Les jihadistes étaient jeudi à moins de 100 km de Bagdad, après avoir pris de larges territoires du nord de l’Irak où ils ont lancé une offensive fulgurante en début de semaine, ont indiqué des responsables jeudi.
Les rebelles se sont emparés de la cité de Dhoulouiya, à 90 km au nord de Bagdad, ont précisé un colonel de la police et des habitants joints au téléphone par l’AFP.
Un habitant a raconté à l’AFP que des hommes armés sillonnaient les rues et qu’il n’y avait aucune présence de forces gouvernementales dans son secteur.
Avant d’arriver dans la ville, les insurgés avaient tenté de prendre Samarra mais en avaient été empêchés par les forces gouvernementales.
A Samarra, un attentat contre un mausolée chiite en février 2006 avait déclenché un conflit sanglant entre sunnites et chiites qui avait fait des dizaines de milliers de morts jusqu’au début 2008, en pleine présence des troupes américaines.
Le Parlement doit se réunir jeudi pour décréter l’état d’urgence, à l’appel du gouvernement du Premier ministre chiite Nouri al-Maliki. La réunion doit commencer à partir de 12H00 locales (09H00 GMT).
Depuis mardi, les jihadistes de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL) se sont emparés, dans le nord du pays, de la deuxième ville d’Irak, Mossoul, de sa province, Ninive, et de secteurs dans deux provinces proches, Kirkouk et Salaheddine, majoritairement sunnites. Mercredi ils ont pris Tikrit, à 160 km au nord de Bagdad.
Leur porte-parole, Abou Mohammed al-Adnani, les a exhortés mercredi à marcher sur Bagdad et a critiqué M. Maliki pour son incompétence, dans un enregistrement sonore diffusé par le réseau américain de surveillance des sites islamistes SITE.
Alors que les forces de sécurité ne parviennent le plus souvent pas à stopper la progression fulgurante des extrémistes, M. Maliki a appelé, dans son adresse hebdomadaire mercredi, toutes les tribus à apporter leur soutien militaire à l’armée et à la police et de former des unités de volontaires pour leur venir en aide dans leur combat contre l’EIIL.