et qui, en tant qu’Aufklärer, le laisse probablement indifférent) a pu jouer un rôle dans la formation de ses idées – via l’antisémitisme auquel elle l’a exposé, lui et sa famille.

[19] En mettant un coup de projecteur sur les liens d’implication entre dialectique de l’Occident et division de l’Occident en nations rivales, le présent exposé devrait aussi faire comprendre à quel point, dans ce contexte, « post-dialectique » et « post-nationa » sont des adjectifs pratiquement synonymes.

[20] Terme dont le bien-fondé est soumis à l’hypothèse selon laquelle l’Occident pigmenté serait condamné à rejouer le drame occidental (constitution, puis dissolution d’États-nations) – perspective qui est celle de tous les catholiques/hégéliens/progressistes de stricte observance, qui – à partir du moment où ils sont obligés de tenir compte du fait qu’il n’y a pas que l’Occident dans l’univers – en viennent facilement à le considérer comme une avant-garde (d’ailleurs destinée, comme telle, à être sacrifiée).

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  • #3150094
    Le 29 mars 2023 à 13:45 par Raoul
    L’État et la nation comme Katechon

    Cet article est un grand texte rousseauiste : une effusion des sentiments de l’auteur, de ses émotions, de ses sensations, de son moi... On le croirait tiré d’un journal intime. L’auteur doit prendre un grand plaisir à le lire et relire inlassablement, et à s’y retrouver, à s’y admirer. C’est un texte autobiographique typique de notre époque, un document pour l’avenir, les historiens du futur pourront le consulter pour répondre à la question : comment les intellectuels des années 2020 se voyaient-ils eux-mêmes ? Comment sentaient-ils leur moi ? Il y a ici de quoi faire un grand livre qui marquera son époque.

     

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  • #3150099
    Le 29 mars 2023 à 13:50 par Peter Töpfer
    L’État et la nation comme Katechon

    J’ai préfacé la traduction allemande de le "Mission eurasien" de Alexandre Dougine avec un texte, intitulé "Le Sujet Radicale comme Katechon".

     

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  • #3150157
    Le 29 mars 2023 à 15:44 par 49.3, LBD, Fraternité
    L’État et la nation comme Katechon

    « L’intelligibilité des décisions providentielles étant un mythe, l’interventionnisme socio-politique de l’Église qu’elle encourage débouche sur la Réforme »

    Parole d’un incroyant ? Un mythe pour vous, et d’ailleurs sophisme : ce naturalisme que vous appelez "interventionnisme socio-politique" fait suite à l’infiltration dans l’Église des réformistes représentés par le français Calvin (1533) qui, après l’invention de l’imprimerie (1454) et peut-être sous le prétexte de rendre accessible la théologie au peuple, en profitent pour la simplifier amplement en la recentrant sur le Christ tout en évacuant les intermédiaires entre l’homme et Dieu à savoir la hiérarchie angélique constituée des messagers avec lesquels les hommes vivaient :
    c’est une refondation de la théologie donc de la vision du monde qui ne forme plus une totalité avec le céleste ("théologie cosmique"), mais où tout ce qui est de Dieu est le monde visible, c’est ce qu’on appelle le naturalisme, contre la Nature qui englobe aussi le surnaturel, c’est une fracture avec le monde d’avant (où il pouvait y avoir du merveilleux et du "magique" - ce que vous appelez "mythe") et une naturalisation simplificatrice du divin. C’est subtil mais ils nous l’ont bien mise ces protestants !
    C’est pour ça qu’à la suite, les hommes se sentant libérés ou "désenchaînés" du Ciel se perdent dans les idées et les idéologies, se sentant pousser des ailes chacun voulant ramener la couverture à soi, alimentant le Chao puisqu’ils ont repoussé l’Ordo, par orgueil et peut-être aussi parce que la découverte du Nouveau Monde représentait une manne dont il fallait profiter et une occasion de s’affranchir du "monde ancien" tel que vécu jusque-là.

    La révolution dite française s’en ait ensuite prise au (corps du) Christ - l’Église -, puis au 19ème on éteint les lumières avec la « mort de Dieu ».
    Mais tout ça sont des illusions auxquelles on a concédé puisque l’homme ne peut pas décréter la mort du Ciel ! C’est de la pure idéologie, de l’abstraction. Par contre, la véritable relation au Ciel qui empêche l’homme de chuter une seconde fois dans le profane existe bel et bien pour ceux qui s’intéressent aux choses verticales.
    L’homme n’a rien fait disparaître, tout est là, et il a plutôt intérêt à renouer s’il ne veut pas, à cours d’idées ou de révolutions, faire sauter la planète. L’ennui c’est qu’on ne raisonne plus que dans le carcan d’un paradigme matérialiste, il faut à nouveau s’incliner dans l’ordo ab Ordo.

     

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    • #3151071
      Le Mars 2023 à 11:58 par Pardon
      L’État et la nation comme Katechon

      Merci. Il faut retrouver le sens du sacré... et suivre le chemin de croix.

       
    • #3152508
      Le Avril 2023 à 03:26 par oui oui
      L’État et la nation comme Katechon

      Calvin a le mérite d’avoir reconnecté les chrétiens à la Bible et surtout à ses origines fondatrices, quand les catholiques de l’époque devait obligatoirement passer par la papauté corruptrice pour être acceptables dans le royaume des cieux, sans avoir le droit de vraiment lire et donc de la connaitre par eux même, la Bible.
      Si le Protestantisme est arrivé, c’est que le Catholicisme a donner de vrai bonnes raisons de protester contre la papauté qui a confondu pouvoir temporelle et vérité spirituelle pour tous.
      En ce sens, Calvin n’était pas le prophète des bourgeois , mais avant tout de la paysannerie réelement chrétienne qui voulait avoir le droit de vivre sa foi sans passer par là corruption des Évêques et des Prêtres de l’Antéchrist.

       
  • #3150174
    Le 29 mars 2023 à 16:11 par JL29
    L’État et la nation comme Katechon

    Celui qui a écrit cet article est un branleur, il faut qu’il apprenne à écrire en bonne langue française, s’il en est capable, ce dont je doute.

     

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  • #3150187
    Le 29 mars 2023 à 16:25 par Miville
    L’État et la nation comme Katechon

    La théologie orthodoxe russe moderne (depuis Ivan le Terrible et Pierre le Grand) est un fléau. Ce n’est pas une puissance d’action dans le monde pour le bien. Même si l’Église catholique romaine n’est plus ce qu’elle était, grâce surtout au Concile Oecuménique, cela ne sanctifie nullement la pratique religieuse russe actuelle non plus d’ailleurs que celle des Évangélistes américains.

    Une des conséquences logiques de la théorie du katekhon (la théorie la plus répressive qui se puisse imaginer : tout ce qui mène à plus de bien-être et plus de lumière est à écraser car le jour où les ouvriers vivront comme de petits princes et leurs fils instruits pour être de petits génies ce sera le règne de l’Antéchrist et la destruction de la planète : toi reste pauvre et cesse d’étudier par que le jour où tu sera trop à l’aise et tu en sauras trop ce sera le signe de la fin du monde.

    C’est ce que beaucoup de Musulmans disent aussi : le jour où le désert d’Arabie sera verdoyant et sans mendiant ce sera le signe sûr de la destruction imminente de la terre par une immense conflagration : beaucoup ont applaudi à la destruction de la Libye de Qaddhafi pour cette raison. L’Hindouisme des castes ne se prive pas de faire le même argument et d’en tirer des conséquences pratiques, bien que la société des castes telle que prescrite par l’Arya Vaishnava ne date que du ... 15ème siècle.

    Une des conséquences de la théorie du Katechon est que Staline aurait été un sauveur face au satanique Trotsky. Non, Staline est le standard or du totalitarisme, et c’est lui qui dès le départ dirigeait de fait en tant que PDG-gangster le mouvement Bolchévique dont Lénine et Trotsky ne furent que des représentants-leurres, des idiots idéalistes utiles pour donner un semblant de visage humain à un mouvement qui n’était que criminel : Staline fut dès le départ le ravageur en chef des plaines russes du sud et du centre et épargna pour un temps la région de la capitale le temps de la séduire en la nourrissant temporairement des fruits du pillage des plaines. C’est Staline qui négociait directement avec certaines banques judéo-américaines. Trotsky ne faisait que de la représentation publicitaire.

    Sue ce sujet précis Soljénitsyne s’est complètement gouré : cette prise du pouvoir ne fut pas une guerre juive contre l’orthodoxie : Lénine lui-même voyait que les cadres et les simples pratiquants ostentatoires de cette religion étaient les plus corrompus et donc utilisables, ce que Staline fit.

     

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    • #3150340
      Le Mars 2023 à 21:33 par Le grand ménage
      L’État et la nation comme Katechon

      Entre Soljenitsyne et toi devine qui je vais croire. Tout ce que je ressens quand je lis ou entend des types prétendument patriotes m’expliquer que le judaïsme politique n’a rien à voir avec la révolution de 17 c’est de la lâcheté, de la fuite, c’est un type qui ne veut pas se salir les mains et qui tourne autour du pot. Pour mieux saloper l’orthodoxie et le catholicisme au passage, comble de la sournoiserie.
      Continue à vénérer tes maîtres le laïcard athée matérialiste.

       
    • #3151041
      Le Mars 2023 à 11:15 par jullia
      L’État et la nation comme Katechon

      Ce fut bien une révolution Juive franc-maçonne . Lénine et Trotsky "un semblant de visage humain" ?? De très très loin alors !!!
      Je vous donnerai bien, en plus de Sutton, de Soljénistyne, etc... le nom d’un ouvrage écrit à partir des archives de l’union soviétique, archives ouvertes en 1991, mais franchement je n’ai même pas envie de partager cela.
      C’est un ouvrage, que m’a conseillé un intervenant sur ce site.

       
  • #3150701
    Le 30 mars 2023 à 12:53 par Bouchon de Liège
    L’État et la nation comme Katechon

    Par rapport au 7, c’est seulement la preuve que Poutine a joué le jeu de la représentation spectaculaire mondiale du COVID. Il n’y a aucune preuve de surmortalité en Russie, au contraire du vaccin Pfizer en occident. Preuve s’il en est que tout cela est orchestré dans l’ombre avec des dirigeants qui s’entendent et se concertent les uns les autres sur l’avenir du monde. La Russie est dans une temporalité retardée du capitalisme, Elle admet encore cette surpopulation relative, au contraire de l’occident qui a besoin d’amputer une large partie de la sienne pour pouvoir continuer économiquement.

     

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    • #3151017
      Le Mars 2023 à 09:49 par Modeste
      L’État et la nation comme Katechon

      Pourriez-vous citer vos sources ?
      S’agissant des chiffres démographiques, ce que vous avancez est en contradiction flagrante avec les chiffres les plus officiels DU GOUVERNEMENT RUSSE.
      Concernant les effets dits "secondaires" (étant donné qu’on ne sait toujours pas en quoi consisteraient les effets "primaires"...), je ne vous demande pas vos chiffres, étant donné qu’il n’y a jamais eu de pharmacovigilance en Russie (glorieux héritage soviétique : l’Etat veut ton bien, pas la peine de vérifier). En revanche, je vous incite à jeter un coup d’oeil à ceux de l’Argentine, qui a massivement acheté le délicieux sérum du bon docteur Gintsburg...

       
    • #3151283
      Le Avril 2023 à 07:59 par jullia
      L’État et la nation comme Katechon

      C’est pour cela que Poutine favorise, la politique familiale et la natalité.

       
  • #3150723
    Le 30 mars 2023 à 14:00 par paramesh
    L’État et la nation comme Katechon

    quel charabia !, et pourtant il arrive à écrire cette phrase pleine de bon sens qui résume tout ce jargon et simplement :



    l’homme européen peut survivre à l’effondrement du monde occidental, à condition de renoncer à l’universalisme et au progressisme.


     

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    • #3157721
      Le Avril 2023 à 22:41 par elbon
      L’État et la nation comme Katechon

      Peut être mais il lui reste 10 ans. Après le nombre de naissance non européenne sera supérieur aux naissances européenne. Les chiffres officiels globaux donnent encore le changes car ils restent plein de vieux boomers, mais ils commencent a mourir et ils ne comptent pas dans le destin du pays.

      Mes sources : les institut de sondages officiels. Regarder le pourcentage d’allogêne, le nombre de jeune dans les groupes et le pourcentage de fécondité par groupe. Une rêgle de trois et c’est plié.

       
  • #3151264
    Le 1er avril 2023 à 06:54 par Gali Tepte
    L’État et la nation comme Katechon

    le formulaire de déclaration de décès des militaires français pendant la guerre de 1914-1918 avait l’intitulé suivant : "Partie à Remplir par le Corps". Et l’on peut remarquer qu’une des causes de l’essaimage colonial fut climatique, avec le petit âge glaciaire, dont les conséquences furent la misère abyssale de la paysannerie française que la Maréchal de Vauban eut le projet mort né de conjurer en proposant à l’oreille intéressée longuement de Louis XIV d’introduire pour tous les laïcs, du tiers comme de la noblesse, la flat tax de la dîme royale. La vision dialectique monosynoptique de l’histoire amenant nécessairement l’avènement de l’inexprimable du katéchon antérieur, au sens de Wittgenstein, doit aujourd’hui faire sa révérence, devant l’inattendu d’un surgissement bakhtinien polyphonique de l’indépendance des voix, - dans une valse toute périchorétique -, qui, inévitablement, relègue au rayon des quincailleries inutiles de l’histoire des idées, la claudication heurtée de l’hybriso-centrisme occidental sur le mode d’une mélodie du personnage principal qui exige des autres voix secondaires de n’être qu’accompagnement ou contrepoint. Si la philosophie de l’histoire est eschatologique dans une conception du katechon qui repose sur Celui qui retient les forces du mal sur terre, Dieu ne saurait que se payer la tête de tous ceux qui L’utilisent comme prétexte à leur propre (ou sale si ce n’est maculée) philosophie rationnelle de l’histoire, car son Royaume n’est pas de ce monde, au grand dam de tous les chiliasmes égoïstes. L’usage que l’on fait trop longuement du mal, certes, finit par mener à collaborer à l’Oeuvre rédempteur, mais ce n’est pas tant au sacrifice du corps, qu’au sacrifice de l’âme humaine, car, entre autres diverses causes, le corps n’a pas l’essence. Une grande jubilation couve, faite de gigues et de madrigaux, par le détournement d’hélichon des Muses en notre cosmos, suivant le son du luth et les traits d’Appolon, dans l’évanouissement du souvenir de tous les fossoyeurs, provinciaux de l’esprit humain. Au joyau offert par une homme riche et laid, la femme préfèrera la fleur offerte par l’homme qu’elle aime, nous rappelle si poétiquement Sacha Guitry. Dieu a pour nous de toute éternité des idées derrière la tête, que nous refusons trop longtemps, à notre corps défendant.

     

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