La 19e marche des fiertés organisée par la LGBT de Lyon s’apprête à défiler ce samedi. Son mot d’ordre « Droits des Trans, PMA, GPA, IVG, prostitution, nos corps, nos choix ! » est loin de plaire à tout le monde. Osez le féminisme 69 s’est même désolidarisé de l’événement. Trois questions à Edwige Marty, présidente de la LGBT.
Pourquoi avoir choisi un tel mot d’ordre pour cette nouvelle édition ?
Nous vivons actuellement une période de reculs sur de nombreux droits fondamentaux. De nombreux centres IVG ont fermé ces derniers mois en France, on est revenu sur l’avortement en Espagne, les trans sont obligés de se faire stériliser s’ils veulent changer de sexe, et la PMA a été enterrée par Manuel Valls. Par ailleurs, concernant la prostitution, nous pensons qu’une loi qui pénalise le client n’est pas la solution, que ça met les travailleurs du sexe en danger. Quand on voit à quel point on ne peut disposer de son corps, on s’est dit qu’il fallait reprendre la lutte.
Comment réagissez vous au fait qu’Osez le féminisme 69 ne souhaite pas participer à la marche des fiertés [1] ?
Osez le féminisme 69 a ses convictions propres. On peut comprendre que certains ne soient pas d’accord, mais nous n’acceptons pas la méthode. Nous ne comprenons pas que certains préfèrent jeter l’opprobre, plutôt que de discuter. Mettre en avant des débats est d’ailleurs l’objectif de la marche. Par ailleurs, on peut ne pas être d’accord avec toutes nos idées, comme c’est le cas de Planning 69, mais participer à la marche.
Vous prônez la GPA, mais comprenez-vous les craintes de marchandisation du corps ?
Oui, nous les comprenons, mais cette GPA existe déjà, seulement elle est cachée. N’est-ce pas là que ça devient risqué ? Il serait bien de voir ce qui existe en Europe, de s’interroger sur les dérives et de réfléchir à la possibilité d’un consensus. Des femmes qui souhaitent porter des enfants pour d’autres, cela existe.