Alain Soral a eu la bienveillance de s’expliquer à notre confrère d’Algerie Network Rania Saoudi en grand gentleman et avec une franchise qui force l’admiration devant la communauté musulmane en général et la communauté algérienne en particulier en France suite à des polémiques d’islamophobie et de racisme dans le net.
Sur la question de Rania concernant sa mouvance et sa postérité, Soral insiste sur le fait qu’il ne vient pas de la mouvance politique mais de ce qu’il appelle la subversion culturelle et la culture dans toute sa noblesse en général. Il se considère en tant qu’écrivain et essayiste mais ne sépare pas l’écrit du vécu, c’est-à-dire de la politique. Soral refuse la cloison réductrice disciplinaire. Il privilégie la tradition de la pensée multi-disciplinaire des sages d’avant. Soral avoue aimer a s’amuser un peu de ses contradicteurs en fouinant un peu partout dans ce qui est bien sur populiste, polémique, médiatique.
Je pense que Soral est bien au contraire cloisonné dans son rôle de pamphlétaire qui l’amuse bien d’ailleurs. Il n’est pas ce qu’on appelle un multidisciplinaire comme Edgar Morin avec ses centres multidisciplinaires. Soral par exemple ne maîtrise pas la complexité dans le sens de la philosophie, l’histoire, l’économie, l’écologie, l’Évolution, ou les sciences mêmes de la complexité comme voulait le faire les post-modernistes (Baudrillard, Virilio …)…
Soral se donne le droit libertin de parler ou discourir de tout en avouant qu’il maîtrise rien en particulier … il se dit écrivain et politicien sans être ni écrivain et ni politicien. Pire, Soral se moque des soi-disant écrivains et politiciens affirmés.
Soral avoue en toute fierté même aussi avoir écrit les discours sulfureux de Le Pen. Soral semble s’amuser de tout cela … et surtout de la diabolisation qui non seulement ne le touche nullement mais l’amuse même. Il semble tellement aimer ce jeu maso-sado qu’il a décidé d’en faire un art : parlez de moi en bien ou en mal, je m’en fiche, mais parlez de moi. Ce n’est point du machiavélisme mais de la tragédie comique italienne qui semble l’inspirer … se foutre de la morale hypocrite, du paraître et de tout ce qui fait la norme populiste de pensée. Son objectif : casser les barrières avec le diable … en se moquant des anges.
Soral va ensuite parler du lobby sioniste en France. Surtout dans les médias. Il reproche à ce lobby de le bannir des médias. Il revient donc au thème de son sujet ; cette vison apocalyptique du futur de son livre qu’il dit en faisant remarquer que la vision religieuse de la fin du monde rejoint la vision chaotique des scientifiques sur l’économie la politique, l’Écologie ….
Dans ce cas, nous ne comprenons pas ce que Soral ramène de nouveau tant aux religieux qu’au scientifique, à la religion qu’a la science ! Le thème de l’empire chaotique et de la catastrophe de 2012 a été tellement usité qu’il est devenu du consommable jetable. La ruée littéraire vers le chaos ne fait plus flipper les lecteurs. La surenchère de la catastrophe a atteint sa limite, faut innover maintenant ! La tendance hollywoodienne bascule entre la science fiction et les reality show !
Soral en polémiste authentique qui se respecte avoue applaudir Al Qaïda dans le 11 septembre mais avec le temps, il ne croyait plus à Al Qaïda et il est déçu … Soral refuse ceux qui attaquent les musulmans comme ceux qui flattent les musulmans au nom de la complexité et il ne croit pas aux conflits de civilisations. Soral refuse la flatterie qui pousse le musulman au Jihad, à la Burka, à l’excès religieux et se dit sans concessions avec aucun … C’est la raison pour laquelle, dit-il, des amis algériens et musulmans ne le comprennent pas. Il a un franc-parler et appelle les choses par leur nom. La communauté musulmane préfère diaboliser ceux qui la critiquent et angélise ceux qui la flattent. C’est en ami sincère qui vous dit vos torts que se présente Soral.
Soral opte pour un pacte de réconciliation où la vérité et le franc-parler entre les communautés est de rigueur. Ceci pour éviter justement un conflit de civilisation. Il veut par le franc-parler rapprocher au lieu de creuser l’écart par la flatterie. Soral attaque sans concession le fonds de commerce morbide de l’empathie envers les musulmans que semble exercer ces marchands du discours, ces intellectuels médiatiques comme Nabe, la mouvance SOS Racisme … dont il écorche l’hypocrisie. C’est dans ce sens que Soral explique être contre l’immigration : pour éviter aux émigrés la vindicte populiste.
Finalement cette interview a permis de nous faire découvrir une autre facette inconnue d’Alain Soral. Un homme avec une franchise monstrueuse qui dévoile notre hypocrisie collective, un monstre qui s’affirme et refuse l’angélisme de gauche, celui qui se dit humaniste et encourage l’’immigration et le musulman à rester dans ses torts ...
Nous espérons que ce nouveau visage sans concession fera mieux réfléchir la communauté musulmane et algérienne de France sur ceux qui veulent la laisser dans ce rôle de victime de racisme, un rôle dont ils ont fait un fonds de commerce.
Soral, en tant que virtuose du verbe acide, nous rappelle qu’il vaut mieux combattre les anges qui se cachent sous des burkas. Soral assume ainsi son démonisme sans aucune concession et en plus il s’amuse bien avec ses dents de vampire à faire peur. Un mélange de lucidité, de cynisme, et de franchise qui déroute la scène médiatique.
Jamouli Ouzidane
Algerie Network