Qu’est-ce qu’on s’amuse en Angleterre, avec ces histoires de réseaux pédophiles VIP étouffées. Il se trouve que la grande enquête lancée en juillet afin d’élucider les disparitions mystérieuses des dossiers de réseaux VIP n’a toujours pas de chef : la deuxième juge nommée pour chapeauter l’enquête vient à son tour de démissionner. En effet, il risque d’être compliqué de trouver un juge qui réponde à la fois à l’objectif d’étouffer définitivement tous ces dossiers, et à celui d’avoir l’air à peu près intègre.
En juin, plus de 130 députés avaient demandé une grande enquête sur l’étouffement systématique de toutes les affaires de réseaux pédophiles impliquant des VIP.
Cela, après les révélations sur les frasques de Cyril Smith, député et ami de Jimmy Savile qui, malgré une quarantaine de plaintes pour des actes pédophiles, a mené sa carrière sans encombre grâce à ses protections au MI5 [1]. Après que l’on a aussi appris qu’un réseau pédophile était niché en plein Westminster , le parlement anglais, qu’un ministre impuni (probablement le ministre de l’Intérieur de l’époque, Leon Brittan) s’est fait coincer à Douvres avec des images pédopornos, et que des dizaines de dossiers de réseaux VIP ont disparu du ministère de l’Intérieur quand Brittan était ministre. C’était aussi après qu’a explosé le scandale des centaines de victimes de Jimmy Savile, mort auréolé de sa gloire un an auparavant, qu’on découvre qu’il fréquentait moult orphelinats et hôpitaux à travers le pays, de l’Irlande du Nord à Jersey, et puis qu’on apprenne qu’il était proche de Thatcher, du prince Charles, de moult politiciens et autres stars du show-biz, dont certains se sont fait coincer depuis...
Une grande enquête décrédibilisée avant de commencer
Acculé, David Cameron, qui mettait en garde contre une « chasse aux sorcières » anti-pédophiles il y a un an, en plein scandale Savile, a fini par lancer une grande enquête sur ces réseaux (à un an des élections, quand même).
Pour diriger cette enquête, il a d’abord nommé comme présidente la juge Butler-Sloss, plus de quatre-vingts ans au compteur, qui avait déjà permis d’étouffer l’affaire de Cleveland [2] et dont le frère Michael Havers a été l’un de ceux qui ont menacé le député Geoffrey Dickens quand il a parlé du réseau pédophile de politiciens en plein Parlement, en 1983. Conseiller de la reine, magistrat, procureur général au pays de Galles de 1979 à 1987, c’est à ce titre qu’il a été chargé du procès du tueur en série Peter Sutcliffe (connaissance de Savile) qui a fini enfermé à l’hôpital psychiatrique Broadmoor, dont Savile possédait toutes les clés [3].
Lire l’intégralité de l’article sur dondevamos.canalblog.com